Le Parc national du Banco, le poumon d’Abidjan

 Le Parc national du Banco, le poumon d’Abidjan
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Au cœur d’Abidjan, cet espace forestier luxuriant que tout oppose à l’urbanisation accélérée de la capitale économique ivoirienne ne laisse pas les regards indifférents. Conscientes de son importance cruciale, les autorités ivoiriennes prennent de nombreuses mesures pour le préserver.

Le Banco, deuxième plus grand parc urbain après celui de Rio de Janeiro

Sans la forêt du Banco, l’air serait beaucoup moins respirable à Abidjan. L’impact des activités industrielles, commerciales et ménagères est très largement amoindri par cette vaste forêt en milieu urbain. Ce n’est pas moins de 10 000 tonnes de gaz carbonique qui sont absorbés chaque année par les arbres du Banco tandis qu’ils rejettent dans le 68 000 tonnes d’oxygène dans l’atmosphère, d’où son surnom de poumon d’Abidjan. Car le Banco est grand, très grand. Il s’étend sur une superficie de 3 438 hectares, à cheval entre quatre communes : Yopougon, Adjamé, Attécoubé et Abobo. Hors du commun, cette superficie en fait le 2ème plus grand parc urbain au monde, après le Parc national de Tijuca à Rio de Janeiro. Ce joyau naturel est également un réservoir hydraulique essentiel pour la ville d’Abidjan, en alimentant 29 forages à partir de sa nappe phréatique, soit 40% du volume distribué.

En dépit de son arboretum de plus de 800 espèces d’arbres, ses étangs piscicoles et sa faune composée de 60 espèces animales, le Banco est depuis plusieurs années grignoté par les activités humaines, notamment l’urbanisation parfois anarchique autour de l’aire protégée, mais aussi l’exercice de certaines activités illégales telles que les coupes de bois et le braconnage par certains villages mitoyens.

Protéger le Banco pour en faire un sanctuaire de biodiversité

Déterminé à mettre un terme à ces menaces qui planent sur le Banco, le gouvernement ivoirien, accompagné de ses partenaires locaux et internationaux, a pris ces dernières années des mesures concrètes et ambitieuses pour protéger la forêt du Banco. Différents dispositifs – législatifs, financiers, de surveillance et répressifs – sont actuellement mises en œuvre pour faire de cette forêt un véritable sanctuaire de biodiversité au cœur d’Abidjan.

Adoptée en mai 2018 et appuyée par la Stratégie nationale de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (SPREF), la Politique de Réhabilitation et d’Extension des forêts recentre les efforts sur la lutte contre la déforestation en fixant de nouvelles ambitions. Ce nouveau cadre définit le rôle de tous les acteurs de la société dans cette lutte (État, secteur privé, société civile, partenaires techniques et financiers, etc.). L’objectif est la réhabilitation d’au moins 20% du couvert, soit environ 6,45 millions d’hectares à l’horizon 2030. A cet effet, la mobilisation d’environ 940 millions d’euros est prévue sur 10 ans.

En ce qui concerne les solutions destinées à la protection de la forêt du Banco, l’État ivoirien a mis en place une gestion participative du parc, qui inclut les habitants des alentours dans la conservation et la protection de celui-ci. Ainsi, les chefs de villages font partie du Comité de Gestion Locale du Parc national du Banco, les jeunes des villages riverains sont engagés comme guides touristiques, les femmes sont équipées en matériel de transformation d’Attiéké, et les écoles et centres de santés sont réhabilités et équipés en matériels biomédicaux. Menées en concertation avec les populations, ces actions ont pour objectif de développer des activités alternatives qui évitent le pillage des ressources du parc. 

Une autre solution a été imaginée pour protéger le 2ème plus grand parc urbain au monde : la construction d’une clôture pour sa protection, actuellement en cours de construction. Ce rideau de briques doit jouer le rôle de bouclier contre l’avancée de l’urbanisation qui a déjà rogné sur sa superficie, soulignent les responsables de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR). C’est un mur de 2,5 mètres de haut et long de plus 8 kilomètres qui va bientôt ceinturer le parc. Il sera réalisé en deux phases. La première, avec une portion de 4 400 kilomètres, et la seconde, réalisée dans le cadre du Projet de Transport Urbain, de 4 500 kilomètres.

Plus largement, la présence d’une piscine semi-naturelle et d’un restaurant au sein du Banco fait de cet écrin de verdure un endroit particulièrement approprié pour des visites en famille ou entre amis. En plein essor, l’écotourisme peut également servir de moyen de prise de conscience de la population pour participer à la préservation de cet espace naturel rare.

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