Reprise du commerce extérieur de l’Uemoa mais hausse du déficit

 Reprise du commerce extérieur de l’Uemoa mais hausse du déficit
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La nette reprise de l’activité économique mondiale a marqué l’année 2021, après la crise Covid,  et conjointement les flux commerciaux mondiaux se sont dynamisés. C’est vrai également de zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), dont la croissance a grimpé de 6,1% en 2021  avec des exportations de biens qui ont progressé de 11,8%  mais moins vite que les importations de bien,s en hausse de 17,4%.

Si la majeure partie des biens exportés par l’Union, à l’exception notable de l’or, ont vu leur cours s’apprécié – l’indice des principaux produits exportés affiche une hausse de 15,9% en 2021 après +1,2% en 2020 – le coût des importations a été aussi croissant. Ainsi, le déficit commercial de biens de l’union s’est établi à FCFA 1 186,1 milliards, soit 1,2% du PIB, en 2021, contre FCFA 138,8 milliards en 2020, selon le rapport de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur le commerce extérieur de l’Uemoa en 2021.  

La part belle aux exportations agricoles

Les exportations de biens de l’Uemoa ont grimpé de 11,8% en 2021 pour atteindre FCFA 20 466 milliards grâce au rebond des ventes de caoutchouc (+42,8%), d’anacarde (41,9%), de produits pétroliers (+34,4%), de coton (31,8%), de cacao (11,5%) impulsé par la hausse des cours mondiaux.

Depuis 2013, les ventes d’or de la zone grimpent avec le dynamisme des activités aurifères au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali.  Le métal jaune est aujourd’hui  le premier produit exporté de l’union représentant près de 31% des exportations totales en 2021. Après l’or, se place le cacao (16,3%), puis les produits pétroliers (7,5%) et dans un mouchoir de poche le coton (4,3%), l’anacarde (4%), le caoutchouc (4,2%).  

L’Europe toujours premier partenaire de l’union

L’Europe, au sens large, demeure, le premier client des pays de l’Uemoa, loin devant les pays africains et l’Asie. Plus de 44% des exportations sont destinées à l’Europe, 21% pour l’Union européenne dont 18% pour la zone euro, et  21,5% pour les autres pays européens, notamment la Suisse qui absorbe 63,6% des exportations d’or mais aussi dans une moindre mesure 11,9% du coton. Après la Suisse, les principaux clients sont les Pays-Bas et la France.

La deuxième destination est l’Afrique avec 24,3% des exportations totale de l’Uemoa, dominées par les produits pétroliers (23,7%) notamment en direction du Nigeria et l’or (19,8%) destiné principalement à l’Afrique du Sud et les produits chimiques (8,5%). La CEDEAO représente 16,1% des exportations.

Puis se place l’Asie (20,7%), avec l’Inde et la Chine notamment, et où les produits agricoles sont importants (anacarde, coton, cacao, caoutchouc)  et dans une moindre mesure  l’or et les produits chimiques. La part de l’Amérique est faible à 5,9% et sur une baisse tendancielle depuis 2016.

Domination de la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est de loin le premier exportateur de la zone avec une part de 40,6% des exportations en 2021. Elle est suivie par le Burkina (15%), le Sénégal (13,9%), le Mali (13,6%), le  Bénin (9,3%) et le Togo, (3,7%). A noter que les pays les plus diversifiés sont le Sénégal et le Togo tandis que la Guinée Bissau est quasi mono-produit avec la noix de cajou. En outre, les exportations d’or occupent une place de plus en plus prépondérante pour le Burkina Faso et le Mali.

Des importations qui montent en flèche

Sans surprise, les importations de biens de la zone ont grimpé de 17,4% en 2021 pour atteindre FCFA 21 652 milliards sous l’effet de la hausse conjuguée des biens d’équipements et intermédiaires (+28,1%), de la facture énergétique (+24 ,9%) et des biens de consommation (+22,5%), notamment alimentaires. Or ces derniers représentent 21,1% des importations de biens de l’Uemoa. Les prix du blé ont bondi de 42%, ceux du riz de 33%, des produits laitiers de 15,5% et du sucre de 3%.

L’Europe, en nette baisse, est le premier fournisseur (39,3% contre 43,3% en 2020), puis en second l’Asie, en hausse, (37,2% contre 33,5% en 2020),  l’Afrique (14,2%) et l’Amérique (8,3%). Depuis 2016, la Chine est le premier fournisseurs de l’union (16,2%). Comme pour les exportations, c’est la Côte d’Ivoire qui domine avec 31,1% des importations de l’Uemoa, puis le Sénégal (20,9%), le Mali (14,1%) et le Burkina (10,2%).

Le fret pèse lourdement sur la balance des services

La facture du fret a représenté 4% du PIB de l’Union en 2021 contre 3,6% du PIB en 2020 et  représente la principale source du déficit structurel de la balance des services (4,6% du PIB entre 2011-2021) et du déficit courant (4,5% du PIB entre 2011-2021). « Ce coût élevé du fret dans les pays de l’Uemoa résulte de la faiblesse des capacités d’offre des services du fret et autres services auxiliaires. A titre illustratif, pour décharger 10 navires, il faut un temps médian de 17 jours dans l’Uemoa, contre 11 jours au Maroc et à  l’Île Maurice et 7 jours en Thaïlande. Cela s’est traduit par des recettes d’à peine 0,3% du PIB, contre une moyenne de 3,4% du PIB pour les dépenses relatives, traduisant des manques à gagner importants sur l’acheminement des marchandises exportées par les pays de l’Union (produits miniers et agricoles notamment) », indique la Bceao.

 

 

 

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