Le Guide de l’information sur le business des engrais en Afrique de l’Ouest est paru

La seconde édition (uniquement en anglais) du Guide de l’information sur le business des engrais en Afrique de l’Ouest (West Africa Fertilizer Business Information Guide) vient d’être publié par le gouvernement des Etats-Unis (USAID) dans le cadre de son initiative Feed the Future, en partenariat avec le Centre international pour le développement des engrais (International Fertilizer Development Center, IFDC basé à Washington DC), l‘Association des engrais de l’Afrique de l’Ouest (WAFA de son sigle anglais) et la Cedeao.

La première édition du Guide avait été publiée en 2021 lorsque l’épidémie de coronavirus a profondément l’agriculture et le secteur des engrais. Un sujet d’autant plus à l’ordre du jour avec l’invasion russe de l’Ukraine, même si le rapport a été rédigé avant.

Il s’agit d’un vrai guide avec de nombreuses fiches techniques sur toutes les différentes facettes de la situation dans chaque pays d’Afrique de l’Ouest. D’où l’importance, d’entrée de jeu, de savoir que ces informations viennent d’un travail de compilation et d’analyse entamé il y a huit ans par l’International Fertilizer Development Center (IFDC) dans le cadre de l’initiative AfricaFertilizer.org et du programme des statistiques pays de la FAO avec Wafa et le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf). C’est en 2021 que des groupes de travail ont été établis dans les pays d’Afrique sub-saharienne pour élaborer des statistiques fiables.

Que trouve-ton au juste dans le Guide ? Les sites industriels d’exploitation et de production qui sont répertoriés, cartes et fiches individuelles à l’appui. Ainsi, on constate que la production d’urée est réalisée uniquement au Nigeria avec Notore Chemicals Industries Ltd and Indorama Eleme Fertilizers & Chemicals rejoints en 2021 par la nouvelle usine de Dangote dans l’Etat de Lagos.

S’agissant de micronutriments et d’enrichissement de sols, on en dénombre deux, Carmeuse Lime Products au Ghana et Cybernetics Nigeria. Dix-sept établissements sont recensés comme producteurs d’engrais bio, au Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Nigeria et Sénégal. Quant au phosphate, des gisements sont exploités au Burkina, Mali, Sénégal et Togo mais seule les Industries Chimiques du Sénégal (ICS/Indorama) produisent du DAP ou encore du NPK. En revanche, 78 usines produisent des mélanges dont 59 au Nigeria. Le rapport indique que 16 projets sont en cours.

A noter que l’Afrique de l’Ouest recense 31 laboratoires de contrôle de qualité et de tests des sols.

Dans la filière des engrais, les frais de transport et logistique représentent une grande part du prix, soulignant l’importance du choix du corridor pour les pays enclavés. Il en est de même de la qualité des infrastructures portuaires recevant les intrants importés, de l’efficacité et des procédures de dédouanement aux ports. Le Guide, là encore, dresse sous forme de fiches, une analyse comparative des procédures et temps de transit des ports entre eux.

Le rapport, qui reprend les données de 2021, souligne le renchérissement considérable entre 2020 et 2021.Le prix de la tonne d’urée importée est passé de $ 319 au Sénégal et de $ 475 au Niger en 2020 à $ 652 et $ 754 respectivement en 2021.Si en 2020, la moitié des coûts était associée aux coûts à l’intérieur de la zone d’Afrique de l’Ouest, cette part est tombée à 25% en 2021. C’est simple : au Nigeria comme ailleurs, le prix de l’urée a doublé.

Enfin, en dernière partie du rapport se trouvent, là encore, des fiches de recommandations pour l‘utilisation de l’engrais par produit cultivé (maïs, riz, coton, etc.), les contrôles de qualité ainsi que le cadre juridique qui réglemente le commerce des engrais au sein de la Cedeao, les seuils de tolérance, l’étiquetage, etc., le répertoire de tous les laboratoires d’analyses dans chaque pays de la Cedeao.

Bref, un Guide à avoir dans chaque poche d’agriculteur….