Les cotonculteurs au Burkina seront-ils réceptifs à l’assurance-récolte ?

 Les cotonculteurs au Burkina seront-ils réceptifs à l’assurance-récolte ?
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Au Burkina Faso, le recours à l’assurance-récolte vient de faire un pas en avant. En fin de semaine dernière, la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex) a signé une convention-cadre avec l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) pour développer auprès des cotonculteurs les produits d’assurance récolte indiciels. Ceux-ci ont été lancés dès 2011 avec l’appui de PlaNet Guarantee, Ecobank, Allianz Assurances entre autres.

Concrêtement, à partir de la prochaine campagne, la Sofitex et l’UNCPB vulgariseront ces produits d’assurance-récolte sur l’ensemble des sept régions cotonnières, prenant pour base le rendement moyen.

C’est une assurance qui existe au Burkina Faso et qui a concerné en première phase le maïs. A partir de 2011, nous avons travaillé avec PlaNet Guarantee, ses partenaires Ecobank, Allianz Assurances, UNPCB, avec le soutien de l’USAID, pour envisager son expérimentation sur le produit coton au cours de la campagne agricole 2012/13. Nous avons donc fait une opération pilote sur deux régions cotonnières notamment les régions de Dédougou et de Houndé“, a expliqué Wilfrid Yaméogo, directeur général de la Sofitex, rapporte lefaso.net.

L’importance de l’initiative est de taille étant donné la place du coton dans l’agriculture du Burkina. Plus globalement, selon une étude  sur les risques agricoles au Burkina conduite par le ministère de l’Agriculture, les pertes de récoltes entre 2005 et 2012 sont estimées à plus de FCFA 33 milliards.

Quid des modalités pratiques ?

Rappelons qu’en 2011, PlaNet Guarantee avait développé la première plateforme régionale de micro-assurance agricole indicielle, soutenu entre autres par Global Index Insurance Facility (GIIF), un programme de la Société financière internationale (SFI) et Africa Enterprise Challenge Fund (AECF). Puis s’était développé le projet structuré Assurance récolte Sahel (lire nos informations).

Au Burkina, le mécanisme était, à l’origine, surtout axé sur la filière maïs avec des projets pilotes dans le coton. “ Il y avait au total, sur la période pilote, 20 000 producteurs assurés, soit un milliard de francs CFA environ de crédit intrants agricoles garanti (…)”, a précisé Wilfrid Yaméogo jeudi dernier. Au total, FCFA 105,4 millions auraient été versés aux producteurs au titre d’indemnités.

Reste à connaître les modalités pratiques pour la mise en oeuvre de l’assurance et la confiance que les cotonculteurs auront dans la Sofitex. “On ne sait pas si le paysan devra payer pour avoir accès à cette couverture ou si elle est automatiquement mise en place comme un espèce de rendement financier à l’hectare”, souligne un acteur de la filière. “Si c’est la première option qui est retenue,  l’impact en sera sans doute plus que limité et l’on restera cantonné à un effet d’annonce. Dans la pratique, les FCFA 14 milliards que l’Etat vient d’injecter dans le circuit sont déjà une forme d’assurance.”

 

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