Le Burkina Faso veut devenir le centre d’excellence du biodigesteur en Afrique

 Le Burkina Faso veut devenir le centre d’excellence du biodigesteur en Afrique
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La 2e Conférence internationale sur la technologie du biodigesteur se tiendra du 2 au 4 octobre à Ouagadougou. Le Burkina Faso veut en être le centre d’excellence en Afrique de l’Ouest, a souligné mardi le ministre des Ressources animales et halieutiques, Soumanogo Koutou.

Le couple Barry ne tarit pas d’éloges quand il parle du biodigesteur. Installé dans la commune de Sao, région de la Boucle du Mouhoun, Issouf Barry et sa femme utilisent la technologie du biodigesteur. Les rendements agricoles sont nettement plus importants. Sa femme qui utilise le biogaz pour la cuisine ne respire plus la fumée, la couveuse enregistre moins de pertes en Å“ufs“, a rapporté hier notre confrère lefaso.net.

Pour utiliser le biodigesteur, il faut disposer d’un noyau d’animaux et acheter la technologie qui coûte FCFA 360 000, mais subventionnée à presque 50% par l’État burkinabè. A ce jour, le Burkina Faso enregistre 12 000 installations de la technologie du biodigesteur dans les treize régions. Ce qui fait du pays, le pionnier en Afrique de l’Ouest dans le domaine“, poursuit notre confrère.

 

Lors de la première édition de la CITBO, la “Déclaration de Ouagadougou” avait été adoptée, se fixant pour objectif que chaque Etat mette un programme national de biodigesteur dans son pays. Cette année, il devrait être question de mettre en place un organe régional de coordination des programmes nationaux de biodigesteurs.

Plus de 3 milliards d’individus dans le monde cuisinent encore au charbon ou au bois, provoquant ainsi des émanations toxiques responsables de millions de décès prématurés par an. Cuisiner avec du biogaz produit par un digesteur permet de diminuer cette pollution et les émissions de gaz à effets de serre, de combattre la déforestation et d’améliorer le quotidien des agriculteurs, souligne la Banque mondiale.

Qu’est-ce qu’un biodigesteur ? C’est une structure hermétique permettant de recueillir le gaz (essentiellement du méthane) produit par des bactéries digérant les matières organiques des animaux des exploitations agricoles (fumier ou déchets alimentaires) dans des conditions anaérobies, rappelle la Banque mondiale.  Une fois remonté à la surface, le gaz est aspiré pour alimenter les réchauds. Quant aux boues riches en éléments nutritifs qui s’entassent dans le biodigesteur, elles sont utilisées comme engrais.

Au Burkina Faso, ces machines ont été installées par des entreprises privées grâce aux financements de l’Initiative carbone pou le développement (Ci-Dev). L’initiative est pilotée par le  Programme national des biodigesteurs (PNB) en collaboration avec l’organisation néerlandaise de développement SNV et l’ONG néerlandaise Hivos; cela touche aujourd’hui35 000 foyers ruraux.

En mars dernier, le programme de soutien aux agriculteurs pour l’installation de biodigesteurs domestiques a émis son premier crédit carbone certifié par l’ONU, confirmant ainsi l’essor du mouvement en faveur d’appareils de cuisson propres en milieu rural.

La technologie du biogaz est bien connue dans le reste du monde, mais elle commence juste à se répandre parmi les agriculteurs d’Afrique, qui peuvent profiter des dernières améliorations.

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