Les ambitions de Cosumar et son actionnaire Wilmar sur le marché du sucre en Afrique

 Les ambitions de Cosumar et  son actionnaire Wilmar sur le marché du sucre en Afrique
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«Il est très important que l’Afrique s’intègre régionalement », a estimé le directeur exécutif de l’Organisation internationale du sucre (OIS), José Orive, coorganisateur avec l’Association professionnelle sucrière (APS) de la deuxième Conférence internationale du Sucre, qui s’est déroulée du 22 au 23 février à Marrakech au Maroc sur le thème « Une filière sucrière africaine intégrée et compétitive : rêve ou réalité ».

Une plus grande intégration passerait-elle aussi par le Maroc ? C’est une question qui peut se poser, le pays comptant mettre à profit le développement de sa filière sucrière pour jouer un plus grand rôle sur le marché africain. Ce marché est largement déficitaire, de l’ordre de 8 millions de tonnes (Mt) par an, la production se situant autour de 10 Mt pour une consommation annuelle de 18 Mt. Pour la seule Afrique de l’Ouest, il a été rappelé que la production de sucre se situe autour de 400 000 tonnes pour des besoins évalués à 2,8 Mt. Sur les dix prochaines années, le déficit sucrier pourrait doubler avec la croissance démographique et la hausse du PIB. Un marché d'avenir. 

Les différents interlocuteurs restent prudents mais incontestablement le marché africain est dans la ligne de mire de la Cosumar, l’unique opérateur sucrier marocain. L’entrée du singapourien Wilmar dans le capital de la Cosumar en 2013 (cf. nos informations) a été déterminante, le groupe singapourien voulant faire de Cosumar une plateforme pour développer ses opérations dans le sucre en Afrique. Premier indicateur, partie de rien, la Cosumar est devenue en trois ans un exportateur de sucre. Les exportations s’élèvent aujourd’hui à environ 300 000 tonnes. Les marchés cibles sont le bassin méditerranéen, l’Afrique de l’Ouest et le Moyen Orient.

«Les connaissances techniques au niveau de la production agricole, des usines, du raffinage, où l’usine de Casablanca est aujourd’hui l’une des plus compétitive au monde, et les ressources humaines de Cosumar constituent une plate-forme pour investir ailleurs en Afrique quand les opportunités se présenteront » affirme Karium Salomon, chef analyste du marché du sucre chez Wilmar dans une interview à Matin TV en marge de la conférence. En résonance, Mohamed Fikrat, PDG de Cosumar, indiquait « Nous avons la particularité que l’un de nos actionnaires est le singapourien Wilmar qui est très intégré, présent dans une dizaine de pays en Afrique et lui aussi il voit dans Cosumar un bon vecteur pour le développement de l’activité sucrière en Afrique». Mohamed Fikrat reste prudent soulignant le caractère très capitaliste des projets sucriers. A court terme,  le groupe vise à développer les exportations vers les marchés africains. «Nous sommes toujours à l’écoute des opportunités des marchés africains. Nous ne voulons pas faire des annonces sans avoir ficelé le projet. Il faut s’assurer que toutes les conditions d’une opération de ce type soient réunies avant de mettre le pied à l’étrier» indique Moahmed Fikrat.

Rappelons que le Maroc partage la particularité avec l’Egypte de produire du sucre à la fois à partir de la betterave et de la canne. La production a atteint un record de 607 000 tonnes en 2016 couvrant 50% des besoins nationaux contre 30% en moyenne de 2010 à 2014. En outre, Cosumar possède une usine de raffinage à Casabalanca avec une capacité de raffinage de 1,65 million de tonnes, bien supérieure aux besoins du marché local estimé à 1,25 Mt, lui permettant de développer ses exportations de sucre raffiné. 

Nous reviendrons demain sur la filière sucre en Afrique avec une interview exclusive du directeur général délégué de la Somdiaa, Benoît Coquelet. 

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