La Chronique matières premières agricoles au 21 mai 2020

 La Chronique matières premières agricoles au 21 mai 2020
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Les marchés financiers aux Etats-Unis, en Europe et en Asie ont terminé en baisse hier soir face aux craintes de dégradation des relations sino-américaines et l’évolution de la pandémie. Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a qualifié de “dérisoire” l’enveloppe de $ 2 milliards annoncée par la Chine pour combattre la pandémie. En outre, le Sénat américain a adopté un projet de loi qui pourrait empêcher certaines sociétés chinoises de coter à Wall Street en cas de non-respect de la réglementation américaine. Pour sa part, hier, la Chine a annoncé un projet de loi de sécurité nationale relatif à Hong Kong après les grandes manifestations de l’an dernier contre l’exécutif local et le pouvoir central à Pékin, ce qui pourrait raviver le mouvement de contestation dans le territoire et accroître les tensions avec Washington. Des militants de Hong Kong ont appelé à manifester aujourd’hui contre ce projet de loi. Donald Trump a déclaré que les Etats-Unis réagiraient “avec force” si Pékin allait jusqu’au bout.

Sur le front du Covid-19, la pandémie fait rage en Amérique latine maintenant. Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que 106 000 nouveaux cas de contamination au coronavirus avaient été dénombrés dans le monde en 24 heures, une progression qui n’avait encore jamais été atteinte. Au niveau planétaire, plus de cinq millions de personnes ont désormais été contaminées.

Côté monnaies, après trois séances de baisse qui l’ont amené mercredi à un creux de deux semaines, le dollar a retrouvé son statut de valeur refuge et a gagné hier près de 0,3% face à un panier de devises. L’euro a terminé hier soir à $ 1,0953 après avoir franchi en séance la barre de $ 1,10, au plus haut depuis le 1er mai.

Les cours du pétrole continuent de grimper, stimulés par la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et la réduction de l’offre par l’Opep. Le brut léger américain WTI a terminé à $ 33,79 le baril, après avoir touché $ 34,66, un plus haut de plus de deux mois, tandis que le Brent de mer du Nord a terminé à $ 36,15.

CACAO

Le cacao a perdu de sa valeur cette semaine, terminant hier soir sur la place de Londres à £ 1 945 contre £ 1 967 la tonne vendredi dernier sur l’échéance juillet. Il en a été de même à New York où les fèves sont passées de $ 2 399 en fin de semaine dernière à $ 2 340 hier soir.

Pourtant, chez le n°1 mondial du cacao, la situation aurait pu soutenir les cours mondiaux. En effet, la pluviométrie la semaine dernière a été en-deçà de la moyenne en Côte d’Ivoire. Les arrivages de fèves aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont atteint 1,814 Mt entre le 1er octobre et le 17 mais, estiment les exportateurs, en baisse de 5,8% par rapport à la même période la campagne dernière.

CAFÉ

Sur la période sous revue, de vendredi dernier à hier soir, l’Arabica a perdu contrairement au Robusta. Le premier est passé de $ 1,0685 la livre (lb) à $ 1,0475 hier soir tandis que le Robusta grimpait de $ 1 178 la tonne à $ 1 189. Rappelons que de nombreux cafés -‘coffee shops’- demeurent fermés à travers le monde à cause du Covid-19.

Le marché s’inquiète de la prolifération du virus au Brésil, particulièrement virulent chez le n°1 mondial du café, et de son impact sur la récolte. Le marché s’inquiète aussi de la baisse de la demande d’Arabica car la consommation à la maison n’a pas compensé la chute de la consommation hors foyer.

Sur les marchés asiatiques, le prix du café a grimpé légèrement au Vietnam par rapport à la semaine dernière car, d’une part, les cours mondiaux du Robusta se tiennent bien, d’autre part car les planteurs vietnamiens font un peu de rétention, espérant une hausse des prix avec la réouverture progressive des économies face au recul du Covid-19 dans certains pays. Dans la principale région caféière, dans les Central Highlands, le café s’est vendu à 31 800 dongs ($ 1,37) le kilo contre 30 000 dongs aux ventes hebdomadaires précédentes. Les traders ont vendu leur Robusta Grade 2, 5% grains noirs et brisés, avec une prime de $ 200 sur Londres contre $ 170 à $ 180 la semaine précédente. Facteur haussier aussi, l’Association vietnamienne du café et du cacao estime que la production nationale sur 2020/21 pourrait baisser de 15% à cause de la sécheresse et du coronavirus.

En Indonésie, les Robusta de Sumatra ont été offerts avec une prime de $ 290 à $ 300 par rapport au contrat sur juillet à Londres, contre $ 260 à $ 280 la semaine dernière.

Au Brésil, seulement 13% du café était récolté au 19 mai, estime le consultant Safras & Mercado, soit moins que les 16% la campagne dernière à pareille époque. En cause, les restrictions de mouvement de personnes liés au Covid-19, notamment dans le principal Etat producteur de Robusta, l’Etat d’Espirito Santo. La récolte dans le principal Etat producteur d’Arabica, le Minas Gerais, ne fait que démarrer réellement. Selon Safras, la productions nationale du n°1 serait de 68,1 Ms cette campagne. Notons que, de façon générale, la qualité des Robusta soufre moins d’un retard dans la récolte que les Arabica qui doivent être cueillis à maturité, souligne-t-on.

Côté consommation, les stocks de café vert aux Etats-Unis ont grimpé de 494 299 sacs à fin avril, déclare l’Association du Café Vert, pour totaliser 6,5 Ms. C’est la première fois depuis le mois de septembre que les stocks grossissent, témoignant d’un ralentissement de la demande.

Côté entreprises, le néerlandais JDE Peet’s BV, n°2 mondial du café commercialisé sous les marques Peet’s Coffee, Douwe Egberts et Jacobs, devrait faire son introduction sur le marché financier d’Amsterdam “dans les semaines qui viennent“, souligne un communiqué. Son patron Casey Keller témoigne d’une certaine impatience car il veut profiter du récent dynamisme sur les marchés financiers et souligne que la demande mondiale en café se maintient bien. “Nous constatons un niveau de stabilité raisonnable sur les marchés financiers actuellement“, souligne-t-il. “Nous voyons les marchés du café et du thé comme étant dans des catégories relativement résilientes  et ce dans différents contextes et même durant la crise actuelle.” Le groupe espère lever environ € 2 milliards dont des cessions de titres existants et des émissions de nouvelles actions, a expliqué à l’AFP Camille Leca, responsable des activités de cotation pour la France chez Euronext. Ce serait “«une des plus grosses opérations pas seulement à Euronext, mais en Europe et dans le monde cette année“. La levée de fonds devrait se faire en deux étapes dont “une première partie d’environ € 700 millions”, selon le communiqué. Dans son activité, l’entreprise se présente comme “le plus gros ‘pure player’ au monde» “avec 130 milliards de tasses de café et thé servies en 2019 dans plus de 100 pays“. Son chiffre d’affaires a été de € 6,9 milliards en 2019 avec un bénéfice de € 585 millions.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc confirme sa reprise cette semaine. Après avoir gagné 2% la semaine dernière, les cours sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) se sont à nouveau appréciés passant de 153 yens le kilo vendredi dernier à 155,5 yens ($1,446) le kilo à la clôture hier. Même tendance sur le marché de Shanghai, de 10 295 yuans les cours ont atteint jeudi 10 435 yuans ($ 1 461,18) la tonne. Les marchés financiers du monde entier ont progressé cette semaine avec les mesures de déconfinement mises en place dans plusieurs pays ainsi que l’espoir  d’une reprise économique, notamment avec les plans de relance envisagés en particulier en Chine. Toutefois, les investisseurs demeurent préoccupés par les tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis.

En Chine, le Shanghai Futures Exchange cherche à recruter des teneurs de marché (market maker) pour cinq produits à terme cotés, dont le caoutchouc, pour augmenter la liquidité des contrats. La bourse a déclaré mardi dans un communiqué que les candidats devraient avoir un actif net d’au moins 50 millions de yuans ($7,04 millions), aucune violation majeure de la réglementation au cours des trois dernières années et un système de technologie de marché «stable et fiable», parmi autres exigences.

Le Cambodge a exporté 18 604 tonnes de caoutchouc naturel pour une valeur de $22,17 millions en avril en hausse de 21,73% en volume et 6,3% en valeur par rapport à la même période de 2019, selon un rapport du ministère de l’Agriculture, de la forêt et de la pêche.

COTON

Peu de changement sur le marché du coton où les cours sont quasi-stables à 58,06 cents la livre à New-York hier à la clôture contre 58,25 cents  vendredi dernier.  Les achats de la Chine de coton américain semblent toujours soutenir le marché.  “Même s’il existe des tensions entre les États-Unis et la Chine, cette dernière profite actuellement de la baisse des prix pour s’approvisionner”, a déclaré Bailey Thomen d’ INTL FCStone  ajoutant que si la Chine continue d’être un gros acheteur, le coton pourrait dépasser 60 cents.

Toutefois, de nombreux analystes estiment que les cours du coton devraient chuter pour se situer aux environs de 50 cents la livre. « Malgré tous les achats de la Chine, nous pensons que cette reprise du marché baissier touche à sa fin » estime Plexus Cotton. Si le contrat de juillet pourrait se maintenir au niveau actuel, il est peut probable que le contrat de décembre continue de s’affranchir de la réalité, sauf incident météorologique.  « Tôt ou tard, les prix des nouvelles récoltes aux États-Unis devront suivre l’exemple des concurrents afin de mettre les ventes dans les livres. Le surplus de l’offre mondiale est tout simplement trop massif pour avoir une tendance haussière et le mieux que nous puissions espérer est une fourchette de négociation aux environ de 50 cents la livre. Mais si la demande de détail est décevante, comme nous le pensons, alors de nouveaux bas ne sont pas hors de question » conclut Plexus Cotton.

Au Togo, le prix d’achat du coton graine pour la campagne 2020/21 a été fixé à  FCFA 225 le kilo, soit FCFA 40 de moins qu’en 2019/20 suite à la chute des cours de la fibre sur le marché international. Après un recul de 15% de la production cotonnière en 2019/20 à 116 000 tonnes,  la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) s’est fixée comme objectif de produire au moins 152 000 tonnes sur une superficie minimale de 190 000 hectares en 2020/ 21.

Côté entreprise, le Cotton Council International (CCI),  la branche du National Cotton Council of America (NCC) chargée de la promotion de la fibre américaine, a rejoint la Sustainable Apparel Coalition (SAC). La SAC est une initiative regroupant plus de 250 marques, détaillants et fabricants mondiaux, ainsi que le gouvernement, des ONG et des établissements universitaires, qui se sont engagés collectivement à améliorer la durabilité de la chaîne d’approvisionnement dans les vêtements, les chaussures, et l’industrie textile. La SAC a notamment créé l’Indice Higg, qui mesure les performances de durabilité et stimule la transparence de la chaîne d’approvisionnement et la prise de décision pour améliorer l’efficacité et l’impact sur la durabilité.

HUILE DE PALME

Le rebond du marché de l’huile de palme se confirme, tiré par l’apaisement diplomatique entre l’Inde et la Malaisie, les politiques de soutien des  programmes de biodiesel en Indonésie et en Malaisie et la reprise de la demande avec une hausse des exportations. De 2 091 ringgits la tonne vendredi dernier, les cours de l’huile de palme ont atteint 2 208 ringgits ($ 499,77) la tonne.

La bonne nouvelle est la décision  de l’Inde de reprendre les importations d’huile de palme en provenance de la Malaisie. Les exportations malaisiennes vers l’Inde ont chuté de 94% entre janvier et avril 2020 pour atteindre 96 145 tonnes contre 1,6 million de tonnes (Mt)  sur la même période en 2019, selon le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). “Les relations diplomatiques se sont améliorées avec des contrats d’achat d’huile de palme pour juin et juillet 2020, et cela devrait avoir un impact positif sur l’industrie nationale du palmier à huile ainsi que sur l’économie”, a déclaré Mohd Khairuddin  Aman Razali, le ministre Industries des plantations et des produits de base. Le montant de ces contrats représenterait 200 000 tonnes.  En 2019, l’Inde avait  importé 4,5 Mt d’huile de palme et de produits à base d’huile de palme, pour une valeur de 9,8 milliards ringgits malais (§$2,246 milliards).

En outre, les exportations d’huile de palme de Malaisie ont grimpé entre 11,6% et 14,2% sur la période du 1er au 20 mai, avec notamment  la reconstitution des stocks en Chine et en Inde. La Malaisie qui a aussi réduit à zéro ses droits d’exportation d’huile de palme pour le mois de juin.

Autre bonne nouvelle, l‘Indonésie et la Malaisie, ont annoncé leur intention de poursuivre leurs programmes respectifs de production de biodiesel, apaisant ainsi les craintes que ces plans ne soient abandonnés en raison des bas prix du pétrole.

Ainsi, l’Indonésie devrait distribuer 2,78 billions de roupies ($187 millions) pour son ambitieux programme de production de biodiesel B30 et augmenter sa redevance d’exportation d’huile de palme de $5  par tonne à partir de ce mois-ci  a annoncé lundi le ministre des Finances Sri Mulyani. La taxe alimente un fonds qui subventionne la différence de coût entre le carburant à base d’huile de palme et le carburant diesel. Quant à la Malaisie, elle a indiqué qu’elle reprendrait en septembre le déploiement à l’échelle nationale de son programme biodiesel B20.

En Malaisie, les restrictions de voyage pour empêcher la propagation du Covid-19 provoquent des pénuries de main-d’œuvre dans les palmeraies de Malaisie, selon Nageeb Wahab, directeur général de la Malaysian Palm Oil Association (MPOA).  Le deuxième producteur mondial d’huile de palme dépend des étrangers pour 70% de sa main-d’œuvre dans les plantations, provenant principalement de l’Indonésie voisine et des pays d’Asie du Sud. Le gouvernement malaisien a déclaré cette semaine que l’industrie des plantations du pays, y compris le palmier, manquait de 500 000 travailleurs. Le MPOA, qui représente les grands planteurs tels que Sime Darby Plantations et FGV Holdings, souhaite que le gouvernement prolonge les permis de travail pour les travailleurs existants et accélère le recrutement dans des pays tels que le Bangladesh.

Côté entreprise,  le malaisien Sime Darby Plantation, le premier opérateur mondial dans l’huile de palme en termes de superficie, a vu son bénéfice net non audité multiplié par plus de 4 au 1er trimestre 2020  par rapport à la même période en 2019 pour atteindre 394 millions de ringgits ($90 millions). Un hausse consécutive à de plus fortes contributions des opérations en amont, de Sime Darby Oils (aval) et à la baisse des coûts financiers. Toutefois, le groupe a averti que les prix volatils de l’huile de palme et les perturbations dues à la pandémie du coronavirus affecteront ses performances pour le reste de l’année. “L’effet domino de la récession mondiale imminente pourrait éventuellement se répercuter sur l’industrie de l’huile de palme, affectant la chaîne de valeur du groupe ainsi que la demande mondiale d’huile de palme“, ​​a déclaré le directeur général du groupe Mohamad Helmy Othman Basha. Rappelons que les cours de l’huile de palme ont perdu 30% depuis janvier.

RIZ

Sur l’ensemble des marchés en Asie, les prix à l’exportation du riz sont en hausse cette semaine.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à $385 -$389 la tonne contre $380 -$385 la semaine dernière, dynamisé par une hausse de la demande. Ainsi, la Malaisie s’est engagée à importer un record de 100 000 tonnes de riz en provenance d’Inde pour une expédition en mai et en juin. En outre, la faiblesse de la roupie, en  augmentant  les marges des ventes à l’étranger,  a encore fait grimper les prix, selon les exportateurs.

La production de riz cette année devrait être sensiblement la même que celle de l’année dernière à 117,94 millions de tonnes, selon le ministère de l’Agriculture.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont aussi augmenté, gagnant 5%  à $480-$505 contre $480-$485 la semaine dernière,  suite à l’appréciation du bath, qui a atteint un sommet de plus de deux mois jeudi.  “Le taux de change a entraîné certaines fluctuations de prix, mais la tendance générale est que les prix continueront probablement de baisser car la pluie a apaisé les inquiétudes du marché concernant l’offre”, a déclaré un négociant en riz basé à Bangkok.

Le ministère de l’Agriculture prévoit une production d’environ 16 millions de tonnes (Mt) de sa principale récolte de riz au cours de la campagne 2020/21, un peu plus que l’année précédente, bénéficiant d’une augmentation des précipitations attendues. La superficie atteindrait 9,6 millions d’hectares pour un rendement de paddy de 24,66 Mt   soit environ 16 Mt de riz usine. . La production pour l’ensemble de la période 2020/21 serait d’environ 30,87 Mt, y compris la récolte principale et une récolte hors saison.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont atteint un sommet d’un an à $450 -$ 460  la tonne suite à une forte demande face à de faibles disponibilités. .

Le Bangladesh a été frappé par le cyclone Amphanet endommageant les récoltes sur 176 000 hectares selon le ministre de l’Agriculture Abdur Razzaque. Toutefois, la récolte d’été étant presque terminée dans les districts côtiers,  l’impact serait limité a-t-il ajouté.

En Chine, les agriculteurs prévoient de planter 70 million mu (4,6 million hectares) de riz précoce cette année, en hausse de plus de 3 millions de mu par rapport à il y a un an, a déclaré vendredi le Premier ministre Li Keqiang. La Chine assurera l’approvisionnement en semences, engrais, pesticides et machines agricoles, a indiqué M. Li dans son rapport annuel au Parlement, afin de garantir l’approvisionnement alimentaire de la plus grande population du

SUCRE

Le sucre reprend des couleurs, le roux clôturant hier soir à 10,98 cents la livre (lb) à New York parti de 10,38 cents/lb vendredi dernier, tandis que le blanc à Londres passait de $ 359,20  à $ 365,30.

Sur le roux, le marché continue d’être en déport, l’échéance juillet étant plus chère qu’octobre. Vendredi dernier, cette prime sur le rapproché était de $ 130,05 la tonne par rapport à octobre, son niveau le plus élevé depuis 2013, incitant les raffineurs à acheter davantage de sucre roux. En cause ? L’inquiétude face à la propagation du Covid-19 au Brésil, souligne l’analyste sur les matières premières agricoles à la Commonwealth Bank of Australia, Tobin Gorey : mercredi, le pays a recensé 888 nouveaux décès et préside 20 000 contaminations en une seule journée. Le Brésil pourrait devenir n°2 derrière les Etats-Unis en nombre de cas, reléguant la Russie au 3ème rang dans la triste palmarès mondial.

Selon Datagro, le Brésil s’achemine vers des exportations de sucre record pour ce mois-ci. Evidement, beaucoup dépend de l’évolution des cours du pétrole qui regrimpent. Un baril à plus de $ 35 rend l’éthanol compétitif face au pétrole à la pompe, ce qui conduirait les raffineurs brésiliens à réorienter davantage de canne vers la fabrication du biocarburant plutôt que du sucre, impactant les cours de ce dernier qui actuellement a du mal à franchir la barre des 11 cents la livre.

En Inde, les raffineries ont produit 26,5 Mt de sucre entre les mois d’octobre et mai, en baisse de 19% par rapport à la même période l’année dernière. En cause, la sécheresse qui a touché la production de canne dans l’Etat producteur du Maharashtra.

Les exportations de sucre d’Ukraine sur la campagne 2019/20 ont chuté de 70% environ, à 120 000 t contre 409 800 t la campagne précédente, selon l’Union des producteurs Ukrtsukor. Habituellement, le pays exporte vers les pays d’Asie centrale. Cette campagne, l’emblavement se fera sur 200 000 ha, en baisse de 5% par rapport à la campagne précédente.

En raison du temps très sec et chaud dans l‘Union européenne, les rendements betteraviers ont été révisés à la baisse, à 75,4 t/ha contre 75,9 t/ha estimés précédemment, mais en hausse de 0,9% par rapport à la moyenne ces cinq dernières années, selon le service de gestion des cultures Mars.

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