Les atouts de la Zleca pour l’Afrique, selon la Banque mondiale

 Les atouts de la Zleca pour l’Afrique, selon la Banque mondiale
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Stimulation de la croissance, hausse des revenus et des salaires, réduction de la pauvreté, approfondissement de l’inclusion, développement des chaînes de valeur, etc. les bienfaits de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zleca), dont le démarrage effectif a été reporté en janvier 2021 suite à la pandémie du Covid-19, sont palpables pour la Banque mondiale.

Dans un nouveau rapport The African Continental Free Trade Aera : Economic and Distribution Effects, la Banque mondiale estime que la Zleca pourra accroître le revenu régional de 7%, soit $450 milliards, d’ici 2035. Une hausse du revenu qui sera surtout générée par la levée des barrières non tarifaires comme les quotas et les règles d’origine ($153 milliards) et surtout par des mesure de facilitation du commerce comme la réduction des formalités administratives ou la simplification des procédures douanières ($292 milliards).

Les gains en terme de revenu sont très différenciés suivant les pays et les secteurs. Ainsi, la Côte d’Ivoire se situe en tête du peloton avec un gain de 13%. Suivent le Zimbabwe (12%), puis le Kenya, la Namibie, la RD Congo et la Tanzanie, tous avec des gains supérieurs à 10%. Au bas de l’échelle, Madagascar, le Malawi et le Mozambique avec des gains limités à 2%. Pour les pays d’Afrique de l’Ouest, les gains seraient d’environ 7,5% pour le Burkina Faso, 5,7% pour le Ghana, 4,2% pour le Nigeria.

Stimulation du commerce africain, notamment le secteur manufacturier

La Zleca va considérablement stimuler le commerce africain, en particulier le commerce intra régional du secteur manufacturier, souligne la Banque mondiale. Toutefois, le commerce interafricain ne sera que de 21% en 2035 contre 15% estimé sans la mise en œuvre de l’accord.

Le volume des exportations totales augmenterait de près de 29 % d’ici 2035 avec des exportations intracontinentales qui grimperaient de plus de 81%, tandis que celles vers les pays non africains ne progresseraient que de 19%. Les pays qui bénéficieraient le plus de ce boom des exportations intra-régionales seraient le Cameroun, l’Égypte, le Ghana, le Maroc et la Tunisie, les exportations doublant ou triplant par rapport au niveau de référence.

La Zleca favoriserait l’industrie manufacturière avec une hausse de 62% des exportations manufacturières, le commerce intra-africain augmentant de 110% et les exportations vers le reste du monde de 46%. En revanche, des gains plus faibles seraient observés dans l’agriculture avec une hausse de 49% pour le commerce intra-africain et de 10% le commerce extra-africain. Les gains dans le commerce des services seraient modestes avec environ 4 % dans l’ensemble et 14 % en Afrique.

Baisse de la production agricole

La Zleca stimulerait également la production et la productivité régionales et conduirait à une réallocation des ressources entre les secteurs et les pays. D’ici 2035, la production totale du continent dépasserait de près de $212 milliards le niveau de référence. La production augmenterait le plus dans les ressources naturelles et les services (1,7%), la fabrication enregistrant une augmentation de 1,2 %. Mais la production agricole se contracterait de 0,5%. En termes absolus, la plupart des gains seraient réalisés par le secteur des services ($147 milliards), avec des gains plus faibles dans le secteur manufacturier ($56 milliards) et les ressources naturelles ($17 milliards).

D’ici 2035, la production agricole diminuerait de $8 milliards par rapport au scénario de référence. Toutefois, ces chiffres sont à nuancer. D’une part, la baisse est majoritairement imputable à l’Afrique du Nord, la fabrication et les services (commerciaux, transports, loisirs) bénéficieront de la Zleca. Dans les autres régions, l’agriculture croît rapidement. D’autre part, les chiffres agrégés masquent une grande hétérogénéité des résultats entre les pays. Ainsi, sur les 24 économies représentées dans les simulations, l’importance relative de l’agriculture augmente dans 14 pays. 

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