La Chronique Matières du Jeudi (28 juillet 2016)

 La Chronique Matières du Jeudi (28 juillet 2016)
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En définitive, la Réserve fédérale américaine a laissé ses taux directeurs inchangés, au terme d'une réunion de deux jours qui s'est achevée ce soir. Ceci est conforme aux attentes du marché. Toutefois, elle a déclaré que les risques à court terme sur les perspectives de l'économie américaine avaient diminué, ouvrant la porte à une reprise de son cycle de resserrement de sa politique monétaire cette année.

Évolution de l'indice Reuters Jefferies CRB sur le mois de juillet 2016 (en US$)

CACAO

Le marché du cacao a terminé, jeudi, en baisse à Londres, son marché directeur, à £ 2 342 la tonne , après avoir touché £ 2 322, son plus bas depuis le 24 juin ; il avait clôturé, vendredi dernier, à £ 2 384. Sur le marché de New York, la tonne a côté $ 2 850 la tonne à la clôture du marché contre $ 2 886 en fin de semaine dernière. C'est son troisième mois consécutif de baisse.

"Les prix à Londres vont demeurer au-dessus de nos prévisions actuelles d'une moyenne de £ 2 130 la tonne en 2016", selon BMI Research. La faiblesse de la livre sterling devrait aider à soutenir les cours de la fève tout au long de l'année car les achats sont d'autant plus attractifs pour les investisseurs étrangers. Depuis le 23 juin, les cours à Londres font mieux que ceux à New York, soulignant ainsi que les prix sont davantage impactés par les fluctuations de devises que par les fondamentaux, l'offre et la demande.

En Côte d'Ivoire, les broyages sont en baisse de 9% depuis le 1er octobre, début de la campagne. A fin juin, ils totalisent 338 000 tonnes (t) contre 370 000 t sur la même période la campagne dernière, la faible qualité obligeant des entreprises à réduire ou cesser leurs activités, souligne l'association des exportateurs Gepex.

En Asie, les broyages de fèves aux deuxième trimestre ont progressé de 2,8% par rapport à la même période l'année dernière, à 146 353 t, leur troisième trimestre de hausse consécutif, selon l'Association du cacao en Asie (CAA, de son sigle anglais) qui regroupe la Malaisie, Singapour et l'Indonésie. Toutefois, ces broyages ont baissé de 1,7% par rapport au premier trimestre.

Notons qu'en Indonésie, la taxe à l'exportation de 10% demeurera stable en août, a annoncé lundi le ministère du Commerce à Jakarta.

Côté entreprises, l'américain Hershey (Kisses, Peanut Butter Cups, etc.) a mieux performé que ce à quoi  le marché s'attendait. Au 2ème trimestre, il a enregistré des bénéfices nets de $ 146 millions, soit 68 cents par action, contre $ 100 millions de pertes un an auparavant. Ses ventes nettes ont progressé, contrairement au premier trimestre, de l'ordre de 3,7%, à $ 1,64 milliard alors que les analystes tablaient sur des ventes de $ 1,61 milliard. L'Amérique du Nord est, de loin, le marché majeur de Hershey, représentant $ 1,44 milliard en hausse de 3,2%.

Ceci dit, la société a révisé à la hausse ses prévisions de ventes nettes sur l'ensemble de l'année, à 2% de croissance contre 2,5% initialement avancé. En cause, la faible croissance des ventes aux Etats-Unis et les défis macroéconomiques majeurs en Chine. Rappelons qu'en juin, le conseil d'administration du fonds caritatif, qui contrôle Hershey, a rejeté une offre de rachat par Mondelez International de $ 23 milliards. Hershey a pour stratégie actuellement de réduire ses coûts, notamment ses frais publicitaires et marketing sur le reste de l'année à $ 135 millions. Son budget d'investissement a été ramené à $ 265-275 millions sur l'année contre $ 285-295 millions prévus à l'origine.

Quant au groupe alimentaire américain Mondelez, ses bénéfices au second trimestre s'inscrivent en hausse, à $ 464 millions contre $ 406 millions un an avant, avec un bénéfice par action de $ 0,29. En revanche, ses revenus sont en baisse, à $ 6,3 milliards contre $ 7,7 milliards sur la même période de l'exercice précédent.

A noter que Mondelez  a décidé d'introduire sur le marché chinois sa marque de chocolat Milka, pour laquelle il a déjà construit sur place une usine de production et conclu un partenariat avec la société de e-commerce Alibaba. Actuellement, Mondelez est déjà présent en Chine avec ses biscuits et chewing gums (Oreo, Ritz, Trident). Un marché chinois du chocolat que Mondelez évalue à $ 2,8 milliards, un nain par rapport au marché des Etats-Unis qui devrait atteindre les $ 30 milliards d'ici 5 ans, selon la société d'études Research and Markets. Au niveau mondial, le marché du chocolat est estimé à $ 100 milliards.

CAFÉ

Le Robusta termine la période sous revue avec des prix très fermes : les disponibilités sont perçues comme étant étroites sur le marché mondial et le dollar a faibli ce qui soutient le marché à terme. Face à cela, le marché de l'Arabica est lourd, les prix ployant sous l'abondance de la récolte brésilienne. En outre, le gouvernement colombien est parvenu à un accord vendredi dernier avec les syndicats de camionneurs, mettant un terme à une grève de 45 jours qui a impacté les exportations de café.

Le Robusta a terminé, jeudi soir à Londres, à $ 1 813 la tonne sur l'échéance septembre, en hausse par rapport aux $ 1 788 côté à la clôture vendredi dernier. L'Arabica est à $ 1,4215 la livre sur New York contre $ 1,419 vendredi dernier.

Selon un sondage réalisé par Reuters, les prix du Robusta comme de l'Arabica devraient retrouver leurs prix les plus élevés depuis début 2015, car on s'attend au premier déficit global du marché du café depuis 6 ans, une fermeté des devises des pays producteurs et une forte demande en café.

Au Brésil, où la récolte 2016/17 est achevée à 70%,  l'Etat a autorisé la vente de 60% de ses stocks publics de café, soit 827 666 sacs de 60 kg, dans le cadre de ventes aux enchères toutes les deux semaines. L'objectif consiste à rassurer quant aux approvisionnements et aux prix élevés liés à la sécheresse, a annoncé aujourd'hui l'agence gouvernementale Conab. Dès ce vendredi, Conab mettra aux enchères 67 000 sacs d'Arabica. A noter que les stocks totaux de Conab s'élèvent à 1,37 Ms, le niveau le plus bas depuis plusieurs décennies.

Rappelons que suite à la sécheresse au Brésil, notamment dans l'Etat producteur de Robusta de Espirito Santo, la production a été réduite de 30%.

Quant au Vietnam, n°1 mondial du Robusta, il devrait exporter 17% de plus en juillet, à 130 000 t, par rapport à juillet dernier, de source gouvernementale. Depuis le début de la campagne 2015/16, le pays a exporté 1,45 Mt, un bond de 30,6% par rapport à la même période la campagne dernière. Cette semaine, ses prix du café ont chuté aux ventes aux enchères locales car les traders ont refusé d'acheter à de tels niveaux de cours. Les Robusta Grade 2, 5% brisures et grains noirs, étaient cotés à $ 10-20 au-dessus du marché à terme de Londres. La prime pour le Grade 4 d'Indonésie, 80 défauts, s'est située entre $ 10 et 50 la tonne sur septembre.

En Ouganda, les exportations en juin ont chuté de 20,6% par rapport à juin 2015, à 266 337 sacs de 60 kg contre 335 405 sacs, selon l'Uganda Coffee Development Authority (UCDA). Elle estime les exportations en juillet à 260 000 sacs contre 403 381 sacs en juillet 2015.

CAOUTCHOUC

Mercredi les cours du caoutchouc ont récupéré d’un plus bas de deux semaines enregistré la veille à la suite de trois séances de pertes causés par l’appréciation du yen,  le sentiment baissier du marché du pétrole et la chute du marché à terme de Shanghai. Le  contrat de janvier sur le Tokyo Commodity Exchange (TOCOM) a gagné  2,8 yens pour clôturer à 156,5 yens  ($1,48) le kilo. Sur le marché à terme de Shanghai, le contrat pour une  livraison septembre a gagné 105 yuans pour finir à 11 180 yuans ($1 676,49 ) la  tonne.

Les importations de caoutchouc naturel et synthétique  de Chine se sont élevées à  2,3 millions de tonnes (Mt) au cours des cinq premiers mois de 2016,  en hausse de  40,9 % sur une base annuelle. En valeur, les  importations ont atteint  Ã  20,5 milliards de yuans (€2,8 milliards) en hausse de 17,2 %. En mai, les importations ont atteint 470 000 tonnes, en baisse de 6% sur une base mensuelle, alors que la valeur des importations a été de 4,5 milliards de yuans, soit un niveau presque inchangé sur une base mensuelle.

Les stocks de caoutchouc dans les entrepôts du Shanghai Futures Exchange ont augmenté de 1,3%.

COTON

Les cours du coton sur l‘ ICE ont chuté mercredi à leur plus bas en une semaine avec en toile de fonds les conditions météorologiques avec de petites pluies attendues dans l’ouest du Texas et un meilleur temps en Inde. « Tout le monde à les yeux tournés vers l'ouest de l'Inde et l'ouest du Texas en ce moment, ce sont les deux points chauds de la météo à l'heure actuelle», a déclaré Rogers Varner, président de Varner Brokerage à Cleveland, Mississippi. Le contrat de décembre a reculé  de 0,4 cent à 73,55 cents la livre. 

Le marché du coton s’est consolidé cette semaine après que les spéculateurs aient augmenté leur position longue  dans la semaine du 19 juillet de 14 622 contrats à 81 794 contrats, la plus élevé depuis mars 2008. 

Dans son dernier rapport, la banque néerlandaise Rabobank table sur une tendance baissière des cours à court terme estimant que le récent rally avait dépassé les fondamentaux du marché.  « Les contrats à terme du coton ont dépassé toutes les attentes en juillet en gagnant 12%  brisant  des sommets de deux ans au-dessus de 70 cents la livre »  indique  Rabobank. À court terme, la banque estime que les prix vont se situer à nouveau  à  71 cents la livre. Toutefois, sur le long terme la banque demeure haussière au regard du déficit de production de la fibre pour la deuxième année consécutive, les cours pouvant atteindre jusqu’à 73 cents la livre d’ici la fin  de l’année et 74 cents la  livre mi-2017.

La banque souligne la concurrence de plus en plus forte des fibres synthétiques, notamment le polyester, dont le prix se situe à environ 50% de la valeur du coton. Un autre facteur clé de la volatilité sera selon Rabobank les conditions météorologiques dans l'hémisphère Nord en particulier dans le Sud des États-Unis, l'Inde et le Pakistan.

Au Mali, de fortes pluies dans les régions cotonnières pourraient aider le pays à atteindre son objectif de 650 000 tonnes de production en dépit du temps sec en début de saison estime la CMDT (cf. nos informations).

En Chine, les industriels exhortent le gouvernement à libérer plus de coton provenant des réserves de l'État, les  quotas pour les importations à bas tarif étant réduit et la demande accrue.  Déjà, 1,57 million de tonnes ont été vendues  à hauteur de 30 000 tonnes par jour. Il est peu probable que Pékin augmente les volumes journaliers compte tenu des contraintes logistiques, mais il pourrait prolonger la période de vente d'un mois de août à septembre et céder plus que les  2 Mt prévues au départ

L'Inde serait susceptible d’importer plus de 15 lakh balle, chacune de 170 kg, (1,5 million de balles), soit au-dessus de son record de 2012 /13 (14,6 lakh), selon le  secrétaire de la Fédération indienne de coton, Atul Asher. Les négociants estiment que l’Inde a déjà importé 7 à 8 lakh et que les importations totales pourraient atteindre jusqu’à 18 lakh.

HUILE DE PALME

Après un début de semaine baissier, les cours de l’huile de palme ont rebondi se situant  dans le sillage de l’huile de soja tandis que le ringgit plus bas a aussi contribué à soutenir les prix. Les contrats à terme de l'huile de palme sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange pour une livraison octobre ont augmenté de 0,4% pour clôturer à 2 318 ringgit ($569 ) la tonne mercredi. Cependant les gains réalisés la veille ont été effacés jeudi avec des anticipations à la hausse de la production et donc des stocks à la fin juillet.

La Malaisie, deuxième producteur mondial de palme du monde après l'Indonésie, a réaffirmé mardi qu’elle augmentera la teneur minimale en biocarburant de 10% dans  le secteur des transports cette année, mais ce ne sera pas fait en juillet comme initialement prévu.  

L'Indonésie n’imposera pas une taxe supplémentaire sur  l'exportation sur d'huile de palme brute en août,  a déclaré lundi le ministère du Commerce.

RIZ

Evolution différenciée des  prix à l'exportation du riz en Asie avec des prix en hausse en Inde dans le contexte d’une offre limitée tandis que les prix en Thaïlande se sont abaissés  en raison des ventes importantes des stocks de l’État.  

LInde 5% étuvé a augmenté de $1 par tonne cette semaine à $383- $393 la  tonne, avec une offre limitée.  Les superficies en riz se sont légèrement accrues avec 13,1 millions d'hectares cultivés contre 12,6 millions d'hectares sur  la même période l'an dernier. Avec l’anticipation d ‘une mousson avec des précipitations excédentaires, les superficies en riz sont susceptibles d'augmenter en 2016.

Le Viet 5% de la récolte d'été-automne s’est abaissé à $360- $365 la tonne contre  $357- $365 la semaine dernière avec des ventes très lentes, la plupart des acheteurs africains et plusieurs importateurs chinois se tournant vers la Thaïlande où le riz est moins cher.

Le Thaï 5 % a légèrement diminué à $ 415- $432 la tonne contre  $420- $435 tonne la semaine dernière les deux ventes aux enchères réalisées lundi par le gouvernement pour vendre 3,91 millions de tonnes de riz  des stocks d'État ont pesé sur les prix.

La Tanzanie a adopté Placement profond de l’urée (PPU), une technologie qui permet d’utiliser moins d’engrais, de réduire de 40% les pertes d’azote et d’augmenter les rendement de plus de 20%

Le Vietnam a exporté 2,93 millions de tonnes de riz au cours des sept premiers mois de 2016, en baisse de 18,4 % par rapport à la même période en 2015, selon les données du  ministère de l'Agriculture. En valeur, les exportations s’élèvent à $ 1,32 milliard, en recul de 14,4 %.

SUCRE

Le sucre roux est repassé en dessous de la barre des 19 cents la livre en cours de séance hier sur le marché à terme de New York, son plus faible cours depuis le 24 juin. Il a baissé au cours de trois séances consécutives de marché. Sur l'ensemble du mois de juillet, le prix du sucre roux aura perdu 7%, sa première baisse mensuelle depuis le mois de janvier.

La livre de sucre roux a terminé jeudi soir à 18,80 cents parti de 19,59 cents vendredi dernier, et le blanc à $ 518,10 la tonne contre $ 537,80 en fin de semaine dernière. En cause, les broyages qui s'accélèrent dans le Centre-Sud du Brésil sur fond de météorologie très favorable.  On attend les chiffres de broyages que l'association de la canne à sucre, Unica, devraient dévoiler lundi.

"Tant que nous ne voyons pas de signe de mauvais temps, le marché voit le sucre se déverser du Brésil", souligne un analyste.

 

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