$ 71 millions pour les filières agricoles au Burkina, pilotés par le Fida

 $ 71 millions pour les filières agricoles au Burkina, pilotés par le Fida
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Au Burkina Faso, le Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) du Fonds international de développement agricole (Fida) a été présenté vendredi lors d’un atelier organisé Ouagadougou. D’un coût de $ 71,7 millions, dont $ 38 millions du Fida (don et prêt), $ 20 millions du Fonds de l’OPEP pour le développement international, $ 6,4 millions du gouvernement et $ 7,3 millions des bénéficiaires eux-mêmes, le projet entend développer quatre filières agricoles – riz, maraîchage, sésame, niébé – en améliorant la productivité des petits exploitants agricoles, en valorisant les produits agricoles et en promouvant l’entrepreneuriat dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et des Hauts Bassins.

 

Environ 27 500 ménages devraient recevoir une aide pour la création ou la consolidation de micro-entreprises rurales et 2 500 ménages bénéficieraient d’un soutien pour le développement des filières, selon les objectifs énoncés.

 

Un projet de plus du Fida, peut-on dire, mais pour quels résultats ?

 

Selon une étude parue en mars réalisée par le Bureau indépendant de l’évaluation du Fida “Burkina Faso Evaluation de la stratégie et du programme de pays”, le Fida figure parmi les principaux bailleurs du secteur agricole au Burkina Faso, aux côtés de l’USAID, la BAD, la Banque mondiale, la France et l’Allemagne.

 

Les auteurs du rapport ont dressé, par ailleurs, un constat-bilan par domaines.

 

Ainsi, en terme de productivité agricole, “sur la période 2005-2014, la production céréalière a augmenté en moyenne de 10%, exclusivement du fait de l’extension des surfaces cultivées, étant donné que sur la même période, les rendements ont diminué d’environ 3%. Il s’agit donc d’une agriculture extensive dominée par de petites exploitations familiales de 3 à 6 ha en moyenne. Moins de la moitié des exploitants ont accès aux engrais et seulement un tiers utilisent des pesticides, dans un mode manuel de production. Les rendements agricoles sont également affectés par les conditions climatiques, notamment les variations de la pluviométrie, les tempêtes de sable et les fortes températures.

 

Deuxièmement, “un ménage rural sur cinq au Burkina est distant de plus d’une heure du point de vente le plus proche. A cela s’ajoute un faible accès à l’eau et à l’électricité. De plus, seuls 12% des terres irrigables ont bénéficié d’aménagements hydro-agricoles.”

 

Quant aux financements, “à l’exception faite des producteurs de coton, les ménages ruraux burkinabés sont quasiment exclus des marchés financiers et d’assurance. En 2014, moins de 1% du crédit total alloué par les banques commerciales a servi à financer le secteur agricole. Les ménages les plus pauvres sont les plus touchés avec un taux de bancarisation n’excédant pas 5%, et seul 8% de la population adulte a déjà sollicité un crédit auprès d’une institution formelle. Par conséquent, les principales sources de financement sont informelles et proviennent principalement d’autres ménages (43%) et des coopératives (13%).”

 

Enfin, constatent les auteurs du rapport, “Si les ménages ruraux sont pauvres, c’est aussi parce qu’ils ne sont pas parvenus à diversifier leur activité économique. Les deux tiers des ménages ruraux travaillent exclusivement dans leur exploitation, sans autre activité génératrice de revenus. Les principales autres activités recensées concernent le pastoralisme et l’orpaillage. La faible diversification concerne également la production agricole, avec une prédominance des cultures traditionnelles (céréalières) qui représentaient 54% de la production totale en 2010, contre un tiers pour les produits à plus forte valeur ajoutée, telles que les produits maraîchers et le coton.”

 

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