La mécanisation agricole, une nécessité pour l’Afrique

 La mécanisation agricole, une nécessité pour l’Afrique
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La mécanisation agricole en Afrique a été négligée, voire déconseillée pour son effet sur la création d’emplois en milieu rural. Aujourd’hui, les deux-tiers de la puissance utilisée pour préparer les terres à des fins agricoles en Afrique subsaharienne trouvent leur origine dans la force humaine. A titre de comparaison, cette force humaine serait utilisée à hauteur de 30 % pour les terres d'Asie du Sud et de 25% celles d'Amérique latine.  C’est le constat fait dans un nouveau rapport de la FAO « La mécanisation agricole : un intrant essentiel pour les petits exploitants » qui prône une mécanisation durable pour renforcer la productivité agricole et les moyens d’existence en milieu rural.

« Il ne fait aucun doute que l'association de la puissance agricole aux outils appropriés, au matériel et aux machines représente un intrant agricole essentiel en Afrique subsaharienne, avec le potentiel de transformer les vies et les économies de millions de familles rurales», a déclaré Ren Wang, sous-Directeur général de la FAO, chargé de l'agriculture et de la protection des consommateurs dans un communiqué de la FAO. Ainsi, «La mécanisation agricole, dans son sens le plus large, peut contribuer de manière importante au développement durable des systèmes alimentaires mondiaux, car elle a le potentiel d'améliorer les activités d'après récolte, de traitement et de commercialisation et de les rendre plus efficaces et respectueuses de l'environnement.

Développer la mécanisation agricole en Afrique nécessite de briser le cercle vicieux au sein duquel les faibles revenus des agriculteurs conduisent à un faible potentiel d'investissement dans les semences, l'engrais et dans les machines appropriées, conduisant finalement à de maigres rendements et à un revenu encore plus faible. Inverser cette tendance demandera de relever un certains nombres de défis. La FAO mentionne notamment l’accès au crédit, la question du régime foncier, la disponibilité des tracteurs et machines agricoles et leur coût, le manque de compétence des agriculteurs, les services d’entretien et de réparation.

Toutefois, le rapport souligne que les principaux fournisseurs internationaux de machines agricoles produisent maintenant des équipements moins chers et qui conviennent plus aux pays en développement. Parallèlement, il existe également de plus en plus de sociétés spécialisées dans les machines agricoles en Argentine, au Brésil, en Chine, en Inde, en Turquie et ailleurs (aucune en Afrique jusqu'à présent) qui concentrent leurs efforts sur le transfert de technologie dans l'intérêt des petits exploitants agricoles.

Dans plusieurs pays, des coopératives – notamment au Bénin et au Nigéria – ont réussi à offrir des services de mécanisation à leurs membres, qui ont non seulement eu un impact économique et social positifs mais ont également bénéficié d'une participation active. Ailleurs, certaines personnes ont créé des entreprises en achetant et en louant de l'équipement à d'autres petits exploitants agricoles.

L'Ethiopie, le Ghana, le Kenya et le Nigeria étudient de très près le cas du Bangladesh et de sa mécanisation agricole, qui repose principalement sur des tracteurs à moteur diesel monocylindres à deux roues pouvant s'adapter aux pompes de puits, aux bateaux à aubes, aux batteuses, aux meules et à la production des cultures.

La FAO souligne que la mécanisation en Afrique devra prendre en compte les nouveaux enjeux de l’agriculture  en matière notamment d’environnement,  de pression sur les sols,  de changement climatique. Elle devra être « écologiquement compatible, économiquement viable, abordable et adaptée aux conditions locales, et compte tenu de l'évolution actuelle des conditions météorologiques, intelligente face au climat ».

Le rapport est disponible sur le site de la FAO

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