Le Sommet Inde-Afrique s’ouvre aujourd’hui à New-Delhi

 Le Sommet Inde-Afrique s’ouvre aujourd’hui à New-Delhi
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Plus de 40 chefs d’Etat africains se retrouvent ce matin à New Delhi pour le Sommet Inde-Afrique. Pour l’Afrique, l’évènement est d’importance mais pour l’Inde aussi. L’Afrique peut lui procurer les matières premières dont New Delhi a besoin pour alimenter sa forte croissance mais elle peut aussi l’aider à booster son image de puissance mondiale. En outre, l’Inde n’entend pas “laisser” le continent à son grand rival, la Chine –dont la présence croissante notamment au plan maritime en Afrique inquiète, mais aussi à l’ensemble des pays émergents, dont la Malaisie, la Turquie, etc. pour lesquels l’Afrique est de plus en plus inscrite sur leurs écrans radar.

Depuis 2000, le commerce Inde-Afrique a été multiplié par 20 en valeur et a doublé sur les seules cinq dernières années pour atteindre $ 72 milliards. Si, de façon générale, les principales importations indiennes d’Afrique sont plutôt minières et minérales, et que les exportations indiennes vers le continent sont essentiellement constituées de produits pharmaceutiques, de véhicules et de produits pétroliers, les produits agricoles mais également l’assistance technique, la formation et, dans une moindre mesure les investissements dans l’agro industrie sont relativement bien positionnés.

Au total, les crédits indiens, tous secteurs confondus, ont atteint $ 7,4 milliards pour 137 projets dans 41 pays, les investissements, la formation (25 000 étudiants africains en Inde ces 5 dernières années), l’assistance technique sont croissants.

Ci-après un rapide tour d’horizon des relations de l’Inde avec certains pays d’Afrique de l’Ouest dans le secteur agricole et agro-industriel.

Bénin (1860 résidents indiens)

Suite à la visite du président Boni Yayi à New Delhi en mars 2009, 200 tracteurs indiens ont été donnés et une ligne de crédit de $ 15 millions a été approuvée en mai 2012 pour une unité d’assemblage de tracteurs et de machinerie agricole. Une assistance technique a également été fournie pour la filière coton.

Le commerce bilatéral total s’est élevé à $ 720 millions en 2014-2015, en régression de 22% par rapport à l’année précédente à cause de la baisse des exportations indiennes (de $ 764 millions en 2013/14 à $ 498 millions en 2014/15). Les importations du Bénin ont augmenté de $ 167 millions à $ 222 millions. A noter que la plupart des exportations indiennes vers le Bénin sont destinées, in fine, au Nigeria.

Burkina Faso (200 à 300 Indiens)

La coopération technique agricole entre les deux pays a toujours été forte, notamment avec la création d’un laboratoire sur l’eau et les sols en 2013, de nombreuses délégations d ‘experts agricoles notamment dans la riziculture, la création d’une usine de transformation de tomates en 2010 ou encore des projets dans l’électrification rurale.

Le commerce bilatéral est passé de $ 119,76 millions en 2013/14 à $ 264 millions en 2014/15, les exportations indiennes augmentant de 9% à $ 112,76 millions tandis que les importations du Burkina (essentiellement de l’or et du coton) ont flambé, passant de $ 16,55 millions à $ 151,64 millions en 2014/15.

Côte d’Ivoire (1500 Indiens)

Un des projets indiens phares dans le domaine agricole est le Parc Technologique rural en cours. Côté privé, de nombreux opérateurs indiens sont impliqués dans le commerce de produits agricoles, notamment les noix de cajou. De Côte d’Ivoire, deuxième exportateur mondial de noix de cajou, l’Inde importe 80% de sa production, tandis que d’Inde, la Côte d’Ivoire importe, parmi les produits agricoles, des céréales (riz), du caoutchouc et des machines.

Les échanges commerciaux globaux ont baissé de 23% en 2013/14, à $ 597 millions contre $ 780 millions en 2012/13, avec des importations et exportations relativement équilibrées.  

Ghana (10 000 Indiens)

Un des projets majeurs en cours entre les deux pays concerne la réalisation d’une usine au gaz pour la production d’engrais ($ 1,2 milliard), ainsi que la création d’un Centre d’incubateur de business pour la transformation alimentaire en collaboration avec le Council for Scientific & Industrial Research du Ghana (CSIR). En 2013 a été inaugurée une usine de transformation de poisson ($ 21 millions) à Elmina sur ligne de crédit indienne et en 2014 l’usine sucrière de Komenda ($ 36,5 millions).

Si 81% de la valeur des exportations du Ghana vers l’Inde portent sur l’or, le cacao, les noix et les produits forestiers constituent le reste.  De son côté, les machines agricoles, les céréales et les vêtements figurent parmi les principales exportations de l’Inde vers le Ghana. Le commerce global a atteint $ 1,6 milliard en 2014/15 ($ 1,2 milliard en 2013/14) dont $ 680 millions d’exportations d’Inde vers le Ghana et $ 1,2 milliard d’exportations du Ghana vers l’Inde.

Tous secteurs confondus, l’Inde est le deuxième investisseur étranger au Ghana.

Liberia (3 000 Indiens)

Les échanges commerciaux demeurent modestes mais ont fait un bond à $ 280 millions en 2013/14 contre $ 148 millions l’exercice précédent, dont $ 253 millions d’exportations indiennes et $ 27 millions d’exportations du Liberia. Parmi les principales exportations indiennes figurent les céréales, notamment le riz, mais aussi du machinisme. Pour sa part, dans le secteur agricole, le Liberia exporte du caoutchouc naturel et du bois et produits du bois.

Mali (200 à 250 Indiens)

Le commerce Inde-Mali est très faible. Le Mali exporte essentiellement du coton brut et des produits agricoles comme les noix de cajou. L’Inde, pour sa part, lui vend du tissu en coton, des machines et de produits alimentaires transformés.

L’Inde alloue au Mali des lignes de crédit notamment pour des unités d’assemblage de tracteurs et des unités de transformation de produits alimentaires.

Nigeria (35 000 Indiens)

L’Inde est le plus important partenaire commercial du Nigeria et le Nigeria est le plus important partenaire commercial africain de l’Inde. Les entreprises indiennes ou opérées par des Indiens (plus de 100 entreprises) sont le deuxième employeur au Nigeria (après le Nigeria), dont dans le secteur agricole ou para agricole.

Le commerce bilatéral a légèrement baissé, de 2%, en 2014/15, à $ 16,3 milliards, le pétrole et produits pétroliers étant l’essentiel des importations indiennes du Nigeria.

Sierra Leone (1400 Indiens)

Hormis l’aide dans le cadre d’Ebola, les échanges commerciaux sont limités, de l’ordre de $ 83 millions en 2014/15, notamment à cause de l’impact de l’épidémie. Les exportations indiennes se sont élevées à $ 80,4 millions tandis que ses importation n’ont été que de $ 2,6 millions. Peu de produits agricoles sont échangés mais, curieusement, on trouve des œufs exportés d’Inde vers la Sierra Leone, aux cotés de textiles, machines outils, etc.

Togo (200-300 Indiens)

Le volet agricole a toujours été important dans la coopération de l’Inde avec le Togo, notamment au travers de fourniture de tracteurs (60), de pompes à eau, de machinisme (broyage maïs). Rappelons qu’en 2013 s’est tenu au Togo un Salon du textile indien.

Des lignes de crédit de l’ordre de $ 114,35 millions ont été accordées notamment pour l’électrification rurale et pour un projet en cours pour la promotion de la culture du riz, maïs et sorgho. L’Inde coopère avec le Togo pour la création d’un centre de production de semences.

Le commerce bilatéral total a atteint $ 884 millions en 2014/15 contre $ 600 millions en 2013/14. Parmi les produits agricoles échangés, l’Inde exporte des céréales brutes ou transformées, du coton, de l’équipement textile, du caoutchouc et produits en caoutchouc, tandis que le Togo lui vend des phosphates, des graines oléagineuses, des noix de coco parmi les produits agricoles.

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