La technologie nucléaire a multiplié par 4 la production de soja au Bénin

 La technologie nucléaire a multiplié par 4 la production de soja au Bénin
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Certaines des méthodes les plus novatrices employées pour améliorer les pratiques agricoles s’appuient sur la technologie nucléaire, rappellent aujourd’hui la FAO et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En effet, les techniques faisant appel aux isotopes ou aux rayonnements peuvent permettre de lutter contre les organismes nuisibles et les maladies, d’accroître la production végétale, de protéger les terres et les ressources en eau et de garantir la sécurité sanitaire des aliments.

C’est ce sur quoi travaille le nouveau Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture. Basée à Vienne, en Autriche, la Division compte environ 100 scientifiques, experts techniques et personnel d’appui.

Cinq domaines sont touchés : la santé animale, l’amélioration de la gestion des sols et de l’eau, la lutte contre les insectes nuisibles, la sécurité sanitaire et le contrôle de la qualité des aliments, la sélection des plantes et la phylogénétique.

Par exemple, pour mesurer et évaluer l’érosion du sol, les radionucléides dispersés par des événements nucléaires peuvent aider les scientifiques à évaluer la santé des sols et le rythme de l’érosion, indique le communiqué. Cette technique a été appliquée à la culture du soja au Bénin, où le soja était autrefois considéré comme une culture secondaire. Les scientifiques de l’Université d’Abomey-Calavi et l’Institut national des recherches agricoles, en collaboration avec le Centre mixte FAO/AIEA, ont introduit un isotope nucléaire dans le sol afin de contrôler la qualité de celui-ci. Ils ont déterminé quelles étaient les bactéries nécessaires pour stimuler la culture du soja au Bénin et recommandé d’utiliser également un engrais contenant un isotope stable de l’azote, l’azote 15, pour évaluer l’assimilation de l’engrais et la santé des sols. L’efficacité avec laquelle l’engrais biologique est utilisé par les cultures et la quantité d’azote atmosphérique assimilée par ces dernières sont ensuite mesurées et l’utilisation des engrais est ajustée en conséquence. Les agriculteurs du Bénin ont vu leur production de soja passer de 57 000 tonnes en 2009 à 220 000 tonnes (t) en 2019.

Autre exemple, la technique de l’insecte stérile permet de lutter contre les insectes nuisibles. Elle consiste à élever en masse des insectes puis à les stériliser au moyen de rayonnements ionisants avant de les relâcher dans les zones infestées de nuisibles. Elle permet de réduire le taux de reproduction et de limiter ou d’éradiquer la population d’insectes nuisibles présente dans la zone.

D’autre part, le traitement des aliments aux rayonnements ionisants peut tuer les microbes potentiellement nocifs et ainsi prévenir des maladies d’origine alimentaire. Application commerciale en pleine expansion, l’irradiation des aliments prévient également la propagation des insectes nuisibles et facilite les échanges transfrontières de fruits et légumes qui donnent lieu à des mesures de quarantaine. Au Viet Nam il existe 11 installations consacrées à cette pratique et qui permettent de traiter environ 1 tonne de fruits par heure.

Utilisée dans le cadre de la sélection végétale, la technologie nucléaire peut permettre aussi de créer des variétés améliorées qui s’adaptent plus facilement au changement climatique. Au Soudan, une variété d’arachide résistante à la sécheresse a été mise au point par la Société nationale de recherche agronomique, avec l’aide du Centre mixte FAO/AIEA. Cette variété n’a besoin que de 250 millimètres d’eau de pluie par an, contre 350 millimètres pour les variétés traditionnelles. Son rendement est supérieur de 27% à celui des variétés traditionnelles.

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