La Chronique Matières premières agricoles au 23 mai 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 23 mai 2019
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Après une séance de nette baisse jeudi sur les marchés financiers mais aussi  du pétrole, les places sont reparties à la hausse aujourd’hui après que le  président américain ait dit hier être convaincu  de la conclusion rapide d’un accord commercial avec la Chine, bien qu’aucune rencontre de haut niveau n’ait été programmée après l’échec des dernières discussions il y a deux semaines à Washington. Il a par ailleurs souligné les dangers que représente selon lui Huawei, tout en estimant que le contentieux pouvait être réglé dans le cadre d’un accord global avec Pékin. “On commence à mieux comprendre le jeu tactique de Trump vis-à-vis de la Chine. Quand cela commence à ‘tanguer’ de trop sur les marchés de capitaux, il distille des ‘petites phrases’, faites pour rassurer la communauté financière et, par-delà, les milieux d’affaires“, observe Hervé Goulletquer de chez LBPAM, interrogé par Reuters.

Par ailleurs, l’annonce par la Première ministre britannique Theresa May de sa démission au 7 juin a fait grimper aujourd’hui la livre sterling face au dollar,

Quant au pétrole, après avoir touché un creux de deux mois jeudi, les cours ont repris plus de 1% ce matin mais s’acheminent vers leur pire semaine de l’année en raison de la hausse des stocks et des craintes d’un ralentissement économique.

 

CACAO

La tonne de cacao à Londres a terminé hier soir en belle hausse sur la période sous revue, à  £ 1 773 contre £ 1 729 la tonne en fin de semaine dernière. New York a emboîté le pas, la fève clôturant à $ 2 426  contre $ 2 353 la tonne vendredi dernier.

On s’inquiète en Côte d’Ivoire où, pourtant, les volumes de fèves sont pléthoriques. En effet, la saison des pluies  a non seulement été lente à démarrer mais la pluviométrie est inférieure à la moyenne dans les zones de production. Ceci  laisse penser que la récolte intermédiaire, qui court d’avril à septembre, serait en baisse. Mais s’il pleut ces tous prochains jours, la récolte intermédaire serait “sauvée”.

Quant aux arrivages aux ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro, ils ont atteint 1,934 million de tonnes (Mt) entre le 1er octobre et le 19 mai, estiment les exportateurs, soit en hausse de 14% sur la même période la campagne dernière.

Au Ghana, le Cocobod manquerait de fèves pour honorer ses contrats, souligne Bloomberg. En cause, le virus du “swollen shoot” qui impacte la récolte qui ne serait que de 800 000 t pour l’ensemble de la campagne. L’estimation initiale avait été de 900 000 t, puis ramenée à 850 000 t le mois dernier. Ce constat a été fait lors de la tournée la semaine dernière du patron du Cocobod dans les zones de production. Ceci dit, la maladie devrait accélérer le programme de replantation du vieux verger, ce qui entrainera une baisse de production durant quatre ans, le temps que les nouveaux cacaoyers donnent.  Cette année, la récolte de cacao devrait être la plus faible de ces trois dernières campagnes. En conséquence, le Cocobod devrait reporter à la campagne prochaine les livraisons de contrats représentant une valeur de $ 200 millions.

Les arrivages au port ghanéen ont totalisé 726 130 t entre le 1er octobre (début de la campagne) et le 2 mai, en hausse légère de 0,5% par rapport à la même période la semaine dernière, selon les chiffres du Cocobod.

CAFE

La café Robusta sur la position juillet a gagné du terrain cette semaine, terminant hier soir à Londres à $ 1 369 la tonne contre $ 1 301 vendredi dernier, cassant la tendance lourde de six semaines consécutives de baisse. A New York, l’Arabica a terminé largement au-dessus des 90 cents, à 93,50 cents la livre (lb) après avori touché les 94 en cours de séance ; il était encore à 89 cents en fin de semaine dernière.

En effet, le Brésil s’est fait peur cette semaine avec le spectre de gelées, une crainte habituelle à cette période de l’année. Mais, “spec” ou pas “spec”, ceci a fait grimper de 3% le cours du café sur le marché à New York mercredi. Pour certains, il ne s’agit que d’une opération de spéculation. “Je ne dis pas que nous n’aurons pas de gelées (au Brésil)…. mais il n’y a pas de craintes objectives de gelées en mai“, selon Shawn Hackett, président de Hackett Financial Advisoirs.

Ceci dit, il ne faut pas crier victoire. Loin de là. Un café surabondant et un real plus faible face au dollar continuent de peser sur les prix car cette conjonction de facteurs incite les opérateurs brésiliens à exporter car leur produit est compétitif.

Sur les marchés asiatiques cette semaine, les caféiculteurs ont vendu leur café moins cher que la semaine précédente, à 30 900-31 600 dongs le kilo ($ 1,32-1,35) contre 31 000-31 700 la semaine dernière. Une situation qui pèse lourdement sur les caféiculteurs qui, par ailleurs, paient plus chers leurs intrants. D’ailleurs, selon des estimations non-officielles, jusqu’à 10% des fermes auparavant dédiées au café se sont converties à la culture des avocats entre autres cette dernière année en raison des prix catastrophiques du café. Des vieux caféiers sont de plus en plus remplacés par des avocatiers dont les fruits trouvent très facilement un débouché, rémunérateur,  sur le marché des Etats-Unis.

A noter que les exportateurs vietnamiens ont vendu le café avec une décote par rapport à Londres similaire à celle de la semaine précédente, de l’ordre de $ 45 la tonne.

Quant à l’Indonésie, la prime sur Londres pour son Robusta Grade 4, 80 défauts, est demeurée stable par rapport à la semaine dernière, de l’ordre de $ 200 à $ 240 la tonne, selon des traders interrogés par Reuters.

Quant aux fondamentaux, Rabobank prévoit un excédent caféier de 5,4 millions de sacs (Ms) de 60 kg sur la campagne 2018/19 mais un excédent de 1,8 Ms sur 2019/20, selon son rapport trimestriel publié mercredi. “Des prix plus faibles devraient résulter en des récoltes d’Arabica lavé plus faibles en 2019/20, alors que les disponibilités en Robusta sont maintenant plus élevés en raison d’une météorologie excellente.

Selon le rapport de l’attaché du Département américain de l’Agriculture (USDA) à Sao Paulo, la récolte 2019/20 au Brésil atteindrait 59,3 Ms, ce qui représenterait une baisse de 8,5% par rapport à la campagne précédente qui, rappelons-le, avait été record. Ce chiffre figure parmi les estimations hautes des différents prévisionnistes. En effet, l’agence brésilienne Conab a avancé une estimation de l’ordre de 50,9 Ms, Rabobank de 57,6 Ms et le négociant Comexim de 58,2 Ms. Rappelons que 2019/20 est l’année basse du cycle biennal végétal du cafier. Toutefois, on s’attendait à ce que cela n’impact guère les volumes.

Toujours selon l’USDA, la production d’Arabica au Brésil en 2019/20 baisserait de 15% à 41 Ms alors que celle de Robusta grimperait de 1,7% à 18,3 Ms. Les exportations sont attendues à 36,82 Ms contre 39,72 Ms en 2018/19. La consommation nationale augmenterait de 1,5% à 23,53 Ms. Les stocks de fin de campagne 2019/20 se contracteraient d’un million de sacs, à 2,88 Ms.

La production au Kenya devrait atteindre les 100 000 t à moyen terme contre  40 000 à 50 000 t actuellement, car la productivité par arbre passerait de 2 kg à 8 kg, a indiqué Joseph Kieyah, président du Comité d’implantation du sous-secteur caféier. Pour mémoire, en 1987/88, elle était de  130 000 t. “Ces deux dernières décennies, les superficies caféières ont baissé à 114 500 ha contre 170 000 ha , ce qui conduit aussi à la baisse de production”, souligne-t-il. Rappelons que c’est en juillet que devrait démarrer le fonds revolving du café de $ 30 million.

Au Guatemala, la production en 2019/20 ne varierait guère par rapport à l’actuelle, la faiblesse des cours internationaux ne permettant pas à la filière de véritablement se redresser après la propagation de la maladie de la rouille en 2012, estime l’USDA. La production atteindrait 3,393 Ms en 2019/20, inchangée (+0,1%) par rapport à 2018/19. Les exportations demeureraient stables, à 3,146 Ms.

Quant à la Colombie, l’USDA voit une récolte et des exportations stables en 2019/20 par rapport à la campagne précédente. La production serait de 14,3 Ms et les ventes à l’international de 13,3 Ms. A noter que le pays entend atteindre 18 Ms ces prochaines années grâce à l’amélioration de ses rendements. La production s’est déjà nettement redressée suite aux opérations de replantations, souligne l’USDA, avec des rendements moyens de l’ordre de 18,2 sacs de 60 kg par hectare, en hausse de 32% par rapport aux niveaux de la décennie précédente, l’USDA reprenant les chiffres de la fédération des planteurs Fedecafe. La consommation nationale est prévue croître de 5,8% d’une année à l’autre. Ironie du sort, les importations augmenteraient le plus, de l’ordre de 13% à 480 000 sacs.

CAOUTCHOUC

Les tensions commerciales sino-américaines et  la chute du pétrole ont enrayé  la dynamique de la semaine dernière où le marché du caoutchouc avait gagné 4% pour clôturer vendredi à 194,5  yens sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) et à 12 205 yuans sur le marché de Shanghai. Alors que les exportations de caoutchouc de la Thaïlande ont ralenti cette semaine suite à la mise en œuvre de l’accord de réduction de l’offre (voir notre Chronique Matières Premières Agricoles du 28 février), les contrats sur le marché de Shanghai ont poussé le marché vers le bas mais les pertes ont toutefois été limitées par les prix physiques élevés en Thaïlande. Jeudi, les cours ont clôturé à 190,8 yens ($1,73) le kilo sur le Tocom et à 11 720 yuans ($1 695) la tonne à Shanghai.

Sur le 1er trimestre 2019, tant la production que la consommation mondiale de caoutchouc est en baisse selon les chiffres communiqués par l’Association des pays producteurs de caoutchouc (ANRPC). Du côté de la production, elle recule de 5,2% par rapport au 1er trimestre 2018 à 2,989 millions de tonnes (Mt), une baisse surement consécutive à la nouvelle épidémie de maladie de la chute des feuilles dans le sud de Sumatra. Quant à consommation, elle diminue légèrement de 0,4% à 3,380 Mt. Un marché globalement déficitaire et des fondamentaux qui ont donc permis de soutenir les prix physiques du caoutchouc au cours du 1er trimestre 2019 autour de $1,45 le kilo, souligne l’ANPRC. Toutefois, indique organisation «l’incertitude de l’économie mondiale pourrait donc se traduire par une volatilité sur le marché du caoutchouc naturel. Sanctions contre l’Irak et le Venezuela de premier plan ».

La Chine a annoncé jeudi avoir suspendu la saignée des hévéas dans certaines plantations depuis le week-end dernier en raison de la sécheresse de la flambée des températures dans la principale zone de production du pays, la province du Yunnan. Cette région connait depuis un mois une sévère sécheresse avec des températures qui  atteignent le 40°. L’effet sur le marché est plutôt psychologique surtout à cette période de l’année où l’on sort de l’hivernage et où la production est relativement faible.

COTON

La pression à la baisse est redescendue sur le marché du coton, qui avait fortement chuté la semaine dernière jusqu’à atteindre un plus bas de trois ans.  Mais l’intensification de la guerre commerciale sino-américaine pèse toujours sur le marché avec aussi la perspective d’une offre mondiale de coton pour 2019/20 pléthorique, notamment aux Etats-Unis. La baisse du dollar et la vigueur des ventes à l’exportation de coton des Etats-Unis ont fait progresser jeudi les cours à 67,48 cents la livre contre 65,99 cents vendredi dernier. Le département américain de l’Agriculture (USDA) a annoncé des ventes  nettes de 381 400 balles pour la campagne de commercialisation 2018/19, en hausse de 68% par rapport à la semaine précédente. Des ventes soutenues notamment en direction de l’Inde dont la production est au plus bas depuis neuf années.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement apporte un soutien substantiel aux producteurs de coton en décidant de fixer le prix d’achat du coton graine à FCFA 300 le kilo pour la campagne 2019/20, soir FCFA 35 de plus que pour celle de 2018/19, alors même que le prix international du coton a baissé d’environ  d’un tiers par rapport au mois de mai 2018 (voir Coup de pouce substantiel aux producteurs de coton en Côte d’Ivoire).

Au Burkina Faso, dans le cadre de la relance de la production cotonnière, qui a chuté à 436 000 tonnes, relayant le pays au quatrième rang des producteurs africains, le gouvernement a décidé d’affecter plus de FCFA 13 milliards à la filière, dont FCFA 11 milliards pour l’apurement des arriérés des producteurs et FCFA 2,3 milliards pour subventionner les insecticides de spécialité (voir FCFA 11 milliards pour apurer les arriérés des producteurs de coton au Burkina Faso).

Au Togo,  la production de coton s’est élevée à 137 000 tonnes en 2018/19, en hausse de 17% par rapport à la campagne précédente mais à un niveau inférieur à l’objectif fixé de 140 000 tonnes. Environ 180 000 hectares ont été cultivés, contre 168 000 en 2017/18, a  précisé le directeur général de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) Nana Nanfame

En Inde, selon une enquête de la Competition Commission of India (CCI),  Mahyco Monsanto Biotech Ltd (MMBL),  joint-venture entre la société de semences Mahyco basée au Maharashtra et de Monsanto Holding Pvt Ltd. (depuis Bayer), a abusé de sa position dominante sur le marché de la technologie du coton Bt en faisant payer des droits de licence injustes et en concluant des accords de prix visant directement à surfacturer  les agriculteurs qui utilisent le coton Bt.

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme sont globalement inchangés cette semaine. Ils ont clôturé jeudi  à 2016 ringgits ($481,03) la tonne mais accumulant trois séances de baisse, après six jours consécutifs de hausse. La baisse des marchés des huiles concurrentes et les craintes d’une production en mai supérieure aux prévisions ont pesé sur les cours.  Pourtant les exportations d’huile de palme de Malaisie du 1er au 20 mai progressent de 5,6% pour SGS et de 8,7% pour AmSpec Agri.

L’Inde devrait augmenter ses superficies en soja au cours de la campagne 2019,  les prix plus élevés des oléagineux poussant certains agriculteurs à abandonner la culture de produits concurrents comme le coton et les légumineuses, a déclaré Davish Jain, président de l’Association indienne des transformateurs de soja (SOPA) à Reuters. Cela pourrait contribuer à réduire les importations d’huile végétale du plus grand importateur mondial mais aussi à stimuler les exportations indiennes de tourteau de soja, notamment au Bangladesh, au Japon, au Vietnam et en Iran.

Les prix locaux du soja ont augmenté de près de 14%, pour atteindre 3 716 roupies ($53,31) pour 100 kg depuis le début de la campagne 2018 (le 1er octobre), à la suite de  la hausse des droits de douane sur les importations d’huiles végétales. Le soja a été cultivé sur 10,8 millions d’hectares au cours de la campagne agricole 2018, en hausse de 6,7% par rapport à l’année précédente, selon les données compilées par SOPA. Aucune estimation n’est donnée pour 2019.

L’attrait pour le soja pourrait également être renforcé par les prévisions sur la prochaine mousson qui est retardée et devrait  enregistrer  moins de précipitations que la moyenne, le soja étant une culture robuste. 

La plupart des agriculteurs indiens commencent généralement à cultiver le soja, le coton et les légumineuses, des cultures pluviales, en juin après l’arrivée de la mousson.

Les prix du soja ont également été soutenus par l’appétit croissant de l’Iran pour les importations de tourteau de soja indien, a déclaré négociant basé à Mumbai.

En Indonésie,  le Statistics Indonesia (BPS) a déclaré au début de la semaine que la chute des prix mondiaux de l’huile de palme avait contribué au déficit commercial historique du pays, estimé à $2,5 milliards, en avril. Il s’agit du plus important déficit mensuel depuis 2013.  Le BPS a noté que, même si les exportations d’huile de palme brute avaient augmenté en volume, elles perdaient beaucoup de valeur en raison de la volatilité des prix.  La valeur des exportations d’huile de palme brute du pays a diminué de 27,86%, passant de $1,27 milliard en mars à $919 millions  en avril. Si les exportations ont progressé vers la Chine, elles ont diminué vers des pays tels que l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et l’Égypte mais aussi la Russie et l’Espagne. Le chef du BPS Suhariyanto a précisé que la Russie et l’Espagne sont des pays européens fortement influencés par la campagne négative menée par l’Union européenne contre l’huile de palme, même si la Russie n’est pas membre de l’UE.

Selon les données de l’Association indonésienne des producteurs d’huile de palme (Gapki), les prix moyens de l’huile de palme brute étaient de $530 la tonne métrique en avril, soit une légère augmentation par rapport à $528,40 la tonne en mars et étaient bien inférieurs à la moyenne de février de $556,60 la tonne. Le président de Gapki, Joko Supriyono, a déclaré qu’étant donné la situation critique de l’huile de palme, l’association avait décidé de ne pas définir d’objectif d’exportation, espérant que la demande intérieure resterait élevée et atténuerait la baisse des prix. Les exportations de dépendront aussi de la production, qui devrait augmenter de 2 millions de tonnes par rapport à  2018.

RIZ

Une roupie plus forte a contribué à faire monter les prix à l’exportation du riz en Inde alors que les prix au Vietnam ont reculé avec l’arrivée des récoltes dans le delta du Mékong.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont légèrement progressé à $364-$367  la tonne, contre $362-$ 365 la semaine dernière.

Le Bangladesh, voisin de l’Inde, a majoré les droits d’importation de 28% à 55 % dans face à la vive protestation contre une chute brutale des prix intérieurs.  Les nouveaux taux d’imposition, entrés en vigueur mercredi, réduiraient encore les importations de riz, en particulier de l’Inde voisine, devenue le plus gros fournisseur du pays de l’Asie du Sud en 2017 après la destruction des récoltes par les inondations. La hausse des droits rendra presque impossible pour l’Inde d’exporter du riz au Bangladesh, ont déclaré des négociants indiens. Le Bangladesh enregistre actuellement un excédent de 2 millions à 2,5 millions de tonnes de riz. Il envisage d’exporter du riz excédentaire pour la première fois depuis l’interdiction de la vente à l’étranger de certaines variétés de riz  en mai 2008  élargie à toutes les variétés un an plus tard.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont tombés à $350 la tonne contre $355 la semaine dernière suite à la hausse des approvisionnements avec la récolte en cours dans  la région du delta du Mékong. L’Irak a récemment signé un contrat d’achat de 150 000 tonnes de riz vietnamien pour livraison en juin et juillet, a déclaré un autre négociant.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont  inchangés par rapport à la semaine dernière, entre $385-$400 la tonne, avec une demande stable.

En Namibie, MKR Capital LLC, basée à Moscou en Russie, envisage d’installer une unité de conditionnement dans la zone franche économique du port de Walvis Bay pour le riz qui sera expédié de l’Extrême-Orient russe, indique Interfax. La possibilité d’exporter du riz de qualité supérieure en provenance de l’Extrême-Orient russe, y compris du riz cultivé à Primorye par des entreprises de MKR Capital dans le cadre d’un projet conjoint avec le japonais Sojitz, a été examinée lors d’une réunion avec le PDG de MKR Capital, Mikhail Krylov, et le directeur du marketing du groupe Walvis Bay Corridor, Cindy- Lu Hasheela. Ils ont notamment discuté de la coopération avec Kaptau Packaging sur l’utilisation des emballages fabriqués par cette société namibienne. Kaptau Packaging est prêt à s’associer à la société russe et un site a déjà été acquis où cette installation peut être localisée, a annoncé le président de Kaptau, David Namalenga.

Le vice-Premier ministre Yury Trutnev, qui est également l’envoyé du président russe dans le district fédéral d’Extrême-Orient, a tenu mercredi à Windhoek, en marge d’une réunion de la commission intergouvernementale russo-namibienne pour le commerce et la coopération économique, un certain nombre de réunions avec des représentants d’entreprises russes et namibiennes sur des questions relatives aux projets d’exportation de produits russes vers

SUCRE

Parti de 11,55 cents la livre (lb) vendredi dernier sur le marché à terme de New York, le sucre roux a terminé hier soir à peine changé à 11,57 cents . Quant au blanc, il a clôturé hier soir à $ 322,10  à Londres, parti de $ 321,50 la tonne en fin de semaine dernière, sa quatrième semaine consécutive de baisse.

Un marché du sucre qui a été tiré vers le bas par un réal, la monnaie brésilienne, affaiblie face au dollar, ce qui accroît les volumes de sucre brésilien sur le marché mondial, mais aussi par la baisse des cours du pétrole en raison de stocks en hausse aux Etats-Unis. Un pétrole moins cher réduit la demande en éthanol et donc accroit la part de canne allant à la fabrication de sucre notamment au Brésil. Le  Brésil dont l’industrie de l’éthanol s’approvisionne de façon croissante en maïs local, culture vers laquelle les agriculteurs brésiliens se tournent depuis quelque temps, laissant davantage de canne pour fabriquer le sucre, ce qui pèse sur les cours de ce dernier.

Autre facteur baissier, la poursuite du conflit commercial sino-américain qui fait craindre une baisse de la demande en sucre. Quant aux stocks mondiaux, ils regorgent.

Ceci dit, les prix du sucre ne devraient guère baisser davantage à court terme, estime Stefan Uhlenbrock de chez FO Licht, étant donné l’importante position courte nette détenue par les spéculateurs.

Le Brésil annoncé mardi ne pas poursuivre son action contre la Chine devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) aux fins d’enquête sur la politique commerciale chinoise, les deux pays étant parvenus à un accord. Rappelons que la Chine a imposé une taxe générale à l’import de 48% sur le sucre en 2018 alors qu’auparavant l’entrée de l’édulcorant était imposée à 15% dans le cadre de son quota annule de 1,95 Mt et de 50% au-delà.

La production mondiale devrait augmenter de 1% à 180,7 Mt en 2019/20 par rapport à la campagne précédente, cette légère hausse étant le fait du Brésil et de l’Union européenne qui compense la baisse en Inde, selon l’USDA. A noter que le Département américain de l’Agriculture estime à 180,7 Mt la production mondiale 2019/20, après avoir révisé à la baisse ses perspectives sur 2018/19 à 178,9 Mt contre une estimation antérieure de 185,9 Mt. En cause, des rendements plus faibles que prévus en Inde et dans l’UE ainsi qu’une utilisation accrue de la canne à sucre pour la production d’éthanol  au Brésil.

Le Brésil qui devrait retrouver son rang de n°1 du sucre devant l’Inde en 2019/20, avec 32 Mt, soit une production en hausse de 8,5% par rapport à 2018/19 ; l’USDA estime que 38% de la canne ira à la production  de sucre et 62% à l’éthanol. La production européenne est estimée à 19,4 Mt, en hausse de 6,9% sur 2018/19. Ces hausses contrebalanceraient la baisse de 8,4% de la production indienne à 30,3 Mt, ses exportations étant estimée à 3,5 Mt. La consommation mondiale de sucre toucherait un pic de 176,45 Mt, en hausse de1,4% sur 2018/19. Un accroissement, certes, faible mais qui contraste avec les discours ambiant de baisse de consommation d’aliments sucrés. En réalité, cette progression serait le fait d’une poignée de pays : l’Egypte, l’Inde, l’Indonésie et le Pakistan.

Côté entreprises, l’allemand Suedzucker a déclaré jeudi ne pas vendre ses deux sites français dont il avait annoncé vouloir cesser la production pour en faire des zones de stockage (lire nos informations). Le groupe betteravier français CGB avait fait une proposition de rachat des deux sites pour € 30 millions.

L’autre allemand Nordzucker, n°2 de la raffinerie dans son pays, a annoncé une perte financière de € 36 millions pour l’exercice fiscal s’achevant en février après avoir enregistré un bénéfice de € 118 millions après imposition l’exercice précédent. Les pertes d’opération ont atteint € 58,1 millions. Et l’entreprise non cotée s’attend, cet exercice encore, à un résultat négatif en raison de l’effondrement des cours internationaux. Suite à la libéralisation du marché européen du sucre, le chiffre d’affaires de Nordzucker s’est effondré de 18% à € 1,35 milliard, tandis que sa production de sucre glissait à 2,4 Mt contre 2,7 Mt la campagne précédente.

 

 

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