L’interdiction de l’Inde d’exporter des oignons chamboulent le marché mondial

 L’interdiction de l’Inde d’exporter des oignons chamboulent le marché mondial
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Pour la deuxième année consécutive, l’Inde a interdit le 15 septembre et jusqu’en novembre l’exportation d’oignons après que les prix aient grimpé en flèche sur son marché national suite aux fortes pluies dans l’importante zone de production de Bangalore.

Cette décision politique indienne a provoqué un bouleversement dans les flux mondiaux de ce produit notamment des Pays-Bas qui en est le premier exportateur mondial. L’Afrique, notamment le Sénégal, est son débouché majeur traditionnel ; en 2017, près de 29% des exportation néerlandaises d’oignons allaient vers le Sénégal, selon ZEPA Monitoring.

L’interdiction indienne d’exporter a immédiatement entraîné une augmentation de la demande d’oignons néerlandais, espagnols, égyptiens, turcs et chinois en Asie et au Moyen-Orient, peut-on lire dans le dossier oignon publié hier sur Fresh Plaza. Par ailleurs, la nouvelle récolte en Europe et dans les États du nord-ouest des États-Unis se caractérise par le manque de gros calibres, ce qui crée des opportunités pour d’autres pays producteurs, comme l’Italie, qui a connu une hausse de la demande étrangère cette année. D’autre part, les exportations d’oignons en Australie et en Nouvelle-Zélande ont augmenté et la saison au Pérou a commencé trois semaines plus tôt.

Pour revenir à la situation aux Pays-Bas, sa récolte n’a pas été bonne car le printemps a été très sec. A ceci s’est greffé l’impact du coronavirus. Mais les exportateurs néerlandais ne se démoralisent pas pour autant et entendent saisir toutes les opportunités. “Pour l’instant, la demande la plus forte en oignons néerlandais vient de l’Afrique de l’Ouest et l’Extrême-Orient“, précise Fresh Plaza. “L’Afrique de l’Ouest est maintenant submergée d’oignons néerlandais, bien que l’arrêt inattendu des exportations imposé par l’Inde ait entraîné une augmentation de la demande en provenance d’Asie“.

A l’Inde s’ajoute l’Espagne dont le volume de production est inférieur d’environ 40 % à celui de l’année dernière.  Normalement, 30 % de la production espagnole consiste en des oignons de gros calibre, mais cette année, cette proportion ne dépasse pas 10 % ce qui fait grimper les prix.

En revanche, en Italie, la production a été bonne mais la demande n’est guère au rendez-vous. Les prix sont donc en baisse de 30 % par rapport à l’année dernière, selon un opérateur de Campanie interrogé par Fresh Plaza. “Le marché italien ne connaît pas de forte poussée, bien qu’il y ait une plus grande demande de l’étranger », déclare un autre opérateur du nord de l’Italie. « Les oignons italiens haut de gamme sont très demandés en France, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas, ce qui témoigne du manque de produits de qualité dans le reste de l’Europe. La concurrence de l’Espagne étant limitée, les opérateurs européens se tournent de plus en plus vers les producteurs italiens ».

En France, la récolte a été bonne tant en volumes qu’en qualité.

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