Les importations ouest-africaines de riz en baisse, notamment au Nigeria

 Les importations ouest-africaines de riz en baisse, notamment au Nigeria
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La contraction devrait caractériser le marché mondial du riz durant la campagne 2020/21, estime le département américain de l’Agriculture (USDA) dans son analyse mensuelle sur les céréales. La production baisserait notamment à cause de plus petites récoltes en Chine, au Vietnam et en Thaïlande ; la consommation serait également réduite du fait, là encore, de la Chine mais aussi du Brésil, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire. Ainsi, le commerce mondial se contracterait avec des importations plus limitées aux Philippines, au Nigeria et en Côte d’Ivoire tandis que des exportateurs majeurs comme la Thaïlande, la Chine et le Vietnam auraient des disponibilités plus réduites à l’international.

Déjà cette année, en 2020, l’USDA s’attend à une baisse du commerce mondial liée à la pandémie de la Covid-19 et par les disponibilités réduites en Thaïlande impactée par la sécheresse. Ainsi, Bangkok ne devrait exporter que 6,5 millions de tonnes (Mt) cette année, son volume le plus faible depuis 1998. Ceci, ajoutée à l’interdiction temporaire d’exporter édictée par le Vietnam, le Cambodge et Burma pour des raisons de sécurité sanitaire liées au coronavirus, auraient pour effet une offre asiatique plus réduite sur l’année.

Le Brésil en profite. Par rapport à l’année dernière, les volumes de riz brésilien mis sur le marché mondial sont en hausse des deux tiers par rapport à l’année dernière.  Du riz que Brasilia expédie vers le monde entier, profitant que l’offre des Etats-Unis est plus restreinte et à des prix plus élevés. Ceci dit, l’Inde demeure leader mondial à l’export et ce malgré ses contraintes logistiques il y a quelques mois dues, là encore à la Covid-19.

Face à cela, la demande globale se contracte, notamment en Afrique de l’Ouest. Les achats nigérians baisseraient d’un peu moins que la moitié des volumes en 2019, toujours selon l’USDA. La Côte d’Ivoire, importateur régional majeur et surtout ré-exportateur, importerait un quart de moins. En effet, avec la hausse des cours mondiaux, Abidjan préfèrerait puiser dans ses stocks et se tourner vers des cultures de base comme le manioc pour remplacer le riz.

La demande en riz étuvé en baisse aussi

S’agissant du riz étuvé plus particulièrement, son exportation vers l’Afrique de l’Ouest a beaucoup baissé. Ce riz représente environ un sixième du commerce mondial de riz, dominé par l’Inde et la Thaïlande, les Etats-Unis et le Brésil en étant des acteurs importants mais de second rang.

Habituellement, le riz étuvé représente un tiers des exportations totales de riz d’Inde et un quart de celles de Thaïlande, bien que ces proportions aient baissé cette année. Ce riz ainsi préparé est très populaire en Afrique de l’ouest vers qui plus du tiers des volumes provenant d’Inde et de Thaïlande sont expédiés. Cependant, ces trois dernières années, leurs exportations ont  baissé de 30% car le Bangladesh en achète moins mais aussi l’Afrique de l’Ouest, notamment le Nigeria qui veut atteindre l’autosuffisance et a fermé ses frontières en août 2019 ; les Nigérians se sont tournés vers le blé. Alors, certes, le riz importé a été déchargé dans les ports des pays voisins du géant africain mais, là aussi, les volumes ont baissé à partir d’octobre 2019, constate l’USDA. Et sur les quatre premiers mois de 2020, les importations de l’ensemble de cette région ont été particulièrement faibles.

L’USDA estime que les importations de riz au Nigeria cette année devraient être les plus faibles depuis près de 20 ans. Les achats nigérians baisseraient de 200 000 t cette année, à 1 million de tonnes (Mt) et devrait aussi baisser de 200 000 t par rapport aux 1,4 Mt prévues d’importation.

Pour sa part, la Côte d’Ivoire aurait réduit ses achats de 350 000 t cette année pour totaliser 1 Mt, et devraient encore les diminuer de 200 000 t en 2021 par rapport aux 1,4 Mt escomptées par l’USDA, à 1,2 Mt à cause d’une plus forte disponibilité en riz local.

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