Ebola : on recommence à manger du gibier en Afrique de l’Ouest mais attention aux chauve-souris….

 Ebola : on recommence à manger du gibier en Afrique de l’Ouest mais attention aux chauve-souris….
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En Afrique de l'Ouest, on recommence à manger du gibier, de la viande de brousse. Dans nombre de pays, la crainte de propagation de l'épidémie de maladie à virus Ebola commence à s'estomper et les habitudes reprennent.

En Côte d'Ivoire, frontalier de trois pays où Ebola a tué plus de 11 300 personnes depuis décembre 2013, le ministre de la Santé et de l'hygiène publique, Raymonde Goudou-Coffie a annoncé le 8 septembre dernier la levée de l'interdiction de consommation de cette viande. Le soir même et depuis lors, nombre d'Ivoiriens s'attablaient autour d'un plat de gibier, comme le décrivait notre confrère linfodrome.  Il en est de même dans tous les pays d'Afrique de l'Ouest -Liberia, Sierra Leone, Ghana, etc.- qui avaient interdit ou fortement déconseillé en 2014 la vente de gibier. Ils sont revenus sur leurs décision et position depuis le mois de mars dernier, lorsque l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu'Ebola n'était plus une urgence sanitaire internationale. En Guinée, la vente de gibier demeure interdite, a rappelé Mohamed Tall, ministre de l'Elevage et de la production animale.

En Côte d'Ivoire, si la consommation est à nouveau autorisée, la chasse demeure interdite, a rappelé mardi le directeur général des Eaux et forêts, le colonel Yamari Soro. "Le gouvernement a interdit depuis 1974, la chasse des gibiers en Côte d’Ivoire. Cette interdiction n’est pas encore levée. Il est donc interdit de consommer la viande de brousse chassée, sauf l’agouti venu des services d’un éleveur. Ordre est donc donné aux agents des Eaux et forêts de doubler de vigilance", rapporte hier Le Temps.

"Tout contrevenant risque 3 mois à 2 ans de prison ferme ou 50.000 à FCFA 5 millions d’amende en fonction de l’espèce abattue. Ces peines pourraient être plus lourdes lorsque la nouvelle loi sur la faune sera adoptée", a précisé pour sa part, mardi, le directeur de cabinet du ministre des Eaux et forêts, Claude Dople Soro.

Certes, rappelle Reuters, le gibier n'a pas été officielllement lié au déclenchement de l'épidémie d'Ebola, mais des infections ont été associées avec la chasse, la découpe et la transformation de viande provenant d'animaux porteurs du virus, selon les Centres américains de contrôle de la maladie (US Centers for Disease Control). Le virus se propage alors au travers d'un contact direct avec des fluides corporels.

Agouti, hérisson, biche, écureuil, chauve-souris, etc. sont à la fois des mets très prisés mais aussi des vecteurs de la maladie. "D'un point de vue santé publique, la décision [la réautorisation de consommer du gibier, Ndlr] est, au mieux, malheureuse", selon Ben Neuman, virologiste à l'Université du Texas A&M. "La seule source d'Ebola au monde sont les animaux infectés. Et il ya de bonnes preuves que certains de ces animaux, comme les chauve-souris, peuvent demeurer infestés longtemps."

Toutes les viandes ne présentent pas les mêmes risques, poursuit-il : les chauve-souris passent le virus et surtout elles se déplacent loin ; certains rongeurs, mais pas tous, peuvent attraper le virus. Ce serait la viande de primates qui présenterait le moins de danger car ils succombent plus rapidement à Ebola que les humains.

"Il y a un bon dossier pour plaider l'interdiction de viande de chauve-souris. Les autres sources sont moins risquées", précise Ben Neuman.

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