En Ouganda, le café taclé par l’or et les produits laitiers

 En Ouganda, le café taclé par l’or et les produits laitiers
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L’Ouganda, deuxième exportateur africain de café toutes variétés confondues et n°1 africain du Robusta, la même variété que produit l’Afrique de l’Ouest (avec l’Arabusta en Côte d’Ivoire) estime que ses exportations sur la prochaine campagne 2019/20 augmenteront de 16% par rapport à la campagne précédente. En effet, les surfaces consacrées au caféiers ont augmenté et la météo a été favorable.

 

Selon James Kizito Mayanja de Uganda Coffee Development Authority (UCDA), les expéditions pourraient atteindre 5,1 millions de sacs de 60 kg (Ms) contre 4,4 Ms en 2018/19 (octobre/septembre).

 

Le café retrouverait un peu de son lustre perdu l’année dernière lorsque l’or l’a détrôné de sa place de premier produit d’exportation. Les ventes d’or à l’international ont bondi de 23% l’année dernière, générant des recettes de $ 514 millions.

 

La politique de plantations de nouveaux arbres porte donc ses fruits avec l’entrée en production des jeunes plants. Les planteurs se sont vus distribuer gratuitement de nouveaux caféiers pour remplacer ceux vieillissants et accroître leurs superficies. Les pluies ces derniers mois ont aidé à la floraison. Toutefois, cela rend difficile le séchage des grains et leur transport vers les entrepôts.

L’essor du lait

 

Si les perspectives sur le café sont plutôt favorables, selon l’UCDA, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Ainsi, une “révolution silencieuse” serait en cours en Ouganda, selon The Independent : la montée en puissance du secteur élevage et plus particulièrement laitier avec pour résultat aujourd’hui de faire de l’Ouganda un pays exportateur de lait. Les produits laitiers, inexistants il y a encore 10 ans, seraient maintenant au troisième rang des produits agricoles exportés, derrière le café et le poisson. Les agriculteurs investissent à un niveau sans précédent, souligne notre confrère, certains éleveurs ayant doublé leur production de lait ces deux dernières années. C’est notamment vrai du Sud-Ouest qui, de plus en plus, n’a rien à envier au Kenya, longtemps perçu comme l’exemple en la matière.

 

Il y a cinq ans encore, les exportations de lait étaient insignifiantes. L’année dernière, elles ont atteint $ 150 millions dont $ 100 millions provenaient du seul sud-ouest du pays. Certes, on est encore loin des $ 514 millions générés par le café, mais le lait caracole car il étaitn encore à seulement $ 5 millions en moyenne sur la période 2013-2015, selon le journal local.

 

Pourquoi cet essor ? The Independent le résume à trois facteurs : la faible consommation nationale, bien que le marché de Kampala pour du lait pasteurisé est en plein essor ; les investissements des entreprises de transformation ; le rôle croissant des coopératives laitières qui ont pu investir notamment dans la chaîne de froid grâce à des dons, notamment des Pays-Bas. Aujourd’hui, plus de la moitié du marché du lait est entre les mains de coopératives qui, entre autres, fournissent les écoles.

Une économie recalculée

 

A noter, plus globalement s’agissant de l’Ouganda, que le recalcul de sa richesse nationale a permis de souligner que son économie était de 11,6% plus importante qu’estimée antérieurement. Rappelons que ce recalcul permet d’intégrer dans le PIB des secteurs qui n’étaient pas compris auparavant. Son nouveau PIB est évalué à 122,7 trillions de shillings à fin 2018/19 contre 109,9 trillions précédemment. Mais l’essentiel de ce gain est le fait de l’or et du pétrole et non du secteur agricole dont le café.

 

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