IRC 2018 : La production de caoutchouc en Côte d’Ivoire triplera d’ici 2023, à 2 Mt

 IRC 2018 : La production de caoutchouc en Côte d’Ivoire triplera d’ici 2023, à 2 Mt
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Alors que nous attendions une production de 600 000 tonnes (t) en 2020, cette année 2018 les estimations de productions nous situent à environ 800 000 t de caoutchouc sec“, a déclaré le ministre de l’Agriculture de Côte d’Ivoire, Mamadou Sangafowa Coulibaly, à l’ouverture hier à Abidjan de la Conférence internationale sur le caoutchouc naturel, IRC 2018. Rappelons que la Côte d’Ivoire est le premier producteur africain de caoutchouc naturel et le septième mondial. En janvier, l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Apromac) avait révisé à la hausse  ses prévisions de production pour 2020 à 750 000 t après avoir atteint les 600 000 t dès 2017.

“Cette tendance”, a poursuivi le ministre, hier, à la Conférence, “nous permettra d’atteindre dans les cinq prochaines années une production d’environ 2 millions de tonnes et consolidera notre place dominante dans cette filière en Afrique.”

Un accroissement de production qui résulte de la mise en culture de nouvelles zones de plantations d’hévéas en Côte d’Ivoire. Hier, le président de l’Apromac et président du Comité d’organisation de la rencontre d’Abidjan, Eugène Krémien, a annoncé que 165 000 producteurs étaient en train de planter des hévéas sur environ 600 000 ha, soit autant de couvert végétal et de zones de forêt, a-t-il tenu à préciser.

 

Car, rappelons que la conférence a pour thème la “Contribution de l’industrie du caoutchouc naturel au développement socio-économique et à la préservation de l’environnement“, les acteurs de la filière voulant démontrer que le développement de l’hévéaculture se fait de plus en plus dans les zones dites marginales, peu propices aux production agricoles, comme le souligne le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (Firca) de Côte d’Ivoire, alors que pendant longtemps elle avait été décriée comme destructeur de la forêt et “anti-sécurité alimentaire”. En outre, poursuit le Firca, l’association hévéaculture-productions vivrières (bananes plantains/hévéa, hévéa/ignames, etc.) est possible, contribuant ainsi à la préservation de la sécurité alimentaire.

Un cinquième du CA pour les producteurs contre un tiers il y a 10 ans

En Côte d’Ivoire, le chiffre d’affaires de la filière a bien progressé ces dernières années, a encore déclaré Eugène Krémien,  passant de FCFA 120 milliards (€ 182,4 millions) en 2008 à FCFA 495 milliards ($ 752 millions) en 2017, dont FCFA 100 milliards (€ 152 millions) pour rémunérer les 900 000 agriculteurs contre FCFA 40 milliards (€ 61 millions) il y a dix ans. Des chiffres qui soulignent, par ailleurs, que les producteurs percevaient environ un tiers du chiffre d’affaires de la filière il y a dix ans contre seulement un cinquième maintenant.

Et la situation ne devrait guère s’améliorer, du moins à court terme : les cours internationaux du caoutchouc sont actuellement au plus bas, à  132,63 cents le kilo au marché à terme de Singapour, le Sicom, contre 145,25 cents fin décembre. En Côte d’Ivoire, le prix d’achat moyen net au planteur est à FCFA 434 le kilo de caoutchouc sec et de FCFA 260 pour la qualité humide DRC 60% contre FCFA 468 et FCFA 282 respectivement en début d’année, selon l’Apromac.

Diversifier les utilisations du caoutchouc naturel

D’où l’appel du ministre Sangafowa Coulibaly à la diversification des débouchés du caoutchouc, aujourd’hui trop dépendante de la seule l’industrie des pneumatiques. “ Nous pensons à la poursuite des perspectives d’usage des produits de l’hévéa dans la construction des routes et ponts, dans la stabilisation des bâtiments pour résister aux vibrations et aux secousses sismiques.L’exploration d’autres domaines d’utilisation doit se poursuivre.”

“C’est par la  diversification des usages des produits issus de la transformation du caoutchouc que l’on pourra absorber plus facilement les productions qui vont être plus importantes les années à venir. L’impact positif sur les prix de la matière première sera alors plus perceptible“, a promis le ministre.

C’est la deuxième fois que la conférence internationale sur le caoutchouc se tient sur le continent africain, la première, en 1976, ayant déjà eu lieu en Côte d’Ivoire. Cette année, 27 pays sont représentés, une première selon l’Organisation, avec 200 participants attendus.

La conférence, qui prend fin aujourd’hui, est suivie d’une visite de terrain demain, soit à la Compagnie des caoutchoucs de Pakidié de Dabou (CCP Dabou), soit sur le site de quarantaine des clones -projets de l’IRRDB- et de l’International Coconut Genebank for Africa and the Indian Ocean. Jeudi et vendredi se tient la réunion annuelle de l’International Rubber Research and Development Board (IRRDS), organisation regroupant les institutions de recherche et de développement des principaux pays producteurs de caoutchouc naturel et la France.

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