MSC investit FCFA 130 milliards pour moderniser le port de San Pedro en Côte d’Ivoire

 MSC investit FCFA 130 milliards pour moderniser le port de San Pedro en Côte d’Ivoire
Partager vers

La compagnie maritime MSC a annoncé le 29 mai qu’elle avait signé avec le Port autonome de San Pedro un accord pour la concession du terminal à conteneurs du Port de San Pedro (TCSP ) pour une durée de 35 ans.

Avec un investissement total d’environ FCFA 300 milliards (€ 460 millions), ce projet permettra au Port d’accueillir des porte-conteneurs de 14 000 EVP, de bénéficier des dernières technologies du secteur, facilitant les opérations de transbordement et générant de « multiples opportunités de développement ». Le Port de San Pedro deviendra ainsi un des hubs de transbordement les « plus compétitifs » de la région ainsi que des pays limitrophes de la côte ouest-africaine, affirme MSC. Le coût du passage portuaire pour les chargeurs et destinataires africains en sera-t-il, pour autant, significativement amélioré ?

Après la phase initiale, durant laquelle les infrastructures existantes seront développées et étendues par le Port autonome de San Pedro, l’investissement de MSC, pour un montant attendu d’environ FCFA 136 milliards (€ 195 millions) sera alloué à la réalisation de la superstructure et à des équipements ultramodernes.

Diego Aponte, PDG du groupe MSC, a déclaré : « La signature de cet accord renforcera les liens étroits entre MSC et le gouvernement de Côte d’Ivoire. Elle confirme également notre engagement à long terme visant à soutenir les efforts nationaux promouvant l’émergence du pays sur la scène internationale. »

Et d’ajouter, « Notre investissement structurel et nos opérations permettront au Port de San Pedro de devenir un terminal portuaire de premier plan, d’accroître les relations avec ses partenaires commerciaux, ainsi que sa compétitivité tant au niveau national que global. (…) le terminal génèrera des centaines d’emplois directs et un nombre important d’emplois indirects. »

Rappelons qu’en 2008, MSC avait déjà obtenu une première concession d’une durée de 15 ans pour construire et exploiter un terminal conteneurs à San Pedro. L’allongement de cette concession porte maintenant sur l’extension du port à l’horizon 2020.

San Pedro, à défaut d'Abidjan

L’accord de concession a été signé seulement quelques semaines après la célébration du 15è anniversaire de MSC en Côte d’Ivoire, souligne le 2è transporteur conteneurisé du monde. Durant cette période, MSC a investi dans les opérations de conteneurs et « notamment » à San Pedro, ainsi que dans le transport terrestre, à travers sa filiale MEDLOG. MSC souligne qu’elle a été le premier transporteur de conteneurs international à croire au potentiel de San Pedro en tant que futur hub de transbordement « majeur ».

La guerre à laquelle se livrent les principaux opérateurs de terminaux conteneurisés en Afrique de l’Ouest (DP World à Dakar, Bolloré et APM-T à Tema et à Abidjan, etc.) peut laisser perplexe. La probable surcapacité portuaire ouest-africaine risque d’entraîner de sévères déconvenues en terme de rentabilité des capitaux investis.  Le choix de MSC de s’installer durablement à San Pedro, port secondaire ivoirien, est principalement la conséquence du refus de ses homologues de lui laisser une place à Abidjan, explique un bon connaisseur des dossiers africains.

On ne claque pas la porte à MSC sans risque. MSC et la filiale d’opérateur portuaire, TIL, ont déjà construit un hub à Lomé. Ainsi les grands porte-conteneurs de 13 000 à 14 000 EVP pourront-ils, selon l’état du marché,  faire escale en Afrique de l’Ouest dans leur rotation Europe/Asie en passant par le Cap. Ce qui ne sera pas favorable au développement du canal de Suez.

MSC « investit en Afrique depuis 1970 », en commençant par  l’Afrique du Sud, pourrait-on se rappeler. Aujourd’hui, le groupe est présent dans plus de 40 pays africains, où il emploie plus de 8 000 personnes et opère 50 services hebdomadaires qui connectent l’Afrique au reste du monde.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *