La BAD rappelle aux bailleurs leurs engagements pour l’adaptation climatique en Afrique

 La BAD rappelle aux bailleurs leurs engagements pour l’adaptation climatique en Afrique
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Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), qui se sont déroulées sur toute la semaine dernière à Accra, avaient pour thème « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ». La sécurité alimentaire et donc l’agriculture étaient ainsi au coeur des débats.

« Je suis optimiste. L’Afrique ne connaîtra pas de crise alimentaire. Nous avons les moyens de surmonter ce défi ! », a lancé le président de la BAD, Akinwumi Adesina. « L’Afrique a seulement besoin de produire ses propres denrées. Elle ne doit pas supplier pour avoir de la nourriture. Il n’y a pas de dignité dans la mendicité », a-t-il rappelé.

Le 20 mai le conseil d’administration de la Banque a adopté la création de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de $ 1,5 milliard pour faire face à la crise qui guette l’Afrique du fait de la guerre russo-ukrainienne (lire nos informations : Face à la crise alimentaire, retour en grâce de l’agriculture en Afrique). La facilité va fournir des semences de blé, maïs, riz et soja à 20 millions d’agriculteurs avec pour objectif de produire 38 millions de tonnes (Mt) de nourriture supplémentaire et de générer $ 12 milliards pour les deux prochaines années. « Dans l’agriculture, nous savons ce que nous faisons. L’Afrique doit être une solution pour le monde en matière alimentaire et elle le sera. Il y a 65% de terres arables en Afrique et ce que l’Afrique en fera, déterminera l’avenir de la planète entière », a souligné le président Adesina.

L’autre défi à surmonter par le continent est le changement climatique qui occasionne $ 7 à $ 15 milliards de pertes par an et atteindrait $ 50 milliards d’ici à 2040 alors qu’elle n’émet que 3% des gaz à effet de serre. Il faudra donc $ 1,6 billion entre 2020 et 2030 pour lutter contre les effets du changement climatique en Afrique. Or, le continent ne reçoit que 3 % du total des financements climatiques mondiaux.

Pour aller de l’avant, le continent devrait transformer ses défis climatiques en opportunités pour créer des emplois verts pour les jeunes et les femmes. « Les emplois verts rapportent 70% de plus que les emplois polluants », a affirmé le sous-secrétaire adjoint américain au Trésor pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Eric Meyer qui a rappelé que l’économie verte génère $ 13 milliards de revenus pour les États-Unis et crée 9,5 millions d’emplois à temps plein. Ceci dit, le président Adesina a rappelé à ses partenaires les engagements pris à cette fin. « Nous sommes engagés à investir $ 25 milliards pour l’adaptation en Afrique. Mais nos efforts seuls ne suffisent pas. À la COP15, à Copenhague, les pays développés ont promis $ 100 milliards par an. Ils doivent agir maintenant, il est temps ».

Vendredi, la BAD a lancé sa première Facilité africaine pour l’économie circulaire, un modèle de production et de consommation qui implique le partage, la location, la réutilisation, la réparation, la remise à neuf et le recyclage des matériaux et produits existants aussi longtemps que possible. La création de cette facilité avait été approuvée le 30 mars dernier. Le fonds d’affectation spéciale multi-donateurs fonctionnera sur une période de cinq ans. Il recevra un soutien initial de € 4 millions du gouvernement finlandais et du Fonds nordique de développement.

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