La filière mondiale du cajou toujours prise en étau

 La filière mondiale du cajou toujours prise en étau
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Depuis le mois de mars, les prix des noix de cajou sur le marché international ont perdu plus de la moitié de leur valeur, incitant les exportateurs vietnamiens a dénoncer des contrats d’approvisionnement conclus en février au prix fort,  notamment auprès de producteurs et exportateurs ivoiriens.

Cette baisse des prix a été déclenchée lorsque les consommateurs aux Etats-Unis et en Arabie saoudite ont jugé le prix des cajous trop élevé, réduisant leur demande auprès de la filière vietnamienne qui achète les noix brutes en Côte d’Ivoire, entre autres pays fournisseurs d’Afrique de l’Ouest, pour les transformer et les exporter.

Les opérateurs vietnamiens sont pris en étau car, en Côte d’Ivoire, la noix brute est vendue à un prix minimum garanti fixé par l’Etat et la filière.

Les contrats que les exportateurs ont signé sont remis en question”, a expliqué à Reuters Adama Coulibaly, directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde en Côte d’Ivoire. “Les transformateurs vietnamiens ont vu leurs marges s’éroder.

La Côte d’Ivoire comprend, donc, mais ne veut pas lâcher prise, refusant de revenir sur des contrats signés il y a 5 mois, au démarrage de la campagne. Selon les producteurs et exportateurs ivoiriens, environ 150 000 à 200 000 tonnes (t) de noix n’auraient pas été vendues car les opérateurs vietnamiens refusent de payer ce niveau de prix. Des volumes qui restent dans les entrepôts ivoiriens, ne trouvant pas preneurs. De leur côté, les producteurs ivoiriens disent vouloir se tourner vers d’autres cultures si l’impasse persiste (lire nos informations).

Une situation qui risque de perdurer, à en croire le spécialiste Rongead, qui, début juillet, conseillait “à ceux qui ont des stocks de bien sécher leur anacarde en espérant que le marché reprenne un jour et dès qu’ils ont une opportunité, de vendre toute leur anacarde car le marché reste toujours incertain.”

C’est un pan entier de l’économie en Côte d’Ivoire qui est mise à mal, le pays dénombrant 450 000 producteurs. Une situation qui pourrait trouver une réponse dans la stratégie ivoirienne qui consiste à vouloir transformer davantage sur place et donc exporter le produit final, sans passer par les intermédiaires asiatiques, vietnamien ou indien, et donc à un prix plus compétitif. Adama Coulibaly a rappelé que des 150 000 t de noix brutes transformées sur place actuellement, le pays a pour ambition de passer à 300 000 t afin de réduire la vulnérabilité de la filière, mais d’ici 2020.

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