Emmanuel Dwomoh : une grande partie du café cultivé au Ghana y est consommé

 Emmanuel Dwomoh : une grande partie du café cultivé au Ghana y est consommé
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Depuis 2010, le Cocobod et le gouvernement du Ghana tentent de réorganiser le secteur du café en aidant les agriculteurs et en les intéressant de nouveau à cette filière, explique Emmanuel Agyemang Dwomoh, directeur général adjoint du Ghana Cocoa Board (Cocobod), à CommodAfrica durant le premier Ghana Coffee Business Forum qui s’est tenu à Accra le 22 mai, en marge de  la conférence scientifique de l’Agence des cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (Acram) (lire nos informations L’ACRAM et la Coffee Federation of Ghana surfent sur la nouvelle vague du Robusta).

Pourquoi le Cocobod a-t-il laissé de côté le café pendant tant d’années pour se concentrer sur le cacao ?

Nous n’avons pas complètement laisse de côté le café. En 2010, nous avons lancé un programme pilote, pour voir comment améliorer cette filière. Il y a quelque temps, cette industrie ne se portait pas bien pour des questions de prix, de marchés, etc. Et les agriculteurs ont complètement abandonné cette culture.

Au Ghana, le café relève du secteur privé. Mais nous, Cocobod, en tant que régulateur, nous aidons les agriculteurs. Mais à cause des problèmes de prix, la plupart des agriculteurs se sont découragés et certains ont abandonné leurs fermes. Ainsi, entre 2010 et 2014, le gouvernement, et plus particulièrement le Cocobod, s’est réintéressé à ce secteur pour voir comment nous pourrions aider au mieux les agriculteurs. En faisant cela, nous avons réalisé que le potentiel est toujours là. Le Cocobod et le gouvernement ont donc lancé ce programme pilote de 2010 à 2014, offrant des services de vulgarisation et des plants gratuits aux agriculteurs.

En fin de compte, nous avons constaté que les agriculteurs étaient très intéressés. Par conséquent, de notre côté, nous devions nous assurer de disposer de suffisamment de plants pour les producteurs de café au Ghana et de pouvoir les soutenir en fournissant des engrais et en adaptant certains éléments de base dont ils auraient besoin pour cultiver.

En 2014-2015, la division de la production de semences, qui est une des divisions du Cocobod, s’est vue confier la responsabilité de multiplier les plants et de veiller à ce qu’ils informent les agriculteurs des bonnes pratiques pour que ces derniers aient de bons résultats. Parallèlement, nous examinons également les moyens de maintenir des prix minimaux pour encourager les agriculteurs. Parce que, comme je l’ai dit, le problème que nous avions eu auparavant était un problème de prix avec pour conséquence des agriculteurs qui se découragent et qui abandonnent leurs fermes.

Cette fois-ci, nous devons trouver un prix minimum pour que, à la ferme, l’acheteur et l’agriculteur puissent négocier davantage, mais il ne devrait pas être inférieur au prix minimum bord champ.

Ce serait un prix garanti comme pour le cacao ?

 

Nous n’y sommes pas encore. Mais maintenant que nous avons la Fédération du café, composée d’agriculteurs, d’exportateurs et de transformateurs, nous progressons. Car avant de vous lancer dans la culture du café, vous devez vous identifier à cette fédération. Avec cet organisme et le Cocobod en tant qu’organisme de réglementation, et en examinant les prix mondiaux du café, nous pourrons établir un prix du café au Ghana. Donc, tout ce que nous voulons faire maintenant est de nous assurer que nous sommes déjà assez forts sur le terrain.

 

Nous essayons également de mettre en place une base de données afin de pouvoir répertorier tous les producteurs de café, connaître la taille de leur exploitation, la taille de leur famille, leurs défis, et connaître le type de sol sur lequel ils produisent le café, etc. Chaque aspect doit être saisi pour que nous puissions planter correctement. Dans ce cadre, nous pouvons aussi penser au prix du café pour nos agriculteurs.

 

Combien y a-t-il de caféiculteurs au Ghana ? Est-ce en augmentation? Quel est leur profil ?

 

En 2014, nous travaillions avec environ 3 000 caféiculteurs. Nous n’avons pas fait d’enquête depuis lors, mais je suis sûr que cela a augmenté.

Sont-ils de jeunes agriculteurs ou des personnes âgées ?

C’est mélangé. Mais je pense que nous avons beaucoup de jeunes agriculteurs. Vous savez, lorsque nous avons lancé notre projet pilote, nous fournissions des semis gratuits, des engrais et nous donnions également de l’argent pour entretenir la ferme et tout le reste. Nous avons donc pu entretenir de nombreux agriculteurs. Parce que, fondamentalement, si vous devez répondre aux besoins de l’agriculteur pour qu’ils puissent relever certains des défis de la chaîne de production il faut l’aider  à faire du business.

Le Cocobod est très impliqué dans l’exportation de cacao. Votre cible principale pour les exportations de café est-il aussi le marché international ?

À l’heure actuelle, nous aimerions développer la consommation de café au Ghana. Parce que, si nous pouvons consommer notre propre café, nous n’aurons pas les mêmes problèmes que dans le cacao : détermination des prix, défis avec nos agriculteurs, etc.

Mais depuis quelque temps, il devient difficile pour les exportateurs de se procurer du café  car une grande partie du café que nous cultivons est consommée au Ghana. C’est un bon début pour nous, nous devons donc éduquer et promouvoir la consommation locale de café.

Avez-vous des chiffres sur la consommation ?

Non, je n’ai pas ces chiffres.

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