Les exportations agricoles des pays africains ont doublé en 10 ans
Dans sa Revue annuelle de l’efficacitĂ© du dĂ©veloppement (RAED) consacrĂ©e Ă l’intĂ©gration de l’Afrique pour cette Ă©dition 2019, la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) souligne que “malgrĂ© quelques rĂ©alisations marquantes, le commerce intra-africain reste faible. Les obstacles aux Ă©changes — notamment le coĂ»t Ă©levĂ© du commerce transfrontalier — restent importants. Des efforts notables ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s pour amĂ©liorer la connectivitĂ© des infrastructures et crĂ©er des environnements politiques propices aux entreprises, et les communautĂ©s Ă©conomiques rĂ©gionales continuent de promouvoir l’harmonisation institutionnelle, mais des progrès restent Ă faire dans de nombreux domaines.”
La productivité agricole atteint $ 1692 par travailleur
La balance commerciale agricole nette de l’Afrique s’est largement amĂ©liorĂ©e tout en demeurant largement nĂ©gative, passant de $ -38,9 milliards en 2015 Ă -24,8 milliards en 2018. “Au cours des dix dernières annĂ©es, les exportations agricoles des pays africains ont presque doublĂ©”, souligne l’institution qui regrette, toutefois, que “malgrĂ© cela, le dĂ©ficit commercial des pays Ă faible revenu a lĂ©gèrement augmentĂ©.”
La part de l’Afrique dans la valeur marchande des principaux produits transformés a légèrement augmenté, passant de 10,3 % en 2015 à 11 % en 2018. La consommation d’engrais est restée constante depuis 2015, à 25 kg par hectare.
Pour sa part, la BAD annonce avoir fourni 1,7 million de tonnes d’intrants agricoles (engrais, semences, etc.), contre 600 000 t en 2015. En matière de gestion de l’eau pour l’agriculture, la BAD souligne avoir apportĂ© une gestion amĂ©liorĂ©e de l’eau sur 20 900 ha.
“Les investissements dans la recherche agricole et dans les politiques de promotion de l’innovation technologique demeurent insuffisants“, constate l’institution.
La lutte contre le changement climatique s’intensifie Ă la BAD
Et la BAD de mettre en avant les projets qu’elle a mis en Ĺ“uvre Ă cet Ă©gard, notamment dans le cadre de son programme Nourrir l’Afrique, “l’un de nos High 5“, rappelle-t-elle. “En 2018, 19 millions de personnes ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une amĂ©lioration de l’agriculture grâce Ă nos projets, soit bien au-delĂ de notre objectif de 6,3 millions. Sur ce total, on compte 9,3 millions de femmes, soit trois fois plus que notre objectif.” Mais, dĂ©plore-t-elle, “la lenteur de l’adoption des nouvelles technologies agricoles a freinĂ© nos activitĂ©s destinĂ©es Ă amĂ©liorer la gestion de l’eau et Ă moderniser les techniques agricoles.“
Soulignant l’importance du dĂ©veloppement de l’infrastructure rurale, l’institution fait remarquer que “Grâce Ă nos projets, 3400 km de routes de desserte ont Ă©tĂ© construits ou rĂ©habilitĂ©s, contre 800 km en 2015, soit plus du double de notre objectif, fixĂ© Ă 1500 km.”
L’Afrique a de beaux jours devant elle, souligne le rapport. “Au cours des cinq prochaines annĂ©es, l’Afrique devrait connaĂ®tre sa croissance la plus rapide Ă ce jour. En 2019, parmi les pays au monde dont la croissance sera la plus rapide, près de la moitiĂ© sont en Afrique“. Mais il faut s’atteler Ă des dĂ©fis majeurs dont les 23,9 millions de rĂ©fugiĂ©s recensĂ©s sur le continent mais aussi le changement climatique : 80% des pays du monde les plus vulnĂ©rables se trouvent en Afrique. La BAD souligne qu’en 2018, la part de la lutte contre le changement climatique dans ses opĂ©rations du financement a augmentĂ©, passant de 15 % en 2015 Ă 32 %.