La Chronique Matières premières agricoles au 25 février 2021

 La Chronique Matières premières agricoles au 25 février 2021
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Les marchés boursiers terminent la semaine en forte baisse face à l’envolée hier des rendements obligataires d’Etat, ce qui menace les actions. Aux Etats-Unis, les rendements des bons du Trésor à dix ans sont repassés au-dessus de 1,5%, au plus haut depuis le début de la crise du coronavirus et au-dessus du rendement servi par les dividendes de l’indice Standard & Poor’s 500, la référence de nombreux investisseurs, explique Reuters. Ce mouvement, que les déclarations des banques centrales sur l’absence de risque inflationniste durable ne suffisent plus à enrayer, remet en cause les valorisations des actions, à commencer par celles du secteur des hautes technologies, moteur de la hausse des derniers mois.

Le Nasdaq américain a ainsi perdu 5,44% sur les quatre premières séances de la semaine ; si cette tendance se confirme aujourd’hui, il affichera sa pire performance hebdomadaire depuis mars dernier.

Ceci dit, la situation se redresse. Aux Etats-Unis, la croissance du PIB au quatrième trimestre a été revue en légère hausse, à 4,1% en rythme annualisé, les inscriptions au chômage ont diminué plus qu’attendu la semaine dernière à 730 000 et les commandes de biens durables ont augmenté pour le neuvième mois consécutif. En Europe, l’indice GfK de confiance du consommateur en Allemagne est remonté à -12,9 contre -15,5 et celui du sentiment économique dans la zone euro à 93,4 contre 91,5 mais celui de la confiance des ménages en France a reculé à 91 après 92.

L’euro a terminé hier soir à $ 1,22. Le pétrole était en baisse suite à des prises de bénéfices après trois séances de hausse qui l’ont porté à son plus haut niveau depuis janvier 2020 : le Brent a clôturé hier soir à $ 67,12 le baril et le WTI à $ 63,63.

CACAO CAFE CAOUTCHOUC COTON HUILE DE PALME RIZ SUCRE

CACAO

Et la valeureuse fève y retourne ! On s’achemine vers les pics atteints en novembre et décembre derniers, mais pas encore à ceux de mai dernier. Londres a clôturé hier soir à £ 1 749 la tonne, son plus haut depuis la mi-décembre, et a fait du chemin depuis les £ 1660 de vendredi dernier. New York a connu la même fortune, terminant hier soir à $ 2 608 contre $ 2443 en fin de semaine dernière.

Ceci dit, le marché demeure structurellement coincé entre un important excédent cette année, ce qui pèse sur le marché, et la perspective d’un redressement économique mondial. La montée en spirale des cours en début de semaine est davantage liée à la poussée de fièvre sur les marchés de matières premières, stimulés par le cours du baril, et la baisse du nombre de cas de coronavirus dans plusieurs pays cédant la place à un certain optimisme.

En Côte d’Ivoire, les arrivages totaliseraient 1,491 millions (Mt) entre le 1er octobre et le 21 février, selon les exportateurs, en baisse de 1,3% par rapport à la même période la campagne dernière.

L’Indonésie a autorisé récemment que les superficies de cacao puissent augmenter cette année de 13 000 ha contre 10 000 ha les autres années.

A noter que l’entreprise française Grain de Sel a vu revenir au port de Saint Nazaire hier son voilier du même nom chargé de 33 t de cacao. Il était parti en novembre dernier de Bretagne avec à bord 15 000 litres de vin français bio et avec un équipage de seulement 4 personnes. Un autre départ est programmé pour avril et l’entreprise entendre développer d’autres voiliers pour constituer une petite flotte écolo. Selon l’Organisation internationale maritime, le transport maritime international compterait pour environ 2,2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

CAFÉ

Le café est en fête aussi, à l’instar du cacao, entre autres matières premières en hausse. Le Robusta à Londres a atteint hier soir $ 1 476 la tonne contre $ 1 369 en fin de semaine dernière et l’Arabica à New York $ 1,4005 la livre (lb) contre $ 1,2915. A noter que les stocks certifiés de l’ICE en café Arabica continuent de gonfler, totalisant 1,76 Ms mercredi dont 796 074 du Honduras et 770 000 du seul Brésil. S’agissant du café africain entreposé, il y a 16 828 sacs du Rwanda, 6 764 du Burundi et 6 433 sacs de l’Ouganda.

Des prix du café stimulés par une météo plus sèche que d’habitude au Brésil conduisant éventuellement à une révision à la baisse de la prochaine récolte, mais aussi par la pénurie persistante de conteneurs ainsi que l’espoir d’un redressement économique mondial. Dans l’importante zone de production brésilienne de Minas Gerais Cerrado, les prix ont grimpé à 730 reals (€ 109) le sac de 60 kg, les producteurs qui ont encore du café ne voulant pas vendre à moins car les coûts des engrais et des carburants ont augmenté avec la dépréciation du real.

D’ailleurs, mardi, Rabobank a fortement révisé ses prévisions précédentes de déficit caféier mondial 2021/22 à 2,6 Ms au lieu des 1,1 Ms estimés en décembre. En effet, elle a réduit de 2 Ms ses projections de production mondiale, le Brésil comptant pour 1,2 Ms dans cette baisse. Rabobank estime maintenant la récolte brésilienne à 56,2 Ms contre les 57,4 Ms évoqués en décembre. La production colombienne a aussi été revue à la baisse de 300 000 sacs à 14,1 Ms. Face à cela, les importations nettes de pays non-producteurs ont aussi continué à baisser au quatrième trimestre 2020, ce qui explique que le déficit ne soit pas plus important que cela : une baisse de 1,9% en Europe et au Royaume Uni mais de 9,5% au Japon. En outre, le stock de fin de saison 2020/21 est très important, de l’ordre de 10,5 Ms. En conséquence, Rabobank estime que les prix de l’Arabica ne devraient pas se maintenir au-dessus de $ 1,30 la livre bien que des facteurs tels que la spéculation, les couts de fret et une demande plus importante pour stocker pourraient maintenir les cours au-dessus de ce niveau de prix.

La Colombie (Arabica) devrait produire un peu moins cette année à cause de l’impact du phénomène météorologique La Niña : sur le premier semestre, la production serait de 6,06 Ms, a souligné mercredi la Fédération nationale du café, soit 1,4% de moins que sur la même période l’année dernière. Rappelons que le pays a produit 13,9 Ms d’Arabica lavé l’année dernière, en baisse de 6% sur 2019. En janvier dernier, la production a augmenté de 3% par rapport à janvier 2019.

En Asie cette semaine, sur le front des cafés Robusta, les prix ont aussi grimpé. Les planteurs au Vietnam se sont vu offrir 33 500 à 34 000 dongs ($ 1,46-1,48) pour leur kilo de café contre 32 300 dongs la semaine dernière. Ceci reflète non seulement la hausse des cours sur le marché mondial du Robusta à Londres mais, en outre, les planteurs ne sont plus aussi pressés de vendre qu’avant les fêtes du Nouvel An. Selon un trader interrogé par Reuters, 40 à 50% de leur récolte serait déjà vendue. A l’export, le prix pour du Grade 2, 5% grains noirs et brisures, a logiquement baissé à $ 60 sur l’échéance mai contre $ 90 à $ 100 la semaine dernière puisque le marché à terme est plus cher.

En Indonésie, les primes sur Londres sont de l’ordre de $ 200 à $ 220 contre $ 270-280 la semaine dernière, pour les mêmes raisons. Mais, rappelons qu’il n’y a quasiment pas de transactions car il n’y a quasiment plus de café. On attend la prochaine récolte !

Les exportations ougandaises (Robusta) ont chuté de 4,9% à 446 560 sacs en janvier par rapport à janvier 2019 en raison de la baisse des rendements caféiers, a annoncé Uganda Coffee Development Authority (UCDA).

Côté entreprises, l’italien Illycaffé a tourné la page, cette semaine, d’une entreprise purement familiale depuis 88 ans. Ces dernières années, le groupe a effectué d’importants changements dans sa gouvernance et a nommé des gestionnaires extérieurs à des postes importants. Cette semaine, il a annoncé avoir vendu 20% de son capital à la société américaine de capital-investissement Rhone Capital. Hier, son président Andrea Illy, n’a pas exclu une entrée en bourse. Illycaffé considère le marché italien trop étroit pour ses projets d’expansion et entend développer sa présence à l’international. « Illycaffé a terminé 2020 dans le noir », a -t-il souligné.

CAOUTCHOUC

Belle hausse sur le marché du caoutchouc où les cours se sont propulsés à un plus haut de quatre ans pour clôturer hier sur l’Osaka Exchange à 289,9 yens ($2,73) le kilo contre 265 yens vendredi dernier. Sur le marché de Shanghai les cours ont gagné jeudi 1 000 yuans pour s’établir à 17 055 yuans ($2 642) la tonne contre 15 429 yuans. L’environnement extérieur – une anticipation d’inflation – a stimulé les achats de matières premières tandis que la reprise du marché de Shanghai, un yen plus faible et la hausse des prix du pétrole ont aussi soutenu le marché.

En Indonésie, la production de caoutchouc naturel devrait grimper à 3,12 millions de tonnes (Mt), en hausse de 8,3% par rapport à l’année dernière (2,88 Mt), selon le ministère de l’Agriculture. Les exportations se sont élevées à 2,46 Mt en 2020, en recul de 1,6%.

L’Indonésie qui a par ailleurs édicté un nouveau règlement pour les plantations en appliquant des zones maximales pour leur croissance des différents produits. Ainsi pour l’hévéa, la taille maximale des nouvelles plantations a été portée à 23 000 hectares contre 20 000 hectares auparavant.

En Malaisie, le ministre du Département du Premier ministre, Datuk Seri Mohd Redzuan Md Yusof, a déclaré que le gouvernement continuera d’aider l’industrie des gants en caoutchouc à maintenir sa position de principal acteur mondial. Il a précisé que selon l’Association malaisienne des fabricants de gants en caoutchouc (Margma), la pénurie de gants en caoutchouc dans le monde se poursuivrait au-delà du 1er trimestre 2022.

Côté entreprise,  Goodyear Tire & Rubber a  annoncé qu’elle achèterait Cooper Tire & Rubber Co dans le cadre d’un accord de $2,8 milliards pour renforcer son portefeuille dans les segments des camions légers et des SUV à forte marge et renforcer sa présence en Amérique du Nord et en Chine. L’accord, annoncé lundi, double presque la présence de Goodyear en Chine et élargit la distribution des pneus de remplacement Cooper à travers le réseau Goodyear de 2 500 magasins de détail dans le pays. Les États-Unis et la Chine, les deux plus grands marchés de pneus au monde, représentent environ un tiers du volume de l’industrie mondiale. Selon les termes de l’accord, la contrepartie implicite en espèces et en actions pour les actionnaires de Cooper est de $54,36 par action, ce qui représente une prime de 24% par rapport à son cours de clôture le 19 février. Goodyear s’attend à environ $165 millions de synergies de coûts d’exploitation dans les deux ans suivant la conclusion de l’accord. Les actionnaires de Goodyear détiendront environ 84% de la société combinée tandis que les actionnaires de Cooper en détiendront environ 16%.

COTON

En pleine ascension et après neuf séances consécutives de hausse pour atteindre 93,69 cents la livre, les cours du coton ont chuté hier à 89,69 cents la livre. Une chute annonciatrice d’un retournement du marché ? Le coton s’est inscrit dans le sillage de la liquidation des marchés des céréales ainsi que des actions sous la hausse des rendements des bons du Trésor américain, faisant fi de la faiblesse du dollar et des exportations hebdomadaires de coton américain étonnamment élevées.

De son côté, le spécialiste Cotlook table  dans ses dernières estimations pour la campagne 2021/22 sur une baisse modérée des stocks mondiaux (-302 000 tonnes) avec une production à un peu plus de 25,2 million de tonnes (Mt) et une consommation d’environ 25,5 Mt. Cotlook estime que la hausse des prix mondiaux devrait conduire à une production mondiale plus élevée dans la plupart des grands pays producteurs. L’augmentation prévue sera partiellement compensée par une estimation plus basse pour la Chine avec l’hypothèse que Pékin ne renouvellera pas les hauts niveaux de rendement de la campagne 202/21.

En Egypte, le président Abdel Fattah El Sisi a ordonné au gouvernement de développer la production de coton en augmentant les superficies et l’industrie cotonnière égyptienne afin de rétablir son statut mondial, a déclaré lundi le porte-parole du président égyptien Bassam Radi dans un communiqué. La réunion a également abordé les phases d’exécution des projets de développement de Toshka, qui comprennent les zones qui seront récupérées, la fourniture des ressources en eau et des infrastructures, les travaux industriels et le développement des routes et des axes menant à la région de Southern Salley.

HUILE DE PALME

Rebond sur le marché de l’huile de palme avec une  clôture hier à 3 784 ringgits ($937,1) la tonne  sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 3 526 ringgits vendredi dernier. Une hausse surtout impulsée par les huiles rivales, en particulier l’huile de soja, mais aussi du pétrole. Toutefois, le rythme des exportations semble se ralentir avec une hausse de 14,2% du 1er au 25 février contre 28% du 1er au 20 février, selon SGS.

Le Malaysian Palm Oil Council (MPOC) estime que les stocks d’huile de palme en Malaisie resteront faibles en 2021 et continueront à soutenir des prix élevés. Ils se situaient en décembre à un creux de 13 ans à 1,27 million de tonnes (Mt). “Nous prévoyons que le stock mensuel pour la Malaisie se situerait en dessous de 1,5 million de tonnes”, a déclaré le directeur adjoint du MPOC, Faisal Iqbal, lors d’un webinaire, estimant que tout concoure à une hausse des prix de l’huile de palme brute au premier semestre 2021, « ou c’est sûr pour la majeure partie de 2021 ».  Le MPOC indique aussi que la production malaisienne d’huile de palme devrait croître à 19,6 Mt  contre 19,1 Mt en 2020. Du côté de l’Indonésie, elle progresserait à 45 Mt contre 42,3 Mt. Le MPOC projette que les exportations d’huile de palme brute de la Malaisie augmenteraient de 10% par rapport à l’année dernière à 4,8 Mt, tandis que les exportations d’huile de palme brute de l’Indonésie devraient chuter de 10% car sa nouvelle structure de prélèvements à l’exportation rend le produit de la Malaisie plus compétitif.

L’Indonésie  a fixé le prix de référence de l’huile de palme brute pour  le mois de mars à $ 1 036,22 la tonne, soit à un niveau légèrement supérieur au prix de référence de février de $ 1 026,78 la tonne, mais il se situe dans la même fourchette de taxes et de prélèvements. Ainsi, les prélèvements indonésiens à l’exportation d’huile de palme brute en mars resteront à $255 la tonne et les taxes à l’exportation à $93 la tonne.

Par ailleurs, l’Indonésie a édicté un nouveau règlement pour les plantations en appliquant des zones maximales pour leur croissance des différents produits. Pour les palmiers à huile, la superficie maximale des nouvelles plantations est maintenue à 100 000 hectares.

Côté entreprises, le plus grand producteur mondial d’huile de palme brute, le malaisien FGV Holdings, a annoncé vendredi une hausse de 87,9% de ses bénéfices au quatrième trimestre 2020 à 134,9 millions de ringgits ($22,3 millions) stimulés par la hausse des prix de l’huile de palme et de meilleures ventes. Le chiffre d’affaires a progressé de 27% à 4,01 milliards de ringgits. Toutefois, « FGV prévoit que 2021 sera une autre année mouvementée en raison des défis de l’offre de main-d’œuvre et de la volatilité des prix de l’huile de palme brute “, a déclaré le directeur général du groupe Haris Fadzilah Hassan. La société s’est engagé à s’attaquer aux accusations d’abus de main-d’œuvre dans ses plantations lancées par les douanes américaines ainsi qu’à la suspension de la certification de la Roundtable Sustainable Palm Oil (RSPO) sur certaines de ses plantations.

La  société malaisienne d’huile de palme Genting Plantations a aussi vu ses résultats progresser avec un  bénéfice net au quatrième trimestre à 79,04 millions de ringgit ($19,56 millions), en hausse de 28,1% sur un an et un chiffre d’affaires en augmentation  de  14,9% à 739,25 millions de ringgit.

RIZ

Détente sur le marché du riz en Asie avec une  tendance à la baisse des prix en Inde et en Thaïlande avec la hausse des approvisionnements.  

En Inde, les prix du riz étuvé 5% se sont abaissés à $393 – $399 la tonne contre  $395-$401 la semaine dernière. Une détente des prix avec la mise en route de l’ancien port en eaux profondes pour décongestionner le port de Kakinada permettant ainsi une hausse des expéditions. En outre, tandis que la demande d’exportation est stable, les  approvisionnements de la nouvelle saison augmentent dans les États du Sud et de l’Est.

La production de riz du pays devrait atteindre à 120,32 millions de tonnes au cours de la campagne agricole 2020/21 (juin), en hausse de 1,2% selon le ministère de l’Agriculture et du bien être des agriculteurs. 

En Thaïlande, les prix du Thaï à 5% se situent à  $520-$560 la tonne contre $540-$560 la semaine dernière. Comme pour l’Inde, l’arrivée progressive de la nouvelle récolte détend les prix tandis que la demande est terne.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont inchangés à $505-$510 la tonne. Les approvisionnements s’intensifient avec environ un quart de la récolte hiver-printemps dans le delta du Mékong déjà récolté. Les exportations de riz du Vietnam en février devraient avoir diminué de moitié par rapport à l’année précédente, selon le gouvernement.

Le Bangladesh pourrait permettre aux négociants privés d’importer plus de riz dans le but de maîtriser la hausse des tarifs intérieurs, a déclaré à Reuters un haut responsable du ministère de l’Alimentation. Jusqu’à présent, les négociants privés ont été autorisés à importer 1Mt tandis que le gouvernement achète de son côté 1Mt.

En  Côte d’Ivoire, l’actualité a été riche cette semaine dans le secteur rizicole avec le lancement d’une unité rizicole à Dabakala par Mother Africa Needs You (Many) tandis que le ministre de la Promotion  de la riziculure s’est entretenu avec l’entreprise israélienne Mitrelli  sur son projet de rizicole  de 2 000 hectares (Lire : L’Israélien Mitrelli va de l’avant dans son projet rizicole irrigué en Côte d’Ivoire, comme MANY). Ajoutons qu’un accord a été aussi signé avec Syngenta pour la fourniture de produits phytosanitaires (Lire : Accord entre la Côte d’Ivoire et Syngenta pour booster le riz).

SUCRE

Après avoir atteint mardi son niveau de prix le plus élevé depuis quatre ans, à 17,52 cents la livre (lb), le sucre roux a terminé hier soir à 16,84 cents, soit même en-deçà des 17,79 cents en fin de semaine dernière. Le sucre blanc a connu la même déconvenue, clôturant à Londres hier soir à $ 468 contre $ 484,80 en fin de semaine dernière.

L’Organisation internationale du sucre (OIS) estime que le déficit mondial en 2020/21 sera plus important qu’initialement prévu, à 4,8 Mt contre les 3,5 Mt estimées auparavant. La production est attendue à 169 Mt contre 171,1 Mt évoqués précédemment, face à une consommation mondiale qui est aussi revue à la baisse, à 173,8 Mt contre 174,6 Mt. Côté offre, c’est la production dans l’UE qui devrait être moindre qu’anticipée à 15,2 Mt contre une estimation antérieure à 16,5 Mt, ceci lié aux maladies et à la sécheresse. On s’attend aussi à des baisses en Thaïlande (7,8 Mt contre 8,2 Mt), au Pakistan (5,5 Mt contre 6 Mt) et en Iran (1,3 Mt contre 1,85 Mt). Côté demande, entre autres facteurs, la baisse des voyages touristiques en Thaïlande et au Mexique devrait faire glisser la consommation de sucre. L’OIS a également révisé son calcul de l’excédent sur la dernière campagne 2019/20 à 900 000 t contre 1,9 Mt annoncé auparavant.

Les chiffres publiés cette semaine par l’analyste australien Green Pool sont assez différents. Il estime la production mondiale grimper de 8% en 2020/21, à 186,72 Mt face à une consommation prévue à 185,47 Mt. En 2021/22, la consommation atteindrait, selon ses calculs, 187,36 Mt alors que la production augmenterait de 5,7 Mt à 192,4 Mt avec le Brésil représentant au moins 35 Mt mais peut-être davantage. Il a révisé à la baisse ses prévisions d’excédent mondial de sucre pour la campagne en cours 2020/21 qui ne serait plus que de 500 000 t (valeur roux) contre les 3,28 Mt estimés en janvier. En effet, la récolte en Thaïlande serait pire encore que celle de 2019/20 qui n’avait déjà pas été bonne, tandis que la production en Inde ne serait pas aussi robuste qu’il l’avait imaginé au départ, tout en étant largement supérieure à la récolte 2019/20, à 31,6 Mt contre 27,2 Mt la campagne dernière.

La Russie a annoncé samedi une chute de 56,7% de ses exportations de sucre sur la période allant du 1er août 2020 au 7 février 2021, selon le ministère de l’agriculture. Le volume a été de 244 500 t dont 192 000 t de sucre blanc (-63%) essentiellement à destination des pays d’Europe de l’Est tandis que els ventes de sucre roux ont augmenté de 14,6% à 52 500 t, 90% allant au Kazakhstan. A noter que la Russie a vendu 400 t au bénin entre le 1er et le 7 février.

Côté consommation, la Grande Bretagne va introduire en septembre l’essence E10, un carburant pouvant incorporer 10% de bioéthanol.

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