Face à la crise alimentaire, retour en grâce de l’agriculture en Afrique

 Face à la crise alimentaire, retour en grâce de l’agriculture en Afrique
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Relancer rapidement la production agricole en Afrique pour éviter que la crise alimentaire s’aggrave est une priorité affichée par les bailleurs de fonds, en particulière la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale. « L’aide alimentaire ne peut pas nourrir l’Afrique. L’Afrique n’a pas besoin de bols à la main. il n’y a aucune dignité à mendier de la nourriture… » affirme le président de la BAD, Akinwumi Adesina.  

La BAD  va donc investir $1,5 milliard sur deux ans via sa facilité africaine de production alimentaire d’urgence. Un vaste plan d’investissement au service d’environ 20 millions d’agriculteurs africains et permettre de surmonter une pénurie d’au moins 30 millions de tonnes de nourriture consécutive à la perturbation des approvisionnements alimentaires mondiaux causée par le conflit en Europe, en particulier pour le blé, le maïs et le soja importés de Russie et d’Ukraine.

Approuvée vendredi dernier, la facilité va rapidement fournir des semences certifiées aux agriculteurs  et des engrais disponibles pour la période des semis avec l’objectif de produire 38 millions de tonnes (Mt) de nourriture, dont 11 Mt de blé, 18 Mt de maïs, 6 Mt de riz et 2,5 Mt de soja.

La BAD remarque que dans de nombreux pays africains, les prix alimentaires flambent et  avertit « Si ce déficit n’est pas comblé, la production alimentaire en Afrique diminuera d’au moins 20 % et le continent pourrait perdre plus de $11 milliards de dollars en valeur de production alimentaire ».

La semaine dernière, la Banque Mondiale a annoncé le déblocage d’une enveloppe de $30 milliards sur les quinze prochains mois pour lutter contre l’insécurité alimentaire.  Et la aussi l’accent sera mis sur l’agriculture. « Les hausses des prix alimentaires ont des effets dévastateurs sur les populations les plus pauvres et vulnérables. Pour informer et stabiliser les marchés, il est essentiel que les pays indiquent clairement et dès maintenant les futures augmentations de production en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les pays devraient déployer des efforts concertés pour accroître l’offre d’énergie et d’engrais, aider les agriculteurs à intensifier les plantations et les rendements, et mettre fin aux mesures qui bloquent les exportations et les importations, favorisent les biocarburants au détriment des aliments ou encouragent des réactions de stockage inutiles. » , souligne le président du Groupe de la Banque mondiale David Malpass. 

Un volet important soutiendra la production et les producteurs pour leur permettre, via les intrants, les dépenses publiques de soutien, d’accroître la production agricole lors de la prochaine saison.

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