Les filières coton et cajou en Côte d’Ivoire durement frappées

 Les filières coton et cajou en Côte d’Ivoire durement frappées
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La Côte d’Ivoire n’a exporté que 20% de sa récolte cotonnière 2019/20 qui s’élevait à 210 902 tonnes (t) de coton fibre alors qu’habituellement, à cette période de l’année, tout est en général déjà expédié, a indiqué  Brou Kouakou, patron de  l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-CI) à Reuters (lire notre analyse hier du marché mondial : Le marché du coton peut-il se redresser après le choc violent de la Covid-19 sur la demande ?). A la chute des volumes s’ajoute celle des prix mondiaux, de l’ordre de 11% cette année.

En effet, la pandémie de la Covid-19 a entrainé des retards et des annulations de contrat avec des acheteurs au Pakistan, en Inde et au Bangladesh. D’où la difficulté de la filière à mobiliser des fonds pour couvrir les coûts pour collecter la fibre, la transporter et payer les producteurs, a précisé Brou Kouakou. En outre, la non-exécution des contrats à l’export conduit à stocker le coton et à négocier des prolongations de crédit, ce qui engendre un surcoût, mais que le patron du coton n’a pas chiffré.

En 2019/20, la Côte d’Ivoire a produit 490 470 t de coton graines et cette campagne, la production devrait encore grimper à 507 000 t. Rappelons que la saison cotonnière ivoirienne court de mai à avril, avec une période d’ensemencement d’avril à juin et une période de récolte d’octobre à janvier, et une période d’égrenage et de commercialisation de novembre à avril.

Les opérations d’achat public soutiennent le cajou

La situation est similaire dans le filière cajou en Côte d’Ivoire. L’annulation de contrats  et les ralentissements en Asie ont entrainé une baisse des prix dans les contrats internationaux qui sont passés en avril de $ 1 400 à $ 900.  Début avril, certains producteurs ne se voyaient offrir que FCFA 200 le kilo tant la conjoncture était mauvaise (lire nos informations : Le marché du cajou va-t-il connaître une crise de l’offre ?).

D’où l’« opération COVID-19 » d’achat de 200 000 t de noix de cajou lancée dès la mi-avril par le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) dans le cadre du plan de soutien agricole du gouvernement (FCFA 250 milliards) et qui a réaffirmé le prix garanti au producteur de FCFA 400 annoncé début février, avant la crise (lire nos informations : La Côte d’Ivoire détaille ses mesures de soutien à l’agriculture).

Dans ce cadre, vendredi dernier, à Touro, une organisation professionnelle agricole (OPA) a organisé un achat public de noix de cajou au prix officiel de FCFA 400.  Cette opération d’achat va se poursuivre dans les départements de Hambol, Dabakala et Niakara. Olam devrait aussi acheter des noix à Touro et Foro Foro à ce prix mais que pour les belles qualités.

Le 20 mai, il avait été fait de même dans la région de Gontougou, dans le nord-est, organisé par le Groupement des exportateurs et professionnels de produits agricoles (GIE-GEPPA) en association avec le Conseil. Toutefois, ce mode opératoire utilisé par le CCA qui vient chercher directement les noix ce cajou suscitent le mécontentement des acheteurs locaux. A Tanda, ils ont protesté mardi en organisant une marche.

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