10% des Africains ont accès à des sources énergétiques modernes pour la cuisson

 10% des Africains ont accès à des sources énergétiques modernes pour la cuisson
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Il ne suffit pas de disposer de produits agricoles en quantité et qualité suffisante, encore faut-il avoir les moyens pour les cuire en respectant la personne, l’environnement et l’hygiène, souligne la Banque mondiale dans son rapport State of Access to modern energy cooking services paru jeudi dernier.

Quatre milliards d’individus dans le monde sont toujours privés d’accès à une énergie propre, efficiente, pratique, sûre, fiable et abordable pour la cuisson”, souligne la Banque. Et “Si pour environ 1,25 milliard d’entre eux, une transition vers des services améliorés est en cours, les autres continuent de cuisiner au moyen de technologies et de combustibles traditionnels polluants qui ont de graves conséquences pour la santé, l’égalité hommes-femmes ainsi que les performances économiques, l’environnement et le climat.”

Une nouvelle conception de la Banque

Pour mesurer l’impact et donc l’accès à des services énergétiques modernes pour la cuisson, la Banque s’appuie sur une nouvelle approche multidimensionnelle en examinant six facteurs : source propre, efficience, commodité, sûreté, fiabilité et abordabilité.

« Ce rapport présente un concept nouveau et nuancé de l’accès aux modes de cuisson propres, dépassant les seules notions d’efficience et d’émissions pour replacer dans son contexte l’expérience des usagers, en tenant également compte des questions de sûreté, d’abordabilité et d’accessibilité», indique le professeur Charlotte Watts, conseillère scientifique en chef et directrice de la division Recherche et données au Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO).

Un Africain sur 10 cuisine de façon “moderne” aujourd’hui

Au regard de ces nouveaux critères d’évaluation, la situation en Afrique est particulièrement mauvaise avec seulement 10% de la population d’Afrique sub-saharienne qui a accès à des sources énergétiques modernes pour la cuisson (Modern Energy Cooking Services -MECS), contre 36 % en Asie de l’Est et 56 % en Amérique latine et aux Caraïbes.

 

 

Un coût de $ 2,4 trillions

Cette situation a un impact économique que la Banque évalue à $ 2 400 milliards, dont $ 1,4 trillion  sur la santé, $ 2 milliards sur le climat et l’environnement (utilisation abusive de bois et charbon) et $ 8 milliards sur les femmes qui ont généralement en charge, à travers le monde à quelques exceptions près, de la cuisson et donc sont directement exposés aux risques inhérents aux modes de cuisson polluants. «À cause de ses effets délétères sur la santé, le climat et l’égalité hommes-femmes, l’absence de progrès sur le plan de la cuisson propre ampute chaque année la richesse mondiale de plus de 2 400 milliards de dollars.” Evidemment, souligne le rapport, l’impact doit être nuancé car, en Afrique sub-saharienne par exemple, le secteur du charbon emploie per se 7 millions de personnes, ce chiffre devant grimper à 12 millions d’ici 2030.

Face à ce constat, les engagements des partenaires du développement et du secteur privé pour financer des modes de cuisson propres s’érodent depuis peu, de $ 120 millions à $ 32 millions. Or, selon les calculs de la Banque mondiale, “il faudrait mobiliser chaque année $ 150 milliards pour parvenir à un accès universel à des services énergétiques modernes pour la cuisson à l’horizon 2030. Sur cette enveloppe, $ 39 milliards environ devraient provenir des budgets publics afin de proposer aux ménages les plus pauvres des solutions modernes à un prix abordable, le secteur privé apportant $ 11 milliards pour déployer les infrastructures en aval (comme les réseaux de distribution) nécessaires au fonctionnement de ces marchés. Le solde ($103 milliards) proviendrait de l’achat par les ménages des appareils et des combustibles“, souligne le communiqué.

La Banque met en avant un scénario moins ambitieux, plus réaliste, avec pour objectif “un accès universel à des services de cuisson améliorés” et non “modernes” à l’horizon 2030. Cette cuisson améliorée nécessiterait de mobiliser “que” $ 10 milliards par an, dont $ 6 milliards d’efforts publics pour veiller à l’accessibilité des dispositifs, le reste étant assumé par les ménages.

Hormis les questiosn financières, faire évoluer la situation nécessite l’impicationd e tous les acteurs, les Etats, les bailleurs, les ONG, mais aussi le secteur privé, entre autres. Le rapport étudie l’ensemble de ces acteurs qui interviennent sur cette problématique et notamment les 450 à 500 fabricants et distributeurs de fourneaux. La plupart ont leur siège en Chine, en Inde, au Kenya, au Royaume Uni, aux Etats-Unis et dans plusieurs pays nordiques. Les entreprises les plus actives opèrent partout à travers l’Afrique sub-saharienne et l’Asie avec une concentration de leurs activités en Afrique de l’Est et Centrale, en Inde et au Nigeria.

 

 

 

 

 

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