Face à « l’urgence » de la désertification, la COP15 à Abidjan adopte 38 décisions

 Face à « l’urgence » de la désertification, la COP15 à Abidjan adopte 38 décisions
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Abidjan a battu durant onze jours  au rythme de la gestion durable des terres avec une participation de plus de 7000 personnes des délégations de 196 pays et de l’Union européenne. Un enjeu de taille avec la protection des terres contre la désertification, les sécheresses et l’appauvrissement des sols au moment où une crise alimentaire frappe le monde, et en particulier l’Afrique.

 La 15e Conférence des parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a adopté 38 décisions. Parmi celles-ci l’engagement de restaurer un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 en améliorant la collecte et le suivi des données pour suivre les progrès par rapport à la réalisation des engagements de restauration des terres et en établissant un nouveau modèle de partenariat pour les programmes d’investissement paysager intégrés à grande échelle. Rappelons que 40% des terres au niveau mondial sont dégradées et jusqu’à 65% des terres productives en Afrique (Lire : COP15 à Abidjan : comment lutter contre la désertification).

Autre point d’accord, la résilience à la sécheresse avec notamment l’établissement d’un groupe de travail intergouvernemental sur la sécheresse.  Ne sont pas oubliées les tempêtes de sables,  de poussières  et autres risques de catastrophe avec la volonté des mettre en place des systèmes d’alerte précoce et d’évaluation des risques. Une plus grande participation des femmes a été sollicitée avec en toile de fonds les questions foncières. La volonté de s’attaquer aux migrations forcées et aux déplacements provoqués par la désertification et la dégradation des terres a été affirmée. Comment ? « En créant des opportunités sociales et économiques qui augmentent la résilience rurale et la stabilité des moyens de subsistance, et en mobilisant des ressources, y compris de la diaspora, pour des projets de restauration des terres ».

Si le secrétaire exécutif de la convention sur la désertification a estimé que cette COP15 était une réussite il aurait souhaité un plus grand engagement du secteur privé, qui était très attendu. « « Il y a un milliard de terres à rénover à travers le monde. Ceci constitue un engagement relativement important. S’il y a un point que j’aurais bien voulu voir avec beaucoup plus de proéminence, c’est la participation du secteur privé. Les terres sont gérées par le secteur privé, essentiellement dans le domaine de l’agriculture, et là, j’aimerai bien, peut-être dans le futur, beaucoup plus d’engagement », a-t-il affirmé.

L’Initiative d’Abidjan

Un point fort de la COP15 est l’Initiative Abidjan ou Abidjan Legacy Program, programme d’investissement dans l’agriculture durable ivoirienne sur les cinq prochaines années (Lire :  COP 15 : la Côte d’Ivoire annonce sa stratégie terres, forêts, alimentation). Les partenaires techniques et financiers se sont engagés à financer ce programme à hauteur de $2,5 milliards.

Dans son discours de clôture, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achy, a affirmé «  Les priorités étant déterminées, la mobilisation réalisée, j’invite désormais toutes les parties, à faire preuve d’efficacité et de
célérité dans la mise en œuvre des projets déjà identifiés et de ceux qui émergeront demain, afin d’améliorer de manière significative le bien-être des populations de la sous-région et, par ricochet, de celle du continent et du monde entier
».

Le nouveau président de la COP15, Alain-Richard Donwah, sera chargé de la mise en œuvre des décisions. La prochaine convention sur la désertification se déroulera en Arabie Saoudite en 2024.  

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