La trop faible contribution des fruits et légumes dans les régimes alimentaires africains

 La trop faible contribution des fruits et légumes dans les régimes alimentaires africains
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La FAO et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommandent depuis longtemps que chacun d’entre nous mange 400 g au minimum de fruits et légumes par jour. Or, cette recommandation sanitaire n’est suivie que dans certaines régions asiatiques et dans les pays du monde à revenu élevé ou intermédiaire de la tranche supérieure, soulignent la FAO et le Cirad dans une publication conjointe Fruits et légumes, opportunités et défis pour la durabilité des petites exploitations agricoles. Rappelons que 2021 a été proclamée par l’ONU comme l’Année internationale des fruits et légumes.

Dès l’introduction, Michel Eddi, patron du Cirad, met en garde : « Qu’on ne s’y trompe pas, même si les fruits et légumes représentent en valeur la plus grosse part des échanges commerciaux dans le monde, leur contribution reste faible dans les régimes alimentaires d’une majorité de femmes et d’enfants en particulier, d’Afrique sub-saharienne en tête, et ces filières représentent le plus faible budget de la recherche agricole publique. »

La production de fruits et légumes n’a cessé d’augmenter dans le monde entre 1968 et 2018 mais à des rythmes très différents : le volume produit a augmenté de près de 750% en Asie et a quadruplé, passant de 45 à 180 millions de tonnes par an, en Afrique. Un volume qui reste toutefois peu élevé par rapport à d’autres régions, souligne-t-on.

Les experts soulignent que la production de fruits et légumes est plus rentable dans les régions où les agriculteurs ont peu accès à la terre, où la main-d’œuvre est abondante et où les marchés, en particulier ceux situés dans les villes en croissance, sont accessibles. Or, en Afrique subsaharienne, les exploitations agricoles de moins de deux hectares, par exemple, représentent entre 85 et 95% des exploitations agricoles. A noter que l’agriculture verticale gagne en popularité dans les villes densément peuplées, telles que Le Caire, Dhaka, Singapour ou Tokyo.

Le principal facteur limitatif à la production est l’eau, tant en termes de quantité que de qualité. La méthode d’irrigation la plus utilisée en milieu urbain et périurbain en Afrique subsaharienne reste l’acheminement manuel de l’eau de la source à leurs parcelles et ils arrosent leurs plantes avec un arrosoir. Mais, dans certains pays d’Afrique subsaharienne, on constate un recours accru à la pompe mécanique. Le système de goutte-à-goutte reste la méthode la plus efficiente, mais d’un coût élevé et requérant un entretien régulier.

La production mondiale durable de fruits et légumes ne suffit pas à répondre aux besoins mondiaux et ce d’autant plus qu’ils sont hautement périssables. Ces pertes sont les plus élevées en Afrique subsaharienne, de l’ordre de 15 à 50%, contre 13% en Asie de l’Est et du Sud-Est voire 7% en Asie centrale et méridionale.

Une situation globale regrettable car la grande diversité des fruits et légumes offre aux petits agriculteurs davantage de possibilités de s’adapter aux situations de stress climatique et aux changements climatiques brusques, et les rend moins vulnérables aux catastrophes environnementales et aux crises économiques.

Une étude précise et riche d’enseignements pratiques mais où l’information sur la situation de ces filières en Afrique demeure parcellaire.

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