Le retour orchestré des condiments locaux au Sénégal

 Le retour orchestré des condiments locaux au Sénégal
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Suite à la décision du gouvernement du Sénégal d’augmenter de 25% la taxe sur les bouillons cubes et cubes alimentaires, les Sénégalais pourraient bien revenir massivement à l’utilisation de condiments locaux comme le sumbala, le datou, l’ail frais, l’oignon frais, le piment ou encore le poivre, souligne aujourd’hui Stéphane Besançon, nutritionniste et directeur de l’ONG Santé Diabète à Bamako au Mali, dans un entretien accordé à notre collègue de RFI.

En effet, rappelons que dans la loi de finances rectificative 2021, le gouvernement du Sénégal a décidé le 3 juin de taxer à 25% les bouillons alimentaires. Une mesure « historique » de santé publique mais aussi, sans aucun doute, de santé financière, cette hausse de taxation devant générer plus de FCFA 25 milliards (€ 38 millions), rappelle l’expert.

« Cette mesure touchera tous les cubes alimentaires, qu’ils soient importés ou fabriqués localement, mais aussi quelle que soit leur composition. » Les Maggi”, “Jumbo”, “Hadja”, “Nokoss”, “Joker”, “Tem Tem” … « Au Sénégal, un cube coutant en général 25 FCFA soit autour de 0,038 €, la taxe ne représentera que 0,01 € par cube », rappelle Stéphane Besançon.

Mais c’est surtout l’aspect santé que le nutritionniste met en avant auprès de notre confrère. « Tous les cubes contiennent des quantités de protéines, de sucres et de graisses faibles mais, des quantités très importantes de sel. Un cube fabriqué en Europe, qui pèse autour de 10g, contient quasiment 5g de sel ! En Afrique, les cubes sont plus gros, ils pèsent autour de 12g et contiennent 8g de sel, soit 1,6 fois l’apport journalier maximum recommandé. » Or, l’Organisation mondiale de la santé recommande 5g de sel par jour, maximum.

« Ces taxations sont donc très importantes pour faire évoluer réellement la qualité nutritionnelle des produits vendus par les industriels », poursuit-il. Mais il faut aussi « que les consommateurs eux même changent leurs pratiques » et, en l’occurrence pour les Sénégalais revenir à leurs condiments locaux. Ce qui, en outre, dynamisera ces filières.

Ce devrait donc être plus qu’un win-win…

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