La Chronique Matières du Jeudi

L’activité reprend

(24/08/2012)

Cacao. Sur le marché à terme de Londres, le cacao a clôturé hier soir à son plus bas depuis le 27 juillet et les chartistes estiment que la fève pourrait tomber encore plus bas. Toutefois, on note la très forte position longue sur le marché de New York, la plus forte depuis les évènements ivoiriens début 2011 : en d’autres termes, les opérateurs spéculent sur une hausse des cours du cacao à terme, pariant sur un climat très sec qui réduira la récolte ouest-africaine. Rappelons que cette saison sèche a démarré très tôt cette année ; elle prend fin habituellement fin août.
Au Ghana, une faible récolte intermédiaire se confirme. Les achats du Cocobod depuis le début de la petite campagne, mi-juillet, jusqu’au 9 août, derniers chiffres disponibles, ne seraient que de 30 442 t, soit en chute de 30,5% par rapport à la même période l’année dernière (43 841 t). Selon le Cocobod, le volume total de cette récolte intermédiaire est estimé à 42 000 t, en chute de 60% par rapport à l’année dernière qui avait été record. Rappelons que les achats pour la campagne principale 2011/12, qui a démarré en octobre, ont été de 798 736 t, en baisse de 12,8%.

Café. La semaine a été calme sur les marchés à terme du café, souligne un trader, avec une baisse de $ 10 et de 3 cents à Londres pour le Robusta et à New York sur l’Arabica par rapport à la semaine dernière. Un bon volant d’activité a été noté sur le marché physique du Robusta, notamment des origines Vietnam pour 2013 mais aussi pour du café d’Afrique de l’Ouest qui continue à intéresser.
En Arabica, les stocks augmentent régulièrement en café lavé, souligne encore le trader, mais il devient difficile de trouver les principales origines que ce soit des Colombie et du Brésil. «  Si cela peut se comprendre en Colombie, c’est plus surprenant pour les cafés brésiliens. La récolte 2012 est une des plus élevées de l’histoire, mais les Brésiliens ne lâchent pas leur café si facilement. La récolte est tardive, c’est un fait, et la qualité est moyenne.  » Finalement, poursuit-il, ” attendre était la meilleure stratégie pour les acheteurs, car si les différentiels ne bougent pas, le terme, quant à lui, baisse. Les avis sont partagés sur l’avenir du marché, les prix me paraissent quand même bas ”, conclue-t-il.
Les prix des cafés AA aux ventes aux enchères de Nairobi, le 22 août, ont baissé à $ 310 le sac de 50 kilos contre $ 340 la semaine précédente, selon le Nairobi Coffee Exchange (NCE). L’AB a coté $ 221(146 contre $ 240-156. Au total, 24 845 sacs ont été offerts à la vente, 10 605 ayant trouvé preneurs dégageant un total de recettes de $ 2,14 millions, soit un prix moyen de $ 166,14 le sac.

Caoutchouc. Le caoutchouc a grimpé hier sur le marché à terme de Tokyo, stimulé davantage par une réunion de la Réserve fédérale américaine que par ses propres fondamentaux, notamment les décisions des principaux producteurs et exportateurs asiatiques (voir nos informations).

Céréales. La semaine a encore été tumultueuse sur le marché des céréales : les prix de la nouvelle récolte de soja ont dépassé les $ 17 le boisseau pour la première fois de leur histoire tandis que le maïs frôlait un nouveau record à plus de $ 8,38 le boisseau. Les importations chinoises de maïs en juillet ont atteint le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré.
Au Maroc, l’autorité céréalière publique ONICL a annoncé mercredi que les stocks de blé tendre s’élevaient à 2,35 millions de tonnes (Mt) à fin juillet, ce qui représente 5 mois d’utilisation des minoteries. L’ONICL s’apprête à enregistrer ses plus forts taux d’importation en trois décennies, mais étant donné les cours très élevés des céréales sur le marché international, elle n’a pas encore procédé à des appels d’offres alors que sa campagne d’achat a démarré en juin.

Coton. Le prix du coton a baissé hier sur le marché à terme de New York, réagissant à l’annonce faite par la Chine qu’elle pourrait vendre le mois prochain jusqu’à 15% de la fibre qu’elle détient en stock, soit environ 1 Mt ou encore 4,5 millions de balles. Ceci risque d’inonder un marché déjà saturé même si cela fera de la place pour de nouveaux achats en 2013. Les stocks chinois sont estimés à 34 millions de balles, la moitié des volumes mondiaux entreposés actuellement. Ces stocks chinois pourraient encore croître de 20% en 2012/13.

Huile de palme. L’huile de palme s’est encore inscrite à la hausse aujourd’hui sur le marché à terme de Kuala Lumpur, accusant ainsi sa deuxième semaine consécutive de gains. En effet, les opérateurs s’inquiètent d’un approvisionnement mondial insuffisant, d’une demande en hausse à l’export et du retour possible d’El Nino en Asie du Sud-Est. Car l’impact de la sécheresse aux Etats-Unis sur le soja conduira à une hausse de la demande pour l’huile de palme qui est $ 250 la tonne moins chère que sa concurrente. A noter que les exportations de Malaisie ont augmenté de 6% durant la période du 1er au 20 août par rapport à la même période en 2011.

Sucre. Le sucre roux a fait un plongeon hier sur le marché de New York, tombant à son plus bas en 11 semaines. En effet, le marché s’attendait à ce que la bonne météo que connaît actuellement le Brésil soit très favorable à la récolte de canne, mais les traders ont accusé le coup plus fortement qu’attendu lorsque le rapport d’état de récolte a été publié en cours de séance hier. En effet, les raffineries ont produit plus de 3 Mt de sucre depuis le début du mois d’août grâce au temps sec, soit 14% de plus que sur la même période l’année dernière, selon l’association Unica. Selon le consultant Jonathan Kingsman, la région centre-sud du Brésil pourrait broyer 512 Mt de canne durant la campagne 2012/13, soit 3,6% de plus qu’en 2011/12.
En outre, en Inde, deuxième producteur de sucre au monde, la mousson dans le nord de l’Uttar Pradash s’est améliorée, mais dans le Maharastra, les pluies demeurent encore inférieures à la normale.
Le sucre a clôturé à 19,59 cents la livre, son plus bas depuis le 5 juin.

Thé. Le prix moyen des thés proposés à la vente aux enchères de Mombassa cette semaine a atteint $ 4,08 le kilo. Il continue donc à grimper puisqu’il s’établissait la semaine dernière à $ 4,03.Les Best Broken Pekoe Ones se sont vendus à $4,25-$3,9 le kilo contre $ 4,16-3,90 aux dernières ventes hebdomadaires. Les Best Pekoe Fanning Ones ont atteint $4,09-$3,89 contre $4,14-$3,83. Au total, 105 621 paquets ont été offerts à la vente, 16% demeurant invendus. Les Egyptian Packers, Iran Packers, des acheteurs du Yémen et d’autres pays du Proche-Orient ont été plus actifs qu’aux ventes précédentes.