L’agriculture contribue largement à la croissance attendue de 6,7% dans l’UEMOA

 L’agriculture contribue largement à la croissance attendue de 6,7% dans l’UEMOA
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La hausse de la production des produits alimentaires est un des premiers facteurs cités pour expliquer le regain de dynamisme des activités manufacturières au mois d’avril dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), selon la dernière note mensuelle de conjoncture économique qui vient d’être publiée par la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Durant ce mois d’avril, l’indice de la production industrielle au sein de l’UEMOA a rompu avec sa tendance baissière : il a progressé de 1,8% contre une baisse de 12,8% en mars et de 1,4% en février.

Les produits alimentaires ne sont pas les seuls facteurs soutenant le secteur manufacturier. La BCEAO cite aussi le caoutchouc, les matières plastiques, les produits métallurgiques de base, les produits chimiques et les articles d’habillement comme les autres facteurs contribuant à cette embellie.

Le commerce en Côte d’Ivoire soutenue par les produits agricoles

D’autre part, le chiffre d’affaires du commerce a progressé dans l’ensemble de l’UEMOA, passant d’un taux négatif de -7,8% en mars à +2,7% en avril. L’accroissement des activités du commerce de détail se retrouve partout sauf au Burkina Faso, au Mali et en Guinée Bissau. En Côte d’Ivoire, les +2,7% de hausse en avril contrastent avec la chute de 6,2% en mars, une embellie principalement liée à l’accroissement des achats en produits non transformés de l’agriculture, de la chasse ou de la sylviculture. Au Togo (+16,4% en avril contre +3,6% en mars), cela résulte davantage de la hausse des ventes de produits non agricoles comme les motocycles neufs, les produits pétroliers, articles de presse, fournitures scolaires, etc. Au Niger aussi (+5,6% contre -13,9%), ce sont les ventes des motocycles neufs ainsi que de papeterie qui dynamisent le commerce.

En glissement annuel, “l’accélération des activités de commerce de détail est généralisée à l’ensemble des pays de l’Union, à l’exception du Bénin (-43,0% contre +2,9% le mois précédent), du Togo (-22,1% contre -7,2%) et de la Guinée-Bissau (-13,9% contre -11,0%). Les hausses les plus significatives sont notées au Sénégal (+31,8% contre +27,2%), en Côte d’Ivoire (+15,6% contre -1,4%) et au Burkina (+7,6% contre -2,0%).

Les coopératives villageoises ont fait le plus de dépôts bancaires

La BCEAO note la faible mobilisation de l’épargne au mois d’avril, la hausse des dépôts effectués par les coopératives villageoises ne parvenant pas à compenser la baisse des autres acteurs économiques.

Les dépôts mobilisés par les banques de l’UEMOA ont augmenté de 13,7% à fin avril 2019, en ressortant à [FCFA] 588,1 milliards contre 517,0 milliards le mois précédent. La hausse du volume des dépôts bancaires est imputable à l’ensemble des agents économiques, à l’exception des entreprises individuelles, de la clientèle financière et des sociétés d’Etat et établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), qui ont baissé leurs dépôts de 19,7%. Les accroissements les plus importants sont notés au niveau des coopératives et groupements villageois, de l’Etat et organismes assimilés, des assurances et caisses de retraite, ainsi que des entreprises privées du secteur productif.

La consommation finale, principal moteur de croissance

Quant aux perspectives, la BCEAO  les estime plutôt bonnes sur l’UEMOA. Sur l’ensemble de l’année 2019, l’Union devrait bénéficier “du renforcement de la demande intérieure et des conditions financières favorables […] avec toutefois un ralentissement de la demande en provenance des principaux pays où la croissance est dans une phase descendante du cycle, notamment aux Etats-Unis et en Chine.”

Quant aux matières premières exportées, la Banque s’attend à un maintien de la tendance haussière des cours internationaux pour la plupart d’entre elles, “à la faveur de la reprise de la demande mondiale, attendue en début du troisième trimestre 2019“. Ceci  “aurait des effets positifs sur le budget et la croissance des Etats de l’Union”. Toutefois, “Cette situation pourrait être atténuée par la dégradation du climat sécuritaire et politique ainsi que la hausse des prix des principaux produits d’équipements importés.

Globalement, sur 2019, la BCEAO s’attend à un taux de croissance de 6,7% après les 6,6% en 2018. “La hausse de la production agricole, du fait d’une pluviométrie globalement satisfaisante et de la poursuite des actions entreprises pour redynamiser les principales filières agricoles, contribuerait à soutenir la croissance du PIB.”.

Côté demande, ” la consommation finale demeurerait le principal moteur de la croissance, en liaison avec la consolidation de la demande des ménages en produits alimentaires. Toutefois, la bonne dynamique de l’activité serait atténuée par la baisse des revenus aux producteurs en ligne avec le repli des cours internationaux de certains produits agricoles“, souligne encore la Banque.  Côté demande intérieure, le bonheur des uns faisant parfois le malheur des autres, les analystes de la BCEAO notent que les récoltes ont été abondantes et, par conséquent, les prix ont baissé. Mais, au plan macroéconomique, ceci contribue à la baisse de l’inflation au plan régional.

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