L’agriculture en danger au Ghana et au Nigeria
Au Ghana et Nigeria, les politiques macro économiques risquent d'impacter l'agriculture. Hier, la Banque centrale du Ghana a laissé inchangé son taux directeur, à 26%. Il l'avait porté à ce niveau en novembre dernier, son plus élevé depuis 12 ans. Des niveaux qui impactent l'agriculture, comme tous les autres secteurs de l'économie.
Rappelons que le Ghana a conclu un plan triennal avec le Fonds monétaire international (FMI) afin de soutenir une économie touchée de plein fouet et depuis plusieurs années par des déficits fiscaux et une dette publique élevés tandis que le taux d'inflation (actuellement de 17,7%, un des plus élevés d'Afrique de l'Ouest) dépasse systématiquement les objectifs gouvernementaux.
Hier aussi, au Nigeria, la Banque centrale a maintenu son taux directeur à 11%. A noter que le gouverneur, Godwin Emefiele, a déclaré à la sortie d'une réunion du Comité de politique monétaire, qu'une dévaluation du naira n'était pas envisagée dans l'immédiat. Rappelons que la monnaie nationale avait été dévaluée de 22% en novembre 2014, passant de 115 nairas à 168 nairas pour un dollar. Aujourd'hui, sur le marché parallèle, la valeur du naira est tombée à un de ses plus faibles niveaux historiques, s'échangeant la semaine dernière à 305 nairas pour un dollar alors que le taux officiel est de 197 nairas.
Autre mesure macro-économique qui impactera, entre autres, les produits agricoles, le relèvement du taux de TVA et l'élargissement de l'assiette fiscale. Interrogé sur la chaîne de télévision américaine CNBC à Davos, lors du Forum économique mondial qui s'est tenu la semaine dernière, le ministre des Finances, Kemi Adeosun, a expliqué que le pays ne pouvait plus continuer dans un système où la couverture de la TVA n'était que de 20% et où le taux n'est que de 5%, un des plus bas au monde.
Des suggestions qui avaient été formulées par Christine Lagarde, directrice générale du FMI lors de sa récente visite au Nigeria (voir nos informations).
