La dépendance de l’Afrique aux importations de produits alimentaires va se creuser d’ici à 2029

 La dépendance de l’Afrique aux importations de produits alimentaires va se creuser d’ici à 2029
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En dépit d’une hausse de la production agricole, halieutique et aquacole en Afrique sub-saharienne, estimée à 21% au cours des dix prochaines années en valeur ajoutée nette, la dépendance de la région aux importations va se creuser. Le déficit commercial pour les principaux produits alimentaires devrait passer d’environ $18 milliards à $31 milliards en 2029 (évalué en prix de référence mondiaux constants 2004-2006), selon les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2020-2029. Les augmentations des importations seront substantielles pour les céréales, la viande, le sucre et les huiles.

Néanmoins, l’accord de la Zone de libre échange continentale africaine (Zleca), signé en 2019, devrait contribuer à une nette amélioration des échanges internes avec la forte réduction des droits de douanes, en particulier pour les produits agricoles et alimentaires qui pourraient progresser de 20 à 35% selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Uneca). « Les gains infrarégionaux devraient être particulièrement importants pour les produits carnés, le lait et les produits laitiers, le sucre, les boissons et le tabac, les fruits et légumes et les noix, ainsi que pour le riz paddy et le riz transformé » affirme l’OCDE et la FAO. Toutefois, des freins existent à la fluidité des échanges interafricains que cela soit au niveau des  infrastructures ou des postes frontières ou les mesures non tarifaires.

Des rendements en hausse mais insuffisants

L’écart de rendement entre l’Afrique sub-saharienne et le reste du monde est important, en moyenne de l’ordre de plus de deux fois. Le rendement moyen des céréales  devrait toutefois augmenter de 16 % entre 2020 et 2029, soit sensiblement au même rythme qu’au cours de la décennie écoulée. Une hausse qui devrait permettre de réduire l’écart mais non de le combler. Si l’on prend par exemple le maïs, les rendements en 2029 s’élèveront à 2,7 tonnes/hectare en Afrique sub-saharienne contre près de 12 t/ha aux Etats-Unis.  Si l’on prend le riz, ils atteindraient en moyenne 12,4 t/ha en Australie contre 1,6 t/ha en Afrique. Outre, la disponibilité et la qualité des engrais, les rendements sont aussi affectés par le manque d’irrigation, les sécheresses et/ou les invasions de criquets.

La production de coton progressera de près de 40%

L’OCDE et la FAO estime que la production de coton devrait progresser de près de 40% d’ici 2029 suite au soutien apporté à ce secteur mais aussi à la hausse des superficies en Afrique de l’Ouest. L’Afrique représentera alors 18% des exportations mondiales de coton d’ici 2029.

Des progressions substantielles seront aussi enregistrées dans les céréales secondaires, les légumineuses, les racines et les tubercules. Ainsi, en 2029 l’Afrique sub-saharienne pourrait représenter plus de 40 % de la production mondiale de racines et de tubercules, 8 % de celle de céréales secondaires et 20 % de celle de légumineuses.

Regain des émissions de GES

Conséquence de l’augmentation de la production, les émissions directes de gaz à effet de serre (GES) d’origine agricole vont grimper de plus de 18% d’ici 2029 par rapport à la précédente décennie. Ainsi, l’Afrique subsaharienne représentera 44 % de l’augmentation mondiale des émissions directes d’origine agricole et atteindra une part de 17 % des émissions directes mondiales en 2029, indique l’OCDE et la FAO.

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