Au Nigeria, la Covid a fait chuter l’emploi des jeunes dans l’agriculture familiale

 Au Nigeria, la Covid a fait chuter l’emploi des jeunes dans l’agriculture familiale
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La Banque mondiale a publié hier une étude sur l’emploi au Nigeria intitulée « Good Jobs for a New Generation: Delivering Quality Jobs for Young Nigerians After COVID-19 » ». Le rôle central de l’agriculture y est souligné.

Il part du postulat que le marché du travail est le principal véhicule de la croissance économique et que si le Nigeria veut sortir 100 millions de personnes de la pauvreté d’ici 2030, il faut étudier de près ce marché du travail. Un véritable défi car même avant la Covid, 4 sur 10 Nigérians vivaient en dessous du seuil de pauvreté. « La plupart des emplois au Nigeria sont informels et précaires et ne permettent pas aux individus de dégager suffisamment de revenus pour s’élever et se maintenir au-dessus des seuils de pauvreté », est-il indiqué.

Or, l’étude révèle que le chômage n’est pas réellement lié à la pauvreté car on compte de nombreux chômeurs parmi les Nigérians les plus éduqués car ils sont plus sélectifs dans l’emploi qu’ils prennent. La pauvreté serait surtout chez ceux qui travaillent.

Où travaillent-ils ? La plupart dans un contexte familial, agricole et non-agricole. 56,1% des jeunes hommes travaillaient en 2018/19 dans le cadre de l’agriculture familiale contre 39,9% des jeunes femmes qui, elles, travaillent davantage dans des petites entreprises familiales mais non-agricoles. Hommes et femmes confondus, 45,1% de la population active démarrent par un emploi dans l’agriculture.

A noter que la part des travailleurs nigérians qui travaillent dans l’agriculture est passée de 27% en 2010/11 à 37% en 2018/19. Ce qui fait dire à la Banque mondiale que l’informalité et la précarité du monde de l’emploi au Nigeria se sont considérablement dégradées.

Or, selon les auteurs, être employé dans cette petite agriculture familiale n’est pas la bonne voie pour sortir de la pauvreté. La plupart des fermes où ils travaillent ne sont pas des fermes commerciales, la plupart n’ayant pas les moyens pour recourir aux intrants et aux semences ; leur productivité est donc faible. Les emplois familiaux non-agricoles sont également à petite échelle.

Deuxième caractéristique bien connue à travers le monde, plus on est éduqué, mois on travaille dans l’agriculture.

Troisièmement, suite à la récession pétrolière en 2016 et la crise économique, un nombre plus important plus jeunes de Nigérians ont dû prendre un travail et la part des emplois dans l’agriculture est passée de 27,9% en 2016/16 à 35,9% en 2018/19. En revanche, la Covid-19 a entrainé un plus grand nombre d’emplois dans les petites entreprises non-agricoles, notamment dans le commerce de détail et le négoce, aux revenus très incertains.

Une des conséquences immédiates de la Covid a été une contraction de l’emploi agricole familial, toujours selon la Banque mondiale.

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