Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 29 juin 2022

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 29 juin 2022
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Depuis notre dernière chronique hebdomadaire mercredi dernier, l’actualité des énergies renouvelables en Afrique a été dominée par l’Agence internationale de l’Energie qui a publié deux rapports, l’un sur la situation mondiale World Energy Investment 2022, l’autre sur l’Afrique,  Africa Energy Outlook 2022. Ce dernier rapport, épais de plus de 250 pages, dresse l’état de la situation actuelle sur le continent mais aussi évoque des scénarios à 2030. Par ailleurs, à Bruxelles s’est tenu la semaine dernière l’Africa Energy Forum au cours duquel des entreprises se sont vus décerner des prix, signe de la vitalité de ce secteur tant en termes d’innovations que de demande. Enfin, un point sur deux actualités en Côte d’Ivoire et au Nigeria

AFRICA ENERGY FORUM

L’actualité des énergies renouvelables en Afrique depuis mercredi dernier, date de notre dernière chronique hebdomadaire, a été dominée par la tenue à Bruxelles du 21 au 24 juin, du Africa Energy Forum organisé par le britannique EnergyNet Africa.

A cette occasion la troisième édition du Prix de l’Africa Solar Industry Association (AFSIA), les AFSIA Solar Awards 2022, s’est tenue attribuant des prix dans 13 catégories.

Lauréats

Category

Lauréat

Performance

Projet solaire à grande échelle de l’année

InfraCo Africa & JCM Power

Le projet solaire Golomoti de 20MWac par InfraCo Africa & JCM Power

Projet solaire C&I de l’année

W. Giertsen Energy Solutions

Le système solaire de 1.7 MWc pour l’industrie du thé et des fleurs

Projet solaire mini-réseau de l’année

Nuru

2 mini-réseaux hybrides solaires de 338 kWc pour Tadu and Faradje

Société solaire SHS de l’année

ENGIE Energy Access

son intégration commerciale SHS et le changement de marque MySol de 9 marchés en Afrique sub-saharienne impactant plus de 7M de personnes en moins de 2 ans

Application d’utilisation productive de l’année

Solektra Rwanda

Le SunMoksha’s IoT et le systeme Smart AQUAnet basé sur le cloud conçu pour aider les agriculteurs à exploiter un système/ressource d’irrigation partagé

Innovation solaire de l’année

GreenBox

Les chambres froides 100 % solaires réduisant le gaspillage alimentaire de 80%

Vidéo solaire de l’année

CrossBoundary Energy

 

Programme Deal/Financement de l’année

SunFunder

Le nouveau fonds $500M Gigaton Empowerment

Entrepreneur solaire Africain / PME de l’année

USAFI GREEN ENERGY

Pour son partenariat avec Allsolla pour fournir des ordinateurs alimentés à l’énergie solaire livrés avec 4 ampoules supplémentaires et un canal gratuit pour les réfugiés de Kakuma

Entreprise solaire africaine de l’année

CrossBoundary Energy

Exploite actuellement le plus grand portefeuille de PPA d’énergie renouvelable en Afrique avec ~120 MWc de capacité de production solaire, ~40 MWh de capacité de stockage

Conseiller/Consultant de l’année (Finance/Juridique/Technique)

Harmattan Renewables

le projet Oya, le plus grand projet hybride (Solaire et éolien avec stockage) en Afrique.

Photo solaire de l’année

Distributed Power Africa

 

Prix d’excellence pour l’ensemble de la carrière

Manoj Sinha

CEO de Husk Power

Source : Vivafrik

 

AGENCE INTERNATIONALE DE L’ENERGIE

Selon le nouveau rapport World Energy Investment 2022 publié mercredi dernier par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), si globalement les investissements mondiaux dans l’énergie progresseraient de plus 8% en 2022 à $ 2 400 milliards, soit davantage que les niveaux avant la Covid, la part allant dans les énergies propres devrait augmenter et dépasser cette année ceux consacrés aux énergies fossiles. Ceci dit, sur les $ 200 milliards supplémentaires mis cette année dans les investissements, plus de la moitié est due à la hausse des couts plutôt qu’à des capacités additionnelles d’approvisionnement énergétique.

Les investissements dans les énergies propres dépasseraient les $ 1 400 milliards cette année, représentant près des trois-quarts de la croissance des investissements globaux dans l’énergie. De 2015, date de la signature de l’Accord de Paris, à 2020, la croissance annuelle moyenne des investissements dans les énergies propres étaient de plus de 2%. Depuis 2020, ils excèdent 12%. En 2021, les plus importants investissements en énergies propres ont été réalisés en Chine ($ 380 milliards), dans l’Union européenne ($ 260 milliards) et aux Etats-Unis ($ 216 milliards). L’énergie solaire représente près de la moitié de ces nouveaux investissements. A noter que si en 2019, les sociétés pétrolières et gaziers consacraient 1% de leurs dépenses d’investissements dans les énergies propres, ce ratio atteint maintenant 5%.

Quid de l’Afrique ? Rappelons que seuls l’Egypte, le Maroc et l’Afrique du Sud sont membres de l’AIE mais l’Agence a publié la semaine dernière son rapport Africa Energy Outlook 2022, son dernier remontant à trois ans.  Outre le constat de la situation, l’organsiationa  élaboré un Scénario Afrique Durable sur 2022-2030 (Sustainable Africa Scenario, SAS).

(afrique énergie 1). Si 43% de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’énergie, la plus grande partie de ces personnes vive en Afrique. Et sur le continent, le nombre de personnes vivant sans électricité a augmenté de 4% entre 2019 et 2021. Le continent dispose de 60% des ressources solaires mondiales mais de seulement 1% des installations photovoltaïques….

Les renouvelables, dont le solaire, l’éolien, l’hydro électricité et la géothermie, représenteront environ 80% des nouvelles capacités de génération d’énergie en Afrique sub-saharienne d’ici 2030. « Une fois que les usines à charbon en cours de construction seront achevées, il n’y en aura plus d’autres, notamment parce que la Chine a annoncé arrêter de financer leur construction à l’étranger. » C’était en 2021.

En Afrique, la demande en énergie des secteurs industries, fret et agriculture devrait augmenter de 40% d’ici 2030. « Dans l’agriculture, qui représente un cinquième du PIB de l’Afrique, les pompes d’irrigation sont électrifiées, ce qui réduit l’utilisation des générateurs diesel, et les chaînes du froid (chaînes d’approvisionnement à température contrôlée) sont étendues, ce qui stimule la productivité agricole et la possibilité pour ces produits d’atteindre les marchés urbains », indiquent les auteurs du rapport.

« La majeure partie de l’augmentation prévue de la demande d’énergie dans le secteur agricole se situe en Afrique subsaharienne selon le scénario de l’Afrique durable, portée par l’augmentation de l’accès à l’électricité pour la mécanisation des équipement de transformation agricoles et des pompes d’irrigation (moins de 10% de la superficie totale cultivée est actuellement irrigué). Cependant, l’irrigation est également compromise par le stress hydrique en période de sécheresse et de régimes pluviométriques inconstants. Dans le SAS, la mise en place de systèmes de gestion de l’eau pour atténuer le risque et améliorer l’efficacité dans l’utilisation de l’eau s’articule avec le soutien technologique et financier aux agriculteurs, en particulier pour les petits projets. » Et l’AIE de prendre pour exemple des projets de sécurité alimentaire à travers des projets de petite irrigation au Mali, financés par la GIZ allemande.

Face à cela, les compagnies d’électricité en Afrique voient leurs capacités financières se contracter et donc leurs investissements. Mais les petites et moyennes unités de production augmentent, notamment les installations solaires : 13 pays ont aujourd’hui des capacités solaires générant plus de 50 MW contre seulement deux pays, le Sénégal et al Namibie, il ay cinq ans.

Pour terminer, l’Afrique représente un cinquième de la population mondiale mais n’attire que moins de 5% des investissements mondiaux dans l’énergie. En outre, 90% de ces investissements vont dans seulement 10 pays, l’Afrique du sud à elle seule en captant 40%. Les investissements dans l’énergie en Afrique baissaient déjà avant al pandémie et le déclin s’est accéléré après, de plus de 20% ; plus de 60% des investissements vont aux énergies fossiles.

Cependant, dans le Scénario de l’Afrique durable, les investissements dans les énergies propres doubleraient sur la période 2026-2030 par rapport à 2016-2020. Les investissements dans l’énergie atteindraient $ 190 milliards par an et 70% iraient dans les énergies propres, dans le scénario.

COTE D’IVOIRE

La nouvelle turbine à gaz à site ouvert de la centrale thermique d’Azito 4, d’une puissance d’environ 180 Mégawatts (MW), a été inaugurée lundi en Côte d’Ivoire. L’occasion pour le Premier ministre, Patrick Achi, de souligner que cette nouvelle turbine permettra de soutenir l’agriculture et la production des zones industrielles notamment celles d’Abidjan, San Pedro et Ferkessédougou.

Cette infrastructure fait partie du cycle combiné d’Azito 4, d’une puissance de 253 MW comprenant une turbine à vapeur (180 MW) déjà installée et une autre (74 MW) en cours de réalisation. La capacité totale de production de la centrale serait de 710 MW, soit près de 27% de la puissance installée en Côte d’Ivoire.

Le coût total de l’investissement du cycle combiné de la phase 4 d’Azito est de FCFA 217 milliards (€ 331 millions). La construction de l’infrastructure a généré 1 100 emplois.

NIGERIA

L’Etat de Lagos au Nigeria et la Banque mondiale ont annoncé vendredi installer des panneaux photovoltaïques sur les toits pour générer 600 MW afin d’atteindre 1 GW installés d’ici 2030. Ceci va requérir un investissement allant de $ 350 à 700 millions dans 500 MW d’ici à la mi-2027.

Sur ce 1 GW, 200 MW seront des panneaux installés sur les habitations et autant sur les bâtiments gouvernementaux.

Actuellement, l’Etat de Lagos connaitrait une pénurie de 83% entre l’offre et la demande d’électricité, selon Agassa News.

Selon l’Agence internationale de l’énergie renouvelable, le Nigeria avait seulement 33 MW de capacité de génération solaire connectée au réseau à fin 2021.

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