La Chronique Matières premières agricoles au 26 août 2021

 La Chronique Matières premières agricoles au 26 août 2021
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Les Bourses européennes ont fini dans le rouge hier et Wall Street a légèrement reculé, optant pour la prudence face aux incertitudes sur la politique monétaire aux Etats-Unis et à l’instabilité géopolitique en Afghanistan. En effet, face à la double explosion meurtrière hier près de l’aéroport de Kaboul, les investisseurs ont préféré éviter les risques. Et ni la révision à la hausse du PIB aux Etats-Unis au deuxième trimestre à 6,6% en rythme annualisé, ni l’augmentation un peu plus forte qu’attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage n’a eu de véritable impact sur la tendance des marchés.

Hier, le dollar a gagné 0,19% après avoir atteint son plus haut du jour face à un panier de devises internationales suite à l’appel de trois membres de la Réserve fédérale à un resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis. L’euro a terminé la journée en recul à $ 1,1758.

Quant au pétrole, il a baissé hier pour la première fois cette semaine, pénalisé par le retour des inquiétudes concernant la demande mondiale dans un contexte de hausse des cas de la Covid-19, précise Reuters. La reprise de production au Mexique, affectée par un incendie dimanche sur une plate-forme offshore, contribue aussi à peser sur les cours. Le Brent a clôturé à $ 71,46 et le brut léger américain WTI à $ 67,51.

CACAOCAFÉ CAOUTCHOUC COTONHUILE DE PALME RIZ  – SUCRE

CACAO

Le cacao demeure très ferme, la tonne à Londres clôturant hier soir à £ 1 797 partie de £ 1 790 vendredi dernier sur l’échéance décembre. La place de New York n’a pas été en reste, passant de $ 2 567 en fin de semaine dernière à $ 2 623 hier soir.

Selon Rabobank, le marché tirerait sa force de ce que certains analystes s’attendent à ce que la production en 2021/22 en Côte d’Ivoire et au Ghana soit inférieure à l’actuelle campagne qui s’achève. Certes, la météo actuellement est très favorable au développement des cacaoyers et la société spécialisée Climate24 prévoit que le temps resterait humide et chaud ces prochaines semaines sur toute la ceinture cacaoyère ouest-africaine, ce qui est propice à la culture. Mais Rabobank souligne que le démarrage poussif de la saison des pluies dans la région, notamment au Ghana, laissera sans doute des traces sur les volumes de production.

Cependant, en Côte d’Ivoire, certains estiment que la récolte durant la campagne principale pourrait être aussi élevée que la précédente grâce aux bonnes pluies qui tombent actuellement dans les zones de production.

Aux ports d’Abidjan et de San Pedro, les arrivages totalisent 2,127 millions de tonnes (Mt) entre le 1er octobre et le 15 août, estiment les exportateurs, en hausse de 4,9% par rapport à la même période la campagne dernière. A noter que sur la semaine dernière, du 16 au 22 août, 12 000 t de fèves ont été livrées à San Pedro contre seulement 5 000 t à Abidjan. Ce total de 17 000 t est inférieur aux 19 000 t arrivées aux ports sur la même semaine l’année dernière.

En Indonésie, sixième producteur mondial de cacao, le ministre coordinateur des Affaires économiques, Airlangga Hartato, a annoncé l’exportation de 800 t de fèves, soulignant que le cacao pourrait être le moteur de l’économie du Sulawesi Central. Il a déclaré beaucoup compter sur PT Olam Indonésie pour accroître les ventes de fèves à la Malaisie, au Vietnam, aux Etats-Unis, à l’Inde, la Chine, les Pays-Bas ou encore l’Australie. Ces 800 t sont évaluées à 22,5 millions de roupies et le ministre a fixé pour objectif les 400 milliards de recettes d’exportation du cacao par an, à terme. Quatre provinces de Sulawesi seront les principales régions de production du pays, a réaffirmé le ministre : le centre, le sud-est, le sud et l’ouest. En 2020, ces régions ont respectivement produit 127 300 t, 114 900 t, 103 500 t et 71 300 t. En 2020, la production nationale a atteint 713 000 t sur une superficie de 1 528 ha, la productivité étant de 706 kg/ha.

CAFÉ

La pression sur le café Robusta est un peu redescendue hier soir à la clôture à Londres après avoir atteint son niveau de prix le plus élevé depuis octobre 2017, à $ 1 996 la tonne (t). Mais le Robusta est reparti de plus belle ce matin sur le marché de Londres, cotant $ 1 995 la tonne à l’ouverture. Il a clôturé hier soir à $ 1 994 en forte hausse par rapport aux $ 1 822 vendredi dernier. L’Arabica à New York se porte également à merveille, grimpant hier soir à $ 1,88 la livre (lb) contre $ 1,815 en fin de semaine dernière.

Ce coup de chaud sur le Robusta s’expliquerait, selon certains analystes, par l’effet d’entrainement de la forte hausse des cours de l’Arabica ces derniers mois, ce qui aurait incité les industriels à accroître la part du Robusta dans leurs mélanges, d’où une hausse de la demande pour cette dernière variété de café. Autre raison, le coût élevé du fret pour du café venant d’Indonésie et du Vietnam qui, en outre est en fin de campagne donc avec des disponibilités très réduites, incite les opérateurs à acheter du Robusta stocké dans les entrepôts certifiés du marché à terme de Londres, ce qui fait aussi grimper les prix.  Ainsi, au 25 août, les stocks de Robusta de la bourse ICE sont tombés à 139 000 t contre 145 110 t il y a un mois.

Mais regardons de plus près la situation cette semaine du marché du Robusta en Asie. Au Vietnam, il n’y a donc plus rien comme volume, tout le monde attendant la nouvelle campagne qui va s’ouvrir début octobre. Dans les Central Highlands, les rares kilos disponibles se sont vendus à 37 800- 39 500 dongs le kilo ($ 1,66-$1,73) contre 36 500-38 000 dongs la semaine dernière. Outre, les volumes éparses, la Covid-10 sévit fortement dans le hub caféier de la province de Dak Lak où des mesures de confinement ont été réinstaurées hier, à partir de 18h. A l’export, les traders ont proposé une décote de $ 180 à $ 200 la tonne de Grade 2, 5% grains noirs et brisures, par rapport au contrat de novembre côté à Londres ; elle était de $ 160 la semaine dernière.

En Indonésie, où la récolte se poursuit et devrait durer jusqu’en octobre, le Robusta est proposé avec une décote de $ 150 à $ 180 la tonne par rapport au contrat sur novembre contre -$ 100 la semaine dernière. Cette hausse de la décote s’explique par la forte hausse des cours mondiaux à Londres cette semaine et par des stocks importants dans les entrepôts indonésiens.

Au Brésil, les caféiculteurs -dont les vergers ont été endommagés par les pires gelées en 27 ans- commencent à dégager les caféiers morts pour faire de la place pour en replanter. Mais on ne sait pas exactement comment évoluera la situation car certains agriculteurs évoquent la possibilité de convertir en cultures céréalières une partie de leur superficie jusque là en caféiers. Certes, ceci leur permettrait de bénéficier des prix élevés attendus pour les céréales en début d’année prochaine. Ceci dit, si moins de caféiers sont plantés au Brésil, cela garantit quasiment des prix élevés du café ces prochaines années…. Le choix est, pour certains, cornélien ! Rappelons que les pires gelées depuis 1994 auraient détruit ou endommagé 11% de la superficie caféière du pays ce qui devrait impacter les volumes mondiaux de production au cours des deux prochaines campagnes. 

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a prolongé ses pertes pour la deuxième semaine consécutive après avoir chuté de 3,2% la semaine dernière. Les cours sur l’Osaka Exchange ont clôturé hier à 214 yens ($1,94) le kilo contre 215,5 yens vendredi dernier. Même tendance à Shanghai, de 14 240 yuans la tonne les cours ont atteint hier 14 055 yuans ($2169) la tonne. Des cours qui fléchissent avec la hausse des cas de coronavirus au Japon qui oblige le gouvernement à étendre l’Etat d’urgence pour ne pas saturer le système hospitalier. En outre, la résurgence de la pandémie a pesé sur les dépenses de consommation du pays. De même en Chine, le ralentissement économique du premier consommateur mondial de  caoutchouc est perceptible. Les bénéfices des entreprises industrielles chinoises en juillet ont augmenté à un  rythme plus lent cette année en raison des prix élevés des matières premières, des contraintes de la chaîne d’approvisionnement et de la pandémie.

En Indonésie, l’Association indonésienne du caoutchouc du nord de Sumatra (Gapkindo) prévoit que les prix à l’exportation du caoutchouc naturel augmenteront jusqu’à la fin de 2021 en raison de la forte demande de matériaux en caoutchouc sur le marché international. “En août, le prix à l’exportation du caoutchouc SIR20 a atteint $1,73 le kilo. Nous prévoyons que le prix augmentera jusqu’à la fin de l’année“, a déclaré mardi le secrétaire exécutif de North Sumatra Gapkindo, Edy Irwansyah, à Medan. A $1,73 le kilo, le prix actuel du caoutchouc naturel a sensiblement augmenté par rapport à $1,63 atteint en juillet 2021. Edy Irwansyah attribue la hausse des prix à la pénurie de caoutchouc naturel suite à la forte demande de ce produit dans le cadre de la pandémie de la Covid-19, aux restrictions à l’exportation dues à la pandémie et aux difficultés à obtenir des créneaux d’exportation de conteneurs.

Les exportations de caoutchouc naturel produit dans le nord de Sumatra  de janvier à juillet 2021 ont atteint 218 425 tonnes, en hausse de 5,3% par rapport à la période correspondante en 2020, selon Gapkindo. Edy Irwansyah anticipe qu’elles devraient à nouveau augmenter en août.

COTON

Le marché du coton s’est maintenu à un niveau élevé au mois d’août et a même progressé ce qui est assez inhabituel à cette période de l’année. Le contrat de décembre a  gagné 5%  jusqu’au 25 août et se situe au dessus de 93 cents la livre.  Cette semaine les cours se sont appréciés avec une clôture hier à 94,16 cents la livre contre 93,1 cents vendredi dernier.

Un marché soutenu par une demande toujours ferme avec une offre étroite mais aussi par un environnement extérieur favorable avec un nouveau record pour l’indice boursier S&P500, un rebond des matières premières, notamment le maïs, le soja mais aussi le pétrole et des spéculateurs qui détiennent une position longue nette de 85 000 lots, soit son niveau le plus élevé depuis 2018.  Le dernier rapport WASDE du département américain de l’Agriculture (USDA) a revu à la baisse  ses estimations de la production mondiale de coton ainsi que les stocks de clôture en 2021/22. De même Cotlook aujourd’hui a abaissé également la production mondiale et les stocks et rehaussé la consommation mondiale de coton pour 2021/22.

Des incertitudes planent toutefois sur le marché avec en premier lieu la multiplication des cas de la Covid-19 avec la diffusion du variant Delta, qui pourrait finir par heurter la consommation de textile mais aussi sur la taille de la récolte américaine de coton.

HUILE DE PALME

Rebond de l’huile de palme après une chute de 5,5% enregistrée la semaine dernière engendrée par la faiblesse des exportations et la baisse des taxes à l’importation sur les huiles concurrentes – soja et tournesol – du premier acheteur mondial, l’Inde, rendant ainsi le droit effectif sur l’huile de soja et de tournesol à égalité avec l’huile de palme brute, tandis que l’oléine de palme reste la moins compétitive (voir ci-dessous).

Les cours de l’huile de palme ont clôturé hier  sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 4 390 ringgits ($1046,98) la tonne contre 4 263 ringgits vendredi dernier. En dépit de la faiblesse des exportations d’huile de palme de la Malaisie au mois d’août, en recul entre 12 et 13% du 1er au 25 août,  les prix demeurent soutenus par un approvisionnement mondial en huile alimentaire serré en raison du temps chaud en vigueur chez les producteurs de soja d’Amérique du Sud et les Etats-Unis.

Les cours de l’huile de palme ont dépassé le 12 août les 4 500 ringgits la tonne avec une production malaisienne plus faible qu’anticipée au mois de juillet. La banque néerlandaise Rabobank estime que les prix de l’huile de palme devraient rester soutenus au 3ème trimestre principalement en raison des pénuries persistantes de main d’œuvre qui continue de limiter la production d’huile de palme en Malaisie. « La production mensuelle d’huile de palme a été systématiquement plus faible sur un an jusqu’à présent en 2021, et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive jusqu’à ce que les pénuries de main-d’œuvre soient atténuées » observe la banque.

L’inde a réduit les taxes à l’importation de base sur l’huile de soja et l’huile de tournesol brutes à 7,5% contre 15% pour une durée de six semaines avec l’objectif de tenter de réduire les prix élevés des huiles alimentaires. La réduction des taxes pourrait augmenter les importations d’huile de soja et de tournesol en septembre, bien qu’un grand saut soit peu probable car la baisse des droits n’est applicable que pendant une courte période jusqu’au 30 septembre, ont déclaré des responsables de l’industrie. “Du point de vue logistique, il n’est pas possible de signer des contrats maintenant et de s’assurer que les navires sont déchargés dans les ports indiens avant la fin du mois de septembre“, a déclaré Sandeep Bajoria, directeur général de Sunvin Group, un courtier en huiles végétales.

Après la réduction des taxes, les importations d’huile de soja et de tournesol brutes seront soumises à une taxe de 30,25% au total, y compris 7,5% de droits d’importation de base et d’autres taxes. Le gouvernement pourrait rétablir une structure de droits plus élevée à partir d’octobre, lorsque les approvisionnements en graines oléagineuses semées en été –soja, arachide – démarreront  a déclaré un concessionnaire basé à Mumbai.

En Malaisie, le Malaysia Palm Oil Board (MPOB) s’attend à ce que le prix de l’huile de palme brute (CPO) soit plus ferme cette année, avec une moyenne d’environ 3 600 ringgits la tonne, principalement en raison du prix plus élevé attendu de l’huile de soja et du ralentissement de la croissance de la production d’huile de palme, en particulier au premier trimestre de cette année.  Le resserrement de l’offre sur le marché mondial des huiles végétales a également contribué à soutenir les prix.

«Le prix moyen du CPO a augmenté de 66,9% ou 1 628 ringgits à 4 061,50 ringgits la tonne au 1er semestre 2021 contre 2 433,50 ringgits la tonne sur la même période en 2020. Parallèlement, la valeur des exportations d’huile de palme a augmenté de 36,3% ou 7,69 milliards de ringgits à 28,87 milliards de ringgits  sur la période de janvier à juin 2021, contre 21,19 milliards au cours de la période correspondante précédente », a déclaré le directeur général du MPOB, Ahmad Parveez Ghulam Kadir, dans un communiqué. En revanche en volume les exportations d’huile de palme au cours du 1er semestre 2021 ont baissé de 9,3% en glissement annuel à 7,07 millions de tonnes (Mt) en raison de la forte concurrence des huiles végétales concurrentes et de la politique d’importation dans les pays importateurs.

Le MPOB a également précisé que la production totale de grappes de fruits frais a diminué de 7,2% en glissement annuel à 42,76 Mt en janvier-juin 2021 en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

En Indonésie, la volonté d’accroître la part en biodiesel à base d’huile de palme à 40% (B40) contre 30% actuellement (B30) est compromise, le prix élevé de l’huile végétale ayant rendu le programme trop coûteux. “Nous n’avons pas encore de calendrier pour le B40, même si du point de vue technique, nous sommes prêts“, a déclaré Dadan Kusdiana, directeur général du ministère de l’Énergie, dans une interview à Reuters. Ajoutant que la mise en œuvre du B40 en 2022 sera “difficile”. Le directeur de l’Energie  a indiqué que 45 à 46 000 milliards de roupies ($3,1 à $3,2 milliards) sont nécessaires cette année pour financer la différence entre l’utilisation de diesel ordinaire et l’ester méthylique d’acide gras à base de palme (FAME) pour le B30. Si les prix restaient constants, le mélange de 40% de FAME nécessiterait au moins 60 000 milliards de roupies avec la possibilité que  l’adoption du B40 augmenterait probablement les prix de l’huile de palme en réduisant l’offre mondiale, ce qui rendrait le programme encore plus cher.

Côté entreprise, le producteur malaisien d’huile de palme Hap Seng Plantations Holdings a annoncé mardi que son bénéfice net du deuxième trimestre avait augmenté de 38,3% sur un an à  47,42 millions de ringgits ($11,24 millions) grâce à la hausse des prix de vente moyens de l’huile de palme brute et du palmiste. Le chiffre d’affaires trimestriel a plus que doublé en un an pour atteindre 181,07 millions de ringgits. Quant au producteur d’huile de palme malaisien IOI Corporation son bénéfice net du quatrième trimestre fiscal clos le 30 juin a augmenté de 51% à 359,40 millions de ringgits ($84,99 millions). Le chiffre d’affaires trimestriel a bondi de près de 70% en glissement annuel à 3,46 milliards de ringgits. Enfin, TSH Resources, une société de plantation basée en Malaisie, a vu son bénéfice net du deuxième trimestre doublé par rapport à l’année précédente à 39,72 millions de ringgits ($9,39 millions) et son chiffre d’affaires trimestriel progressé de 46% à 307,41 millions de ringgits.

RIZ

Légèr redressement des prix en Inde et en Thailande mais les coûts d’expédition élevés continuent de freiner les ventes.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% se sont appréciés à $355- $360  la tonne  contre  $352-$356 la semaine dernière. Ils se sont redressés par rapport à leur creux de quatre ans et demi soutenus par l’amélioration de la demande étrangère en particulier en provenance des pays africains. Toutefois, les coûts d’expédition continuent de freiner les ventes.

Les semis d’été en Inde ont pris du retard, le pays ayant reçu des précipitations inférieures à la normale. Le pays a reçu 9 % de pluies de mousson inférieures à la moyenne depuis le 1er juin, bien que dans certaines régions, le déficit puisse atteindre 58 %. Si les superficies sont en légère baisse, les inquiétudes portent surtout sur les rendements des cultures avec la répartition irrégulière des précipitations. En ce qui les semis de riz, ils s’élevaient à 37,4 millions d’hectares en légère baisse par rapport aux 37,8 millions d’hectares de l’année dernière selon le ministère.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont aussi légèrement augmenté pour atteindre $390- $403 la tonne  contre $387-$400 la semaine dernière avec l’appréciation du bath. Selon des commerçants basés à Bangkok, la demande de riz thaïlandais est restée pratiquement inchangée, tandis que le baht s’est apprécié de près de 2% depuis jeudi dernier. Comme en Inde, les taux de fret demeurent aussi un défi avec une offre réduite de navires disponibles.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont demeurés inchangés à $385 la tonne, alors même que les blocages du à la Covid-19 ont obligé de nombreux exportateurs à demander aux clients de retarder leur livraison. “Le commerce reste lent en raison de la faible demande et des difficultés logistiques dues aux restrictions liées aux coronavirus“, a déclaré un commerçant basé à Ho Chi Minh-Ville.

Les exportations de riz du Vietnam cette année sont estimées à 6 millions de tonnes (Mt), en baisse de 4%, ont indiqué jeudi les médias officiels citant le ministère de l’Agriculture.

Le Bangladesh a autorisé les commerçants privés à importer 400 000 tonnes de riz dans la mesure où le pays essaie de maîtriser la hausse des prix des céréales. “D’autres propositions d’importation de riz sont en cours d’examen“, a déclaré un haut responsable du ministère de l’Alimentation.

Les Philippines ont annoncé mercredi avoir approuvé la diffusion commerciale du riz doré génétiquement modifié après plus d’une décennie de tests sur le terrain qui ont suscité une forte opposition de la part des militants anti-OGM. Le pays d’Asie du Sud-Est, qui est l’un des plus grands importateurs de riz au monde, est le premier pays  à approuver le grain enrichi en vitamine A pour la culture commerciale, selon l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI). L’approbation officielle de la biosécurité a été délivrée le mois dernier, ont déclaré le ministère de l’Agriculture (DA) et son agence rattachée, l’Institut philippin de recherche sur le riz (PhilRice), dans un communiqué. “Avec le permis de biosécurité, DAPhilRice a maintenant commencé à produire des semences pour la culture, ce qui prend généralement 3 à 4 saisons de récolte“, a déclaré Ronan Zagado, porte-parole du gouvernement pour l’initiative Golden Rice. Le riz doré sera initialement déployé dans les zones à forte prévalence de carence en vitamine A d’ici le troisième trimestre 2022, avant qu’il ne puisse devenir commercialement disponible pour la consommation publique, a-t-il déclaré à Reuters.

En Chine, la production de riz précoce a connu une augmentation de 2,7% à  28,02 millions de tonnes cette année grâce à l’amélioration du rendement unitaire, a annoncé mercredi le Bureau national des statistiques (NBS). Malgré une légère diminution de la superficie cultivée en raison des sécheresses dans le sud de la Chine et de l’ajustement de la structure des cultures, le rendement par unité de surface a augmenté de 3% en glissement annuel, selon Li Suoqiang, un responsable du NBS.

SUCRE

On retrouve le sucre roux à des niveaux de prix très élevés, la livre (lb) clôturant à New York hier soir à 19,68 cents la livre contre 19,58 cents la livre (lb) vendredi dernier. En revanche, la tonne de sucre blanc à Londres a baissé à $ 477,20 contre $ 489 sur la même période. Ceci dit, le marché est maussade car si les prix sont élevés, c’est parce que les perspectives de production notamment au Brésil sont à la baisse face à une demande atone. La Chine, notamment, pourrait importer cette année 1,5 Mt de sucre de moins qu’en 2020, estime le trader Czarnikow. Il a, en effet, souligné que les marges d’importation en Chine sont les plus faibles depuis décembre 2019 étant donné le prix élevé du sucre sur le marché mondial mais aussi du fret.

Au Brésil, selon le groupe industriel Unica, les importantes gelées auraient endommagé un million d’hectares de champs de canne. Dans la ceinture sucrière du centre-Sud du Brésil, la production de sucre a totalisé 2,99 Mt sur la première quinzaine du mois d’août, en baisse de 7,5% par rapport à il y a un an, estime encore Unica.

Toujours dans le centre-sud du Brésil, le consultant JOB Economia a révisé hier à la baisse ses estimations de broyages de canne à 533 millions de tonnes (Mt) contre les 576 Mt qu’il avait estimé en mai. La production de sucre, selon lui, ne serait que de 33,4 Mt en 2021/22 contre les 37,2 Mt avancées antérieurement et les exportations de 27,1 Mt contre 29,9 Mt.

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