La Chronique Matières du Jeudi (27/04/2017)

 La Chronique Matières du Jeudi (27/04/2017)
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L'euro a été plutôt vigoureux cette semaine face au dollar, le premier tour des élections françaises, dimanche dernier, rassurant les marchés, tandis que hier les annonces fiscales -des réductions drastiques d'imposition pour les entreprises et les particuliers- du président Trump n'ont guère créé la surprise. Des propositions qui devront encore recevoir l'aval du Congrès. Mais, si elles passent, elles pourraient doper la croissance américaine et augmenter le rythme des hausses des taux, ce qui affecte toujours les prix des marchés des matières premières.

CACAO

Le cacao termine la période sous revue en hausse, tant sur le marché à terme de Londres, à £ 1 473 la tonne sur juillet contre £ 1 457 vendredi dernier, qu'à New York, à $ 1 875 contre $ 1 850 il ya une semaine.

En Côte d'Ivoire, les arrivages aux ports d'Abidjan et de San Pedro sont bien supérieurs aux volumes à la même époque l'année dernière, mais les exportations sont en baisse, selon les chiffres du port. Ainsi, les arrivages totalisent 1 475 000 t au 23 avril et depuis le 1er octobre, en hausse de 17% sur la même période la campagne dernière, estiment les exportateurs. Entre le 17 et le 23 avril, 30 000 t auraient été livrées aux deux ports contre seulement 8 000 t la même semaine l'année dernière.

Au Ghana, c'est toujours la recherche de financement pour boucler la campagne qui fait l'actualité, le Cocobod sollicitant $ 400 000 auprès de la Banque centrale (lire nos informations ). A noter que le n°2 mondial a décidé d'arrêter de fournir gratuitement des intrants aux cacaoculteurs, préférant subventionner le prix à l'achat. Ceci s'inscrit dans la politique du nouveau gouvernement qui veut libéraliser la filière et accroître la production. En effet, depuis de nombreuses années, de nombreux planteurs se plaignent que les intrants sont distribués de façon aléatoire, injuste, et que d'importants volumes sont allés en priorité à ceux qui soutenaient le parti précédemment au pouvoir, le National Democratic Congress (lire nos informations).

L'Indonésie a relevé sa taxe à l'exportation de fèves à 5% pour le mois de mai contre 0% en avril, a annoncé aujourd'hui le ministre du Commerce.

Dans les pays consommateurs, les importations de cacao en Chine ont progressé de 26,12% en volume au premier trimestre par rapport à début 2016, à 12 296 t. Et Pékin a exporté 432 t de chocolat vers l'Afrique (lire nos informations).

CAFÉ

Mauvaise semaine pour le café, avec l'Arabica qui termine hier soir en baisse, à $ 1,307 la livre après être tombé à son plus bas en 10 mois, à $ 1,3015 en cours de séance ; il cotait $ 1,329 vendredi dernier à la clôture. En revanche, le Robusta, à Londres, a terminé en hausse, à $ 1 929 la tonne mais après avoir perdu 12% de sa valeur sur les cinq précédentes séances consécutives ; il était à $ 1 990 vendredi.

Les prix du café ont également été en baisse sur les marchés asiatiques, suivant en cela le Robusta à Londres. Le Grade 2, 5% grains noirs et brisures, du Vietnam s'est vendu avec une décote de $ 40 à 50 la tonne par rapport à Londres contre $ 25-35 la semaine dernière. D'où la politique de rétention pratiquée par les planteurs. Notons que le Vietnam a exporté environ 138 000 t de café en avril, en baisse de 17,9% par rapport à mars.

En Indonésie, le différentiel s'est resserré. Le Robusta Grade 4, 80 défauts, a trouvé preneur avec une décote de $40 à $50 la tonne contre $ 40 à $ 60 la semaient précédente.

Ceci dit, Rabobank demeure optimiste. Dans son rapport cette semaine, la banque spécialisée souligne notamment la sécheresse qui persiste au Brésil.

Les douanes de Côte d'Ivoire ont annoncé aujourd'hui des exportations de café de l'ordre de 8 465 t au premier trimestre, en chute de 48% par rapport à la même période l'année dernière.

Au Kenya, le prix maximum pour le Grade AA a baissé, trouvant preneur entre $ 167 et $ 324 aux ventes aux enchères cette semaine contre $ 50 à $ 361 la semaine dernière. Le Grade AB s'est vendu entre $ 61 et $ 273 de décote contre $ 55 et £ 336.

En Ouganda, les exportations ont fait un bond de 64,4% en mars par rapport à mars 2016, à 409 916 sacs de 60 kg, grâce à l'entrée en production de nouveaux caféiers.

La Chine a importé 21 201 t de café au premier trimestre, en hausse de 23%, dont, d'Afrique, 174 t d'Ethiopie (+86%), 211 t d'Ouganda (-17%), 19 t de Tanzanie (+6,6%), 3 t du Kenya (-90%) et 20 t du Rwanda (+114%).

CAOUTCHOUC

Après avoir fortement chuté, les cours du caoutchouc ont gagné plus 6% vendredi dernier mais cela n’a pas suffit et les cours ont accusé une cinquième chute hebdomadaire. En ce début de semaine, la reprise toutefois se poursuit. Outre les fluctuations de change, deux éléments concourent à ce redressement. D’une part, la possibilité que les trois grands producteurs de caoutchouc de l’ International Rubber Consortium réduisent leur exportation et d’autre part la faiblesse des stocks au Japon. Les stocks de caoutchouc brut dans les ports japonais se sont élevés à 3 923 tonnes au 20 avril, en baisse de 7,6% par rapport à la dernière date d'inventaire, selon les données de la Rubber Trade Association of Japan.

Mercredi, les cours sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) ont atteint un sommet de 221 yens le kilo dans une cinquième séance consécutive de hausse pour clôturer à 218,8 yens ($1,96) le kilo pour le contrat d’octobre. Toutefois, jeudi, ils ont chuté sous la pression du marché de Shanghai et la baisse du prix du pétrole clôturant à 215 yens le kilo. Sur le marché de Shanghai, le caoutchouc perdait 85 yuans à 14 610 yuans ($ 2 119) la tonne.

Titus Suksaard, gouverneur de la Rubber Authority of Thaïlande a indiqué que International Rubber Consortium envisageait de réduire les volumes d’exportation pour stabiliser les prix si la volatilité persistait sans donner plus d’éléments. Dans un premier temps, le consortium a accepté d’augmenter autant que possible la demande intérieure. Titus Suksaard estime que les prix du caoutchouc naturel thaïlandais sont trop bas en raison de spéculations excessives malgré les fondamentaux qui montrent une baisse de l'offre et une forte demande. L’offre devrait être réduite en raison des fortes inondations qui ont frappé le sud de la Thaïlande tandis que les ventes de voitures sont plus élevées dans les principaux pays consommateurs de caoutchouc naturel. Enfin, la croissance attendue de la consommation de caoutchouc naturel en Chine. Tout ceci suggère un marché sain, a-t-il ajouté.

En parallèle, le Natural Rubber Policy Committee, présidé par le Premier ministre Prayut Chan-o-cha, a approuvé l'extension d'un programme de subventions aux prix du caoutchouc d'une valeur de 20 milliards de bahts pour renforcer les prix du caoutchouc en Thaïlande. Titus Suksaard a indiqué que le Comité avait approuvé vendredi deux régimes d’aide financière. Le premier est une extension des prêt d'une valeur de 10 milliards de baht (€ 266 millions) aux coopératives de caoutchouc jusqu'au 31 mars 2018. Les prêts sont destinés à encourager les coopératives à acheter plus de caoutchouc brut auprès des agriculteurs. Le deuxième plan consiste à étendre les prêts d'un montant total de 10 milliards aux opérateurs privés de transformation du caoutchouc pour consolider leur trésorerie afin qu'ils puissent continuer à produire et à acheter du caoutchouc auprès des agriculteurs. Dans le cadre de ce régime qui durera jusqu'en avril 2019, le gouvernement subventionnera à hauteur de 3% le taux d'intérêt pour les emprunteurs. Titus Suksaard estime que jusqu'à 200 000 tonnes de produits en caoutchouc brut devraient être achetés cette année, ce qui aidera à stabiliser les prix du caoutchouc l'année prochaine. La demande intérieure de caoutchouc en 2016 n'était que de 600 000 tonnes par rapport à une offre totale de 4 millions de tonnes (Mt). Le gouvernement s'est fixé comme objectif de doubler la demande intérieure à 1,2 Mt par an.

Les importations de caoutchouc naturel de la Chine se sont élevées à 307 784 tonnes en mars, en hausse de 26,41%. Sur le 1er trimestre, les importations progressent de 25,75% à 761 373 tonnes. La Côte d’Ivoire arrive en 5ème position avec 8 670 tonnes exportées depuis le début de l’année. Les autres pays fournisseurs africains de caoutchouc naturel à la Chine sont le Cameroun (641 tonnes), le Nigeria (383 tonnes) et le Liberia (337 tonnes). Quant aux importations de caoutchouc synthétique de la Chine, elles progressent de 33,98% en mars à 393 786 tonnes et de 44,55% au 1er trimestre 2017 à 1 million de tonnes. Le prix moyen du caoutchouc naturel est de $2 026 la tonne et celui du synthétique de $ 2 247 la tonne.

COTON

Les cours du coton étaient pratiquement inchangés mercredi dans un marché calme. « Le marché attend de voir les ventes demain matin avant qu'il ne se déplace de nouveau », a déclaré Rogers Varner, président de Varner Brokerage à Cleveland, Mississippi. Le département américain de l’Agriculture (USDA) publiera jeudi les statistiques des ventes hebdomadaires de coton américain. Le contrat de juillet a clôturé à 79,39 cents la livre après avoir touché son plus haut niveau depuis le 16 mars à 79,74 cents.

Rabobank estime que les prix demeurent volatiles à court terme et anticipe des prix en moyenne à 76 cents la livre pour le deuxième trimestre 2017.

Au Sénégal, l’Etat a abandonné sa politique de subvention aux intrants à la filière coton pour soutenir le prix au producteur qui est fixé à FCFA 300 le kilo pour la prochaine campagne 2017/18 (Lire nos informations).

Au Burkina Faso, le prix au producteur de coton a été fixé à FCFA 245 le kilo pour le 1er choix (FCFA 220 pour le deuxième) pour la campagne 2017/18 en hausse de FCFA 10 par kilo par rapport à la précédente campagne. En ce qui concerne les intrants, le sac de 45 kilos de semences est cédé à FCFA 1 130 au comptant et FCFA 1 209 à crédit ; celui des engrais à FCFA 14 018 FCFA au comptant et FCFA 15 000 à crédit.

HUILE DE PALME

Les contrats à terme de l'huile de palme ont inversé jeudi les gains sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange, les investisseurs prenant leur profit après que les cours aient touché un sommet de deux semaines. Le contrat de juillet a diminué de 0,3% à 2 506 ringgits ($576,75) la tonne à la clôture, après avoir touché un plus haut depuis le 14 avril à 2 500 ringgits. L’huile de palme a été aussi heurtée par des sentiments baissiers avec des exportations en baisse et des prévisions de production en hausse. Les cours sont en bonne voie pour une troisième semaine consécutive de baisse.

En dépit de l’approche du Ramadan, qui démarre fin mai et stimule en général la demande en huile de palme, les exportations d’huile de palme sont en recul sur la période du 1er au 25 avril. Selon Intertek Testing Services, elles ont diminué 3,4% par rapport à la période correspondante du mois précédent et de 1,2% selon SGS.

Les facteurs baissiers – une production et des stocks en Malaisie plus élevés que prévus en mars et une demande relativement modérée ainsi qu’une révision à la hausse de la production de soja en Amérique du Sud – ont conduit Rabobank à réviser à la baisse ses prévisions de prix pour l’huile de palme en 2017. Ainsi la banque néerlandaise estime qu’ils s’établiront à une moyenne de 2 300 ringgits la tonne au quatrième trimestre 2017. En outre, ajoute la banque, les résultats attendus des réglementations de l’Union européenne et des États-Unis sur le biodiesel pourraient ajouter un sentiment plus négatif aux prix du palme de palme. Le Parlement européen a récemment voté pour un projet de résolution qui restreindrait l'utilisation de l'huile de palme et potentiellement l'huile de soja dans les biocarburants. Il stipule aussi des exigences accrues en matière de certification de durabilité pour l'huile de palme. Quant aux Etats-Unis, ils ont engagés des enquêtes antidumping et compensatoires sur les importations de biodiesel en provenance d'Argentine et d'Indonésie. Une décision préliminaire est prévue pour le début du mois de mai.

Source : Rabobank

RIZ

Calme plat sur les marchés du riz en Thaïlande et au Vietnam cette semaine tandis que le prix du riz en Inde s’est apprécié avec un renforcement de la roupie.

En Inde, le premier exportateur mondial, les prix du riz étuvé 5% ont augmenté de $3 à $387-$392 la tonne cette semaine suite une appréciation de la roupie et une hausse des prix du paddy sur le marché local.

En Thaïlande, le Thaï 5% demeure stable à $360-$375 la tonne dans un marché calme. « Les prix resteront probablement à ce niveau pendant un certain temps », a déclaré un trader à Bangkok. Le gouvernement thaïlandais ouvrira demain une vente aux enchères d'État pour 1,03 million de tonnes de riz gâté et sous-standard provenant des stocks d'État.

Au Vietnam, le Viet 5% a chuté légèrement à $350 la tonne contre $350-$355 la semaine dernière. Le marché est calme et la demande faible. Les exportations de riz du Vietnam au cours des quatre premiers mois de 2017 devraient diminuer de 7,7% par rapport à la même période en 2016 à 1,86 million de tonnes, a annoncé mercredi le ministère des Finances du pays.

SUCRE

La perspective d'une meilleure récolte mondiale qu'anticipée sur 2017/18 (octobre/septembre) a fait baisser le prix du sucre sur les marchés mondiaux en cette fin de semaine. Le roux a clôturé hier soir sur le marché à terme de New York, à 15,57 cents la livre, après être tombé à son niveau le plus bas depuis le 28 avril 2016, à 15,52 cents en cours de séance ; il était à 16,51 cents vendredi dernier. Il faut remonter à 7 mois en arrière pour enregistrer une activité aussi importante que celle d'hier sur le marché du roux : les ordres automatiques de vente se sont déclenchés aux alentours des 16 cents. Le sucre blanc, à Londres, est aussi à son plus bas en un an, à $ 453,30 la tonne contre $ 471,30 vendredi.

Outre le poids de la récolte mondiale à venir, le marché s'attend à ce que l'Inde importe moins qu'anticipé cet été, tandis que la Chine envisagerait d'appliquer des droits spéciaux anti-dumping à l'importation.

Selon le département américain de l'Agriculture (USDA), la production de sucre au Nigeria devrait atteindre 80 000 t en 2017/18 grâce à la possibilité donner aux industriels locaux d'obtenir des devises (lire nos informations).  

 

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