La relance de la transformation industrielle est prévue pour 2020 au Ghana

 La relance de la transformation industrielle est prévue pour 2020 au Ghana
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Le ministère du Commerce et de l’industrie (MOTI) a informé qu’il mettra en œuvre en 2020 ses initiatives stratégiques concernant les industries d’ancrage dans le but de relancer la transformation industrielle dans le pays., souligne GhanaWeb. Le ministre Alan John Kyerematen précise que ces initiatives concernent l’industrie textile, l’amidon industriel de manioc et les huiles et les graisses végétales, dont l’huile de palme (Lire : Posco International investit dans une raffinerie de palmier à huile au Ghana ; Socfin investit $ 20 millions dans une usine d’huile de palme au Ghana). On note également la présence d’industries de la pétrochimie, l’aluminium, la bauxite, la sidérurgie, l’automobile ou encore la fabrication de machines et d’équipements.

Ainsi, une dizaine d’industries d’ancrage stratégique est actuellement en développement au Ghana. Des industries destinées à servir de nouveaux piliers de croissance et à diversifier l’économie du pays. Leurs installations permettront de générer des emplois qualifiés pour la jeunesse, remplacer les importations, accroitre les exportations, améliorer la balance des paiements et améliorer aussi bien la sécurité que la qualité du système de transport dans le pays.

La relance de l’industrie est indispensable alors que la croissance du pays devrait croitre de 7,3 % en 2019 et tomber à 5,4 % en 2020 suite à l’arrêt des effets de l’augmentation de la production de pétrole et à la faiblesse potentielle du prix du pétrole. Concernant la croissance industrielle, elle suit le même schéma. Elle devrait atteindre 9,8 % en 2019 et chuter à 5,9 % en 2020. Dans un contexte de fort endettement et de faible épargne publique et privée, le principal recours de l’Etat pour financer son programme de transformation économique est l’investissement étranger, souligne la Banque africaine de développement.

Concernant la thématique du textile, le ministre Kyerematen confirme la présence d’une délégation de grandes entreprises du textile et du vêtement mondial au Ghana la semaine dernière. Cette visite a permis à la délégation de découvrir les industries du Ghana, d’explorer les opportunités d’approvisionnement et surtout d’envisager la création à long terme d’une industrie textile et du vêtement dans le pays. Parmi les grandes enseignes, on note la présence de Vanity Fair, PVH et H&M.

La porosité des frontières, principale difficulté du textile ghanéen

Mais de quels maux souffrent l’industrie textile ghanéenne ? Le secteur s’effondre et les usines disparaissent. L’industrie textile ne représente que 0,4 % du PIB du Ghana et ne subsiste que 3 entreprises qui travaillent localement (contre une dizaine au début des années 2000). Printex, l’une des trois entreprises, a même été obligée de se diversifier et vend à présent des jus de fruits afin de financer ses activités textiles. C’est dire si le mal est profond…

La concurrence chinoise est passée par-là. Les produits contrefaits et des prix défiants toutes concurrences sont difficilement refusables pour des Ghanéens qui limitent leurs dépenses. Les tissus et les vêtements sont fabriqués en Chine, arrivent au Ghana par le port de Lomé à l’Est ou par le Burkina au Nord, où des vendeurs les importent sur le marché du Ghana et profitent de la porosité des frontières entre les Nations.  Ainsi, le marché du vêtement en expansion dans le pays ne bénéficie pas aux entreprises nationales ghanéenne.

Le Monde rapporte les mots d’un syndicaliste du textile sur la situation : « La précédente majorité [gouvernementale] avait mis en place une ‘task force’ constituée notamment de syndicats et de policiers pour faire la tournée des marchés, saisir les produits illégaux et les détruire. Mais l’actuel gouvernement, pour des raisons électoralistes, a choisi une autre voix et supprimé la mesure pour ne pas mécontenter les vendeurs », et il conclue sur ces mots, « Vous pouvez mettre en place toutes les mesures fiscales que vous voulez, tant que nos frontières restent aussi poreuses […] le secteur textile ghanéen continuera à détruire des emplois ». Eloquent.

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