La Chronique Matières premières agricoles au 28 mars 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 28 mars 2019
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Au menu cette semaine, toujours les craintes de ralentissement de la croissance économique mondiale, avec la peur d’une récession aux Etats-Unis alimentée par le repli continu des rendements obligataires de référence. Côté Europe, les indicateurs sont médiocres et la Banque centrale s’est déclarée prête à repousser sa première hausse de taux, évoquant un possible aménagement de sa politique de taux de dépôt négatif afin d’en réduire le coût pour les banques. Quant au Brexit, les députés britanniques ont écarté toutes les motions qui leur avaient été soumises sur les conditions de sortie de l’UE. Le suspense demeure intact quant au dénouement de ce dossier alors que la Première ministre, Theresa May, a promis de démissionner si les parlementaires acceptaient l’accord négocié avec Bruxelles Côté Chine-Etats-Unis, les négociations évolueraient bien, Pékin ayant fait des propositions sans précédent sur l’épineuse question des transferts forcés de technologies forcées. Hier, jeudi, se sont ouverts deux jours de négociations à Pékin, les premières en face-à-face depuis des semaines.

CACAO CAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

La semaine a plutôt été bonne pour le cacao avec une fève en hausse durant cinq sessions consécutives, terminant jeudi à $ 2 257 contre $ 2 159 à la clôture vendredi dernier sur le marché à terme de New York. A Londres, les prix sont passés de £ 1 628 à £ 1 710.

Lundi, à New York, l’échéance rapprochée sur mai a fait un bond de 2,6%, clôturant à $ 2 216 après avoir touché un plus haut de séance à $ 2 243, sa plus belle performance sur une seule séance depuis trois semaines. Rien dans l’offre et la demande ne justifie cette hausse car le cacao abonde. Il ne s’agit que de mouvements techniques, des prises de couvertures courtes par les opérateurs sur le marché, suite à la publication vendredi par la US Commodity Futures Trading Commission de chiffres montrant que les spéculateurs avaient augmenté leurs positions courtes, les portant à leurs niveau le plus élevé depuis un an et demi.

Une position surprenante car, au regard des fondamentaux, les prix ne devraient guère grimper davantage, sauf si se manifestent des signes ostensibles de hausse de consommation.

En Indonésie, la taxe à l’exportation de fèves de cacao est maintenue à 5%, le ministère du Commerce estimant que le prix moyen mondial du cacao devrait être de $ 2 228 la tonne en avril, soit à l’intérieur de sa fourchette de taux de 5%. Notons que ce niveau de taxe à 5% perdure depuis juillet.

Côté africain, le cacao abonde (lire nos informations +19%, +12%, +8% : le cacao africain abonde….). En Côte d’Ivoire, les arrivages de fèves aux ports ont augmenté de 12% entre le 1er octobre et le 24 mars à 1,665 million de tonnes (Mt), estiment les exportateurs ; au Ghana, la progression est de 8%, à 625 000, entre le 1er octobre et le 28 février, selon le Cocobod ; au Cameroun, malgré les violences persistantes dans la région de production anglophone du sud-ouest, les arrivages de fèves au port de Douala ont bondi de 19% entre le 19 août et le 28 février, à 250 000 t, selon l’Office national du café et du cacao (ONCC).

CAFÉ

Les cours du café Arabica ont à peine évolué en début de semaine, terminant jeudi à 94 cents la livre (lb) sur le marché à terme de New York contre 93,90 cents en fin de semaine dernière. Il avait perdu 3,9% cette semaine dernière, ayant enregistré des baisses durant 7 des 8 dernières semaines.

La cause ? Toujours l’offre pléthorique de café sur le marché mondial avec une récolte brésilienne 2019/20 qui devrait être abondante alors que ce devait être l’année basse dans son cycle biennal végétal. A ceci s’est greffée cette semaine une baisse du réal, la monnaie brésilienne, ce qui incite toujours le Brésil à exporter puisque son café est plus compétitif.

Le Robusta a terminé jeudi à $ 1 492 la tonne sur le marché à terme de Londres, parti, vendredi dernier, de $ 1 494.

Sur les marchés asiatiques cette semaine, les agriculteurs ont vendu leurs grains dans une fourchette de prix plus rétrécie par rapport à la semaine précédente, à 32000-33100 dongs ($ 1,38-1,43) contre 31900-33300 dongs la semaine précédente. Les traders vietnamiens, quant à eux, ont offert le Grade 2, 5% grains noirs et brisures, avec une décote de $ 30 à $ 50 la tonne par rapport à la cotation de Londres, contre $ 55 à $ 60 la semaine dernière.

En Indonésie, l’activité a été atone alors que la mini récolte se poursuit bien ; la demande n’est, tout simplement, pas au rendez-vous, soulignent des traders. La prime sur Londres pour un Grade 4, 80 défauts, n’a pas changé par rapport à la semaine dernière, à $ 70-80 la tonne, rapporte Reuters.

Selon Rabobank, le déficit cette campagne 2019/20 devrait être plus important que ce à quoi les analystes de la banque s’attendaient, à 2,3 millions de sacs de 60 kg (Ms) contre une estimation initiale de l’ordre de 1,2 Ms. En cause, des baisses de production en Indonésie, en Colombie, en Equateur et dans plusieurs pays d’Amérique centrale. Pourtant, toujours selon la banque, l’excédent mondial serait de 6,5 Ms contre 5,5 Ms estimé précédemment car les stocks mondiaux sont abondants et la récolte brésilienne 2019/20, importante, doit encore être hedgée. En réalité, estime Rabobank, le déficit sera essentiellement sur le segment Arabica, déficit estimé à 1,8 Ms au lieu des 1,3 Ms estimés précédemment. Le déficit en Robusta serait, quant à lui, de 500 000 sacs contre les 100 000 sacs évoqués auparavant.

Bien que 2019/20 soit une année déficitaire, l’importance des volumes provenant de la campagne 2019/20 brésilienne doit encore être couverte. Et la perspective d’une nouvelle récolte record d’Arabica au Brésil en 2020/21 est en perspectives“, souligne Rabobank.

Au Vietnam, les exportations en mars sont estimées chuter entre 28,8% et 33,5% par rapport à mars 2018 à 140 000-150 000 t, selon les traders interrogés. En effet, la faiblesse des prix conduit les producteurs à faire de la rétention et de nombreux acheteurs se tournent vers le Brésil et son conilon pour s’approvisionner. Selon les données douanières, les exportations sur la première moitié du mois de mars ont totalisé 83 120 t contre 99 585 t début mars 2018.

L’Ouganda a enregistré une chute de 17% de ses exportations sur le mois de février par rapport à février 2018, à 323 828 sacs contre 390 677 sacs. En cause, les conditions météorologiques, souligne Uganda Coffee Development Authority (UCDA).

Autre actualité, plus institutionnelle, cette semaine s’est ouverte à Nairobi la 124ème session de l‘Organisation internationale du café (OIC). Le président kényan Uhuru Kenyatta a saisi cette occasion pour annoncer une réforme de la filière café dans son pays afin de développer la production mais aussi de réduire les coûts de transformation et de transactions sur le marché aux enchères de Nairobi. Parmi les mesures concrètes, à partir de juillet, les caféiculteurs pourront avoir accès à un fonds renouvelable doté de $ 30 millions, ce qui leur permettra d’être payé de suite, à la livraison de leur café aux usines de transformation, alors qu’actuellement ils doivent attendre. L’accès à ce fond, qui permet en réalité une avance sur paiement, aura un coût mais modeste, a souligné le chef de l’Etat, de 3%.

En outre, la filière va être libéralisée ce qui permettra aux producteurs, notamment aux coopératives, de vendre directement leur café. En contrepartie, toutes les coopératives devront présenter au ministère de l’Agriculture un rapport d’exercice audité dans les six mois de la nouvelle année calendaire. D’autre part, 500 usines de dépulpage dans 31 régions productrices de café seront rénovées, et des investissement seront réalisés afin d’améliorer la qualité des plants , la recherche et les services de formation. Car, a-t-il rappelé et invitant tous les pays producteurs à faire de même, il faut relever le niveau de normes environnementales dans la caféiculture. L’objectif final, a-t-il précisé, est d’accroître la part du Kenya sur les marchés du café rémunérateurs comme le sont ceux en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays émergents d’Asie, en veillant à ce qu’une part croissante du prix revienne effectivement au producteur.

CATOUCHOUC

C’est la dégringolade sur le marché du caoutchouc, qui s’oriente vers une quatrième semaine consécutive de baisse. Les cours ont clôturé jeudi à 181,3 yens ($1,637) le kilo sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) contre 189,8 yens le kilo vendredi dernier. Même tendance sur le marché de Shanghai avec une clôture jeudi à 11 180 yuans ($1 662,65) la tonne contre 11 880 yuans la tonne vendredi dernier.

Au cœur de cette chute, les inquiétudes sur le ralentissement de l’économie mondiale, et en particulier de la Chine, premier consommateur mondial de caoutchouc. Les mauvais chiffres s’accumulent pour Pékin les derniers en date montrant que les bénéfices des entreprises chinoises sur les deux premiers mois de l’année ont enregistré leur pire chute depuis la fin de 2011.

En outre, la Thaïlande, premier producteur mondial de caoutchouc, a décidé de reporter la réduction de ses exportations de caoutchouc au 20 mai contre initialement le 1er avril en raison des élections. Rappelons que le Conseil Tripartite du caoutchouc (ITRC) a décidé de réduire les exportations de 240 000 tonnes durant quatre mois à compter du mois d’avril au titre de l’ Agreed Export Tonnage Scheme (AETS) (voir La Chronique Matières premières agricoles au 28 février 2019). Il faut ajouter aussi que les cours du pétrole étaient aussi plutôt baissiers cette semaine. Un cocktail qui fait que les cours du caoutchouc devraient rester sous pression.

COTON

Le marché du coton laisse les négociants dans l’expectative. « Je n’y comprends rien », nous confie un négociant, « les cours chutent – plus de 1% jeudi– alors que les ventes américaines de coton sont en forte hausse ! ». Sous la semaine sous-revue, les cours sont en recul terminant jeudi à 75,87 cents la livre contre 76,58 cents la livre vendredi dernier. Parmi les facteur évoqués, la force du dollar et une anticipation  des analaystes d’une hausse des superficies ensemencées aux Etats-Unis à 14,498 millions d’acres de coton, le département américain de l’Agriculture (USDA) devant donner aujourd’hui son estimation des intentions plantation pour 2019/20.

Pour Rabobank, les risques du printemps et la spéculation soutiennent les cours du coton à court terme mais l’importante récolte attendue devrait peser sur les prix au quatrième trimestre 2019. La banque néerlandaise souligne que la volatilité est à nouveau apparue au mois de mars avec une hausse enclenchée par l’augmentation des ventes à l’exportation des États-Unis, un certain optimisme sur les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, la faiblesse du dollar américain, mais surtout l’essentiel du soutien a été généré par les achats spéculatifs.

Les Etats-Unis ont levé l’interdiction d’acheter du coton d’ Ouzbékistan en le retirant de la liste des produits fabriqués avec le travail forcé des enfants. Le coton ouzbek y figurait depuis 2010.

HUILE DE PALME

Retournement du marché de l’huile de palme qui a quitté sa tendance haussière pour se contracter cette semaine avec une clôture à 2 120 ringgits ($520) la tonne sur Bourse Bursa Malaysia Derivatives Exchange contre 2167 ringgits la tonne vendredi dernier. « Le marché est en baisse depuis que Dalian Commodity Exchange en Chine est en baisse, et aussi en raison de nos stocks élevés », a déclaré un négociant à Kuala Lumpur. Les stocks d’huile de palme en Malaisie ont augmenté de 1,3 % pour atteindre 3,05 millions de tonnes (Mt) en février par rapport au mois précédent.

A noter que la tension entre les deux producteurs mondiaux, l’Indonésie et la Malaisie, et l’Europe ne faiblit pas. Aux mesures de rétorsion et à la menace de porter plainte à l’OMC (voir Bras de fer entre l’Union européenne et l’Asie sur l’huile de palme), l’Indonésie a avertit cette semaine qu’elle pourrait se retirer de l’Accord de Paris sur le climat.

En Indonésie, la production d’huile de palme a probablement augmenté en février, tandis que les exportations étaient en baisse par rapport au mois précédent. La production atteindrait 3,80 Mt en février, contre 3,60 Mt un mois plus tôt, selon les résultats médians d’une enquête menée par Reuters auprès de deux groupes de producteurs d’huile de palme et d’une firme de recherche spécialisée dans les palmiers. Quant aux exportations du 1erproducteur mondial, elles sont estimées à 2,88 Mt contre 3,05 Mt en janvier. Dans le même temps, l’utilisation intérieure de l’huile de palme est estimée à 1,2 Mt en février, ce qui est légèrement supérieur à l’estimation de 1,18 Mt établie en janvier.À la fin du mois dernier, les stocks d’huile de palme devraient s’établir à 2,73 Mt contre 2,85 Mt un mois plus tôt, selon l’enquête.

L’Indonésie a certifié une quantité record de terres cultivées pour la production d’huile de palme selon des méthodes respectueuses de l’environnement, a déclaré mercredi la Commission indonésienne pour le développement durable du palmier (ISPO). Le gouvernement a lancé l’ISPO en 2011 mais a accéléré la certification au cours des dernières années, alors que la pression mondiale pour faire face aux impacts environnementaux de la production d’huile de palme augmentait. La Commission ISPO a certifié 502 plantations depuis sa création, couvrant une superficie de 4,11 millions d’hectares, soit près de 30% des 14 millions d’hectares de palmeraies estimés en Indonésie, selon une déclaration de R. Azis Hidayat, chef du secrétariat de la Commission ISPO. Les plantations certifiées produisent 11,57 Mt d’huile de palme brute par an. Leurs normes sont toutefois considérées comme moins strictes que la celle de la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO).

Aux Philippines, le département de l’Agriculture a annoncé jeudi qu’il créerait un “groupe de travail technique” avec la Malaisie et l’Indonésie afin de répondre à sa préoccupation concernant des allégations de contrebande et de dumping d’huile de palme aux Philippines. L’accord a été conclu après que le ministère a demandé vendredi dernier une interdiction temporaire de l’huile de palme en provenance de Malaisie et d’Indonésie, affirmant que les producteurs locaux de noix de coco et de palmier à huile se heurtaient à des prix “extrêmement bas” en raison du “dumping” du produit par les deux pays plus gros producteurs mondiaux. Le secrétaire philippin de l’Agriculture, Emmanuel Pinol, a déclaré dans une publication sur Facebook qu’il avait rencontré mercredi des représentants des gouvernements malaisien et indonésien et leur avait demandé de maintenir des exportations d’huile de palme vers les Philippines à des niveaux qui ne nuiraient pas à ses industries de la noix de coco et de l’huile de palme mais aussi de vérifier les informations faisant état de la contrebande d’huile de palme brute et raffinée aux Philippines. Il a également exhorté l’Indonésie et la Malaisie à ouvrir leurs marchés aux produits philippins, notamment les produits à base de noix de coco, afin de “corriger le déséquilibre commercial”. Les Philippines sont toutefois un « petit » importateur.

RIZ

Les prix à l’exportation en Inde ont légèrement baissé cette semaine après avoir atteint un sommet de plusieurs mois en raison d’une demande plus faible, tandis que les achats intérieurs ont fait monter les prix en Thaïlande et que les prix au Vietnam sont inchangés.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont baissé à $390-$393 la tonne contre $392-$395 la tonne la semaine dernière.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont grimpé à $400-$404 la contre $390-$393 la semaine dernière. Une hausse imputable à une augmentation de la demande intérieure, la demande étrangère étant restée stable.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés inchangés par rapport à la semaine dernière, à $360 la tonne. « L’activité ralentit cette semaine en raison d’une demande plus faible », indique un négociant basé à Ho Chi Minh-Ville. Ajoutant que « Les acheteurs des Philippines, notre marché clé, ont déclaré avoir signé suffisamment de contrats à court terme et ne prévoient pas d’acheter davantage pour le moment ». Des acheteurs chinois auraient rencontré des négociants en produits de base à Ho Chi Minh-Ville pour explorer les opportunités commerciales, mais aucun accord majeur sur le riz n’aurait été conclu.

Au Bangladesh, la production de riz devrait augmenter de 7% à 34,9 millions de tonnes en avril par rapport à la même période en 2018, en raison de la hausse des superficies et des rendements selon le département américain de l’Agriculture (USDA).

Un nouveau consortium mondial – Sustainable Rice Landscapes Initiatite (SRLI) – s’est créé pour inciter à une production durable du riz, céréale la plus consommée au monde mais qui impacte directement le changement climatique mais également en subit les effets négatifs (voir Consortium mondial pour un riz durable et compatible avec l’environnement).

En Afrique de l’Ouest, la production de riz certes augmente mais pas suffisamment, les importations de riz ont triplé en 20 ans. Pourquoi ? Une des raisons pour le chercheur Patricio Mendez del Villar du Cirad est que les politiques des gouvernements ont à la fois soutenu les filières locales mais aussi réduit la fiscalité sur les importations (voir Pourquoi les politiques rizicoles en Afrique de l’Ouest échouent-elles ? ).

SUCRE

Le sucre roux a terminé jeudi à 12,53 cents la livre (lb), parti de 12,57 en fin de semaine dernière, celle-ci ayant enregistré une hausse de 0,4% de ses cours sur la précédente. Le sucre blanc lui a emboîté le pas, à $ 326,60 la tonne contre $ 335,40 vendredi dernier. Des prix en baisse par la faiblesse des prix du pétrole ce qui incite les raffineries, notamment au Brésil, à produire davantage de sucre que d’éthanol.

A noter qu’il pourrait y avoir un retard dans la récolte 2019/20 de canne dans la centre-sud du Brésil -qui habituellement démarre en avril, ce à quoi ne s’attendait pas les traders et opérateurs et pourrait les obliger à se couvrir. En effet, la sécheresse en décembre et janvier a ralenti le développement de la canne. Mais on constate que, ces dernières années, la période des broyages au Brésil varie énormément. Selon le consultant brésilien Datagro, le retard cette année pourrait être de deux semaines. Si davantage de retard est pris, les raffineurs et les traders pourraient se voir obligés de ‘roller’ leurs positions sur juillet au lieu de livrer le sucre. Les acheteurs devront alors se tourner vers d’autres fournisseurs du produit physique. Ceci dit, toutes les régions de production de la canne ne seraient pas impactées, estime-t-on, l’expert en canne au Brésil Dib Nunes estimant que les régions près de Presidente Prudente et Araçatuba devraient enregistrer des retards mais d’autres parties de l’Etat de Saõ Paulo ne les subiraient pas.

Or, en fin de semaine dernière, l’organe régulateur des marchés aux Etats-Unis, la US Commodity Futures Trading Commission a annoncé que les spéculateurs avaient réduit de 12 027 contrats leurs positions courtes, créant la surprise sur le marché et faisant grimper, lundi, le sucre roux à New York a son niveau de prix le plus élevé depuis deux semaines, touchant le pic de 12,87 cents la livre.

Côté Europe, les superficies s’annoncent à la baisse suite à la chute des cours, ce qui est plutôt un facteur haussier. Cependant, la demande est plus faible que certains l’avaient anticipé initialement.

Mercredi, S&P Global Platts a annoncé avoir révisé à la baisse de 400 000 t ses estimations de déficit sucrier sur 2019/20, à 1,93 Mt. En effet, selon lui, la consommation dans le centre-sud du Brésil devrait baisser alors que la production est attendue en hausse en Russie. Sur 2018/19, il a aussi révisé ses estimations d’excédent mais à la hausse, de 910 000 t, pour atteindre 5,5 Mt car les productions en Inde, au Guatemala et à Belize seraient plus belles et seulement partiellement compensées par de plus faibles prévisions à Cuba.

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