L’agriculture en première ligne dans le projet routier Bamako-San Pedro financé par la BAD

 L’agriculture en première ligne dans le projet routier Bamako-San Pedro financé par la BAD
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Au total, 140 km du projet routier Bamako-Zantiebougou-Kolondieba-Boundiali-San Pedro, projet régional de l'UEMOA liant le Mali à la Côte d’Ivoire, devraient être aménagés et bitumés grâce à un accord signé lundi entre la Banque africaine de développement (BAD) et le Mali. L'accord porte sur un montant de FCFA 60 milliards (€ 91,4 millions), dont FCFA 40 milliards en prêts et FCFA 20 milliards en dons. Le projet global a une très  forte implication agricole car la route traverse de grandes zones de production.

Les tronçons reliant d'une part Zantiébougou au Mali à la frontière de Côte d'Ivoire (140 km), l'objet même du présent accord de financement, d'autre part Boundiali à Kani (135 km) en Côte d’Ivoire, constituent les seuls tronçons encore en terre sur le corridor allant de Bamako au port de San-Pedro, long de quelque 1 000 km.

L'accord de financement signé avec le Mali comprend aussi, en matière agricole, la fourniture de kits d’équipements de transformation des produits agricoles, l’aménagement de 100 km de pistes rurales  et la construction d’un marché à bétail à la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

A noter que le projet n'est pas sans conséquence sur l'actuelle situation agricole, comme le souligne un document de la BAD de mai 2015. " L’exécution du projet de construction des sections Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière de Côte d’Ivoire au Mali et de Boundiali-Kani en Côte d’Ivoire nécessite l’expropriation, pour cause d’utilité publique, de constructions, de terres, de cultures et d’arbres le long de l’emprise de la route (route et servitudes). Elle va également entrainer des préjudices aux moyens de subsistance de certaines personnes se trouvant sur l’emprise des travaux", selon le document. La BAD avait alors demandé aux gouvernements malien et ivoirien d'élaborer un Plan complet de réinstallation (PCR) pour assurer l’indemnisation et la réinstallation des personnes affectées par le projet.

Une région très agricole

Les activités agricoles et d'élevage prédominent dans les régions traversée par cette route. Au Mali, souligne la BAD, des Bambaras et des Sénoufos, donc des agriculteurs, habitent la zone du projet. "Il existe dans cette zone des potentialités importantes en matière de superficies cultivables. L’extension des zones se limite actuellement aux besoins de la culture du coton, car le mauvais état des routes constitue un frein au développement de la production au-delà de l’autoconsommation. La production céréalière de la zone d’influence couvre largement les besoins du cercle. L’excédent de cette production est vendu par les paysans entraînant ainsi un déficit alimentaire pendant la période de soudure. En dehors de la production céréalière, la production agricole est très diversifiée. Elle comprend entre autres, les cultures de rente (coton, riz, tabac) et l’arboriculture fruitière (manguier, oranger, citronnier, mandarinier, bananier, papayer, etc."

Des peulhs vivent également dans cette zone et font l’élevage des bœufs, moutons et chèvres.

Parallèlement, la zone comprend une forte activité de cueillette de produits forestiers dont le karité, le néré, le tamarin et le baobab, sans oublier l’extraction de miel.

Le tronçon de route en Côte d'Ivoire, qui ne fait pas partie du financement signé lundi, traverse les départements de Kani et Boundiali où 50% de la production locale est agricole avec pour principaux produits des cultures de rentes (coton, anacarde, café-cacao, …), mais aussi vivrières (riz, manioc, igname, etc.) et fruitières (agrumes, mangues, …). Les produits d’élevage (poulets et pintades, moutons, lait, cabris, bœufs) y sont commercialisés, note encore la BAD .

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