La Chronique Matières premières agricoles au 30 mai 2019

 La Chronique Matières premières agricoles au 30 mai 2019
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Alors qu’un douzième candidat vient de se déclarer pour briguer le poste de Premier ministre britannique, le président américain Trump déclare la guerre commerciale au Mexique pour inciter les auitorités à combattre l’immigration cladestine et le Pentagone américain déclare solliciter de nouveaux crédits pour renforcer la production américaine de terres rares et réduire ainsi la dépendance envers la Chine, ces minerais stratégiques constituant l’un des enjeux du bras de fer économique et politique en cours. En Europe, les résultats des élections législatives donnent une image mitigée de l’avenir du voisin de l’Afrique.

Dans ce contexte tendu, sur le marché des devises, le dollar continue de profiter de son statut de valeur refuge et évolue non loin d’un pic d’une semaine face à un panier de devises de référence. L’or, coté à New York  a touché hier soir son niveau de prix le plus élevé en deux semaines, jouant à plein sa carte de valeur refuge mais aussi régaissant à la eprspective d’éventuelels nouvelels baisses des taux par la Réservé fédérale américiane.

Les cours du pétrole sont orientés à la baisse et ont nettement creusé leurs pertes après l’annonce d’une diminution moins forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, selon les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Le Brent perd 2,7%, autour de $ 67,55 le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,6%, autour de $ 57,90.

 

CACAO

Parti de £ 1 789 vendredi dernier, le cacao a terminé hier soir sur le marché à terme de Londres à  £ 1 796 la tonne. En revanche, le cours de la fève a baissé à New York où la tonne de fèves est tombée de $ 2 476 en fin de semaine dernière à  $ 2 428 hier soir. Il faudra attendre la clôture de ce soir pour voir comment le cacao aura performé sur l’ensemble de la semaine. Notons que  la semaine dernière, les prix à Londres avaient grimpé de 3,5% et ceux à New York de 4,8%.

Ceci dit, quelque soit la tenue hebdomadaire des prix à New York, le cacao est bien parti pour enregistrer son quatrième mois consécutif de hausse mensuelle, soutenu par la forte demande mondiale.

En Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro totalisaient 1,969 millions de tonnes (Mt) au 26 mai, et ce depuis le 1er octobre, démarrage de la campagne actuelle 2018/19. Il s’agit d’une hausse de 14% par rapport à la même période sur la campagne dernière. Il n’y a donc eu aucun ralentissement depuis le démarrage de la campagne intermédiaire, le 1er avril, avec des arrivages de l’ordre de 316 000 t contre 239 000 sur la même période l’année dernière. Rappelons que sur 2017/18, la récolte intermédiaire avaient été record, à 500 000 t. Et la Côte d’Ivoire est bien en selle pour atteindre cette année un nouveau record.

Au Ghana, le Cocobod va émettre entre $ 1,5 milliard et $ 2 milliards d’obligations à long terme sur des périodes allant de 10 à 20 ans. Ceci servira à refinancer les prêts existants qui s’élèvent à $ 400 millions et à mener à bien des programmes de développement dans la cacaoculture, dont la construction ou réhabilitation de routes dans des régions reculées (lire notre information Au Ghana, le Cocobod va émettre jusqu’à $ 2 milliards d’obligations pour le cacao).

En fin de semaine dernière, le PDG du géant suisse du chocolat Barry Callebaut, Antoine de Saint-Affrique, s’est rendu au Cameroun pour signer avec les autorités gouvernementales et le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) un accord pour renforcer leur coopération en matière de cacao. Il s’agit de développer un modèle de production durable ainsi que des initiatives pour diversifier les revenus des cacaoculteurs. Ce programme se déclinera au travers du programme New Generation du CICC (lire nos nombreuses informations sur NewGen, dont Première promotion “New Generation” : 142 jeunes entrent dans le cacao et le café au Cameroun) . Les premiers résultats de cet accord sont attendus au début de l’année 2020.

Pour sa part, l‘Indonésie a décidé cette semaine de maintenir son taux d’imposition de 5% à l’exportation de fèves, son prix de référence ayant été fixé à $ 2 327,27 pour le mois prochain, soit légèrement inférieur au prix à New York à la clôture hier soir.

Côté entreprise, le groupe malaisien Guan Chong, quatrième broyeur mondial de fèves, a annoncé cette semaine vouloir doubler ses capacités de broyages durant ces cinq prochaines années, pour les porter à 500 000 t. Aujourd’hui, l’usine, d’une capacité de 250 000 t, tourne à plein régime.  “Nous voyons des commandes encourageantes pour des ingrédients du cacao, notamment une demande en hausse de la consommation sur les marchés asiatiques”, a précisé mardi son directeur général Brandon Tay Hoe Lian, à l’issue de son assemblée annuelle.

CAFE

La café reprend du tonus ! L’Arabica a refranchi le seuil d’un dollar la livre (lb), tandis que le Robusta a gagné $ 44 ou encore plus de 3% sur la seule séance d’hier, clôturant hier soir sur le marché à terme de Londres à  $ 1 456 contre $ 1 368 la tonne vendredi dernier. Quant à l’Arabica, la livre (lb) est passée de  93,30 cents en fin de semaine dernière, à  $ 1,0235  hier, refranchissant ainsi le seuil du dollar. A l’instar du cacao, le café avait déjà été en hausse la semaine dernière, le Robusta ayant gagné 5,2% entre le 20 et le 24 mai et l’Arabica 6,8%. Rappelons qu’en avril, l’Arabica avait plongé à 86,35 cents, son plus bas en 13 ans et demi sur fond de surabondance mondiale de grains, notamment au Brésil.

Or, le paysage aujourd’hui a quelque peu évolué. Le Brésil démarre sa récolte 2019 et il semblerait qu’elle sera, certes, abondante mais avec moins de cafés de qualité. En effet, il y aurait eu un plus grand nombre de floraisons mais s’étalant sur une période plus longue, ce qui implique que les grains arriveront à maturité  à différents moments. Alors, soit les caféiculteurs décident d’effectuer plusieurs récoltes mais cela renchérit considérablement le coût, soit ils récoltent tout en même temps et la maturité et donc la qualité de la cueillette ne sera pas homogène. Une autre raison pour cette qualité attendue en baisse serait les pluies plus abondantes qu’habituellement, attendues ces prochaines semaines de récolte. Quant à Carlos Alvarez, président de l’association Monte Carmelo, il explique cette dégradation par moins de soins apportés à la caféiculture car les prix sont trop bas. “Il ne nous reste plus d’argent pour prendre soin des caféiers. Et avec la faiblesse du réal, les engrais et  intrants chimiques sont plus chers“, souligne-t-il.

Selon un trader interrogé par Reuters, la récolte sera d’environ 58 millions de sacs de 60 kilos (Ms), un chiffre proche de l’estimation du Département américain de l’agriculture (USDA) et bien au-delà des 53 Ms estimés mercredi par le courtier INTL FCStone. Rappelons que la campagne dernière, le Brésil avait crevé ses records de production de tous les temps, à 63 Ms, avec une excellente qualité.

En Asie cette semaine, les prix sont à la hausse. Ils ont grimpé de 3,5% au Vietnam, sur le marché intérieur, par rapport à la semaine dernière suite à la hausse des cours mondiaux, ce qui a incité les planteurs à accroître leurs volumes mis en vente. Ils sont obtenu, en moyenne, 32 000 à 32 700 dongs le kilo ($ 1,37-1,40) contre 30 900 à 31 600 dongs la semaine dernière avec en ligne de mire, les 33 000 dongs. Cependant, il risque de leur manquer du café à vendre. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une prime de $ 80 à $ 120 la tonne par rapport à la cotation à Londres, soit un formidable bond par rapport à la décote de $ 45 enregistrée la semaine dernière.

Sur les cinq premiers mois de l’année calendaire, les exportations de café du Vietnam chuteraient de 13,1%, à 767 000 t soit 12,78 Ms, selon les statistiques gouvernementales. La chute serait encore plus sévère en terme de recettes du fait de la baisse des cours du café, une chute de 23% à $ 1,31 milliard.

Quant à l‘Indonésie, les volumes échangés demeurent faibles, en attendant que la récolte batte son plein. Sa prime sur Londres est demeurée stable par rapport à la semaine dernière, de l’ordre de $ 200 à $ 240 la tonne sur juillet.

En Colombie, un accord tripartite entre le gouvernement, Nespresso de Nestlé et la Fondation américaine Howard G. Buffett, devrait aider des agriculteurs à convertir 400 ha de coca, base de la fabrication de cocaïne,  en café. Les 1 000 familles impliquées dans ce projet devraient produire, dans un premier temps, 500 sacs de 60 kg qui seront achetés par Nespresso. Selon des chiffres des Nations Unies, la Colombie produirait 1 380 t de cocaïne.

Côté entreprises, en Thaïlande, Coffee Concepts, dont les actionnaires sont F&N Retail Connection et Maxim’s Caterers, vient de conclure un accord avec Starbucks pour racheter 100% de ses actions dans Starbucks Coffee (Thaïland).

CAOUTCHOUC

Net rebond du marché du caoutchouc cette semaine qui a enchainé cinq séances consécutives de hausse.  Parti de 191,8 yens le kilo vendredi sur le Tocom, les cours ont clôturé jeudi à 194,2 (1,77) le kilo, un plus haut de deux mois et demi. Même tendance à Shanghai, de 11 850 yuans la tonne, ils ont atteint 12030 yuans ($1 742) la tonne. Plusieurs facteurs ont soutenu le marché :  des prix physiques plus fermes en Thaïlande ;  la crainte d’un resserrement de l’offre mondiale ; les cours du pétrole ; les négociations sur la fusion Fiat-Chrysler-Renault, qui si elle se réalise donnerait naissance au troisième constructeur mondial automobile ; la décision de la Chine d’autoriser les investisseurs étrangers à avoir davantage accès à son marché à terme afin d’accélérer le lancement de contrats à terme sur le  caoutchouc TSR20, le riz et les engrais ainsi que  les dernières perspectives de ventes de véhicules automobiles en Chine avec 28,1 millions d’unités en 2019.

Une reprise certes mais la guerre commerciale sino-américaine fragilise toujours le marché avec une réduction potentielle de la demande.

La Thaïlande retarde à nouveau la mise en œuvre de l’accord de réduction de l’offre. Le président de l’association thaïlandaise du caoutchouc  a déclaré mercredi qu’il était   peu probable que la Thaïlande réduise ses exportations de caoutchouc immédiatement. La Thaïlande devait commencer à réduire ses exportations le 1er avril, avec l’Indonésie et la Malaisie, date fixée par le Conseil tripartite international du caoutchouc (ITRC), composé des trois pays, en mars.

L’offre mondiale de caoutchouc naturel – production et stocks – a déjà diminué ces derniers mois et les niveaux sont en deçà des attentes, a déclaré Chaiyos Sincharoenkul, président de la Thailand Rubber Association. Les approvisionnements mondiaux en caoutchouc devraient atteindre 14 millions de tonnes (Mt) en 2019, en hausse de 2% par rapport à 2018, tandis que la demande mondiale devrait augmenter de 2,4% à 14,31 Mt, a précisé Chaiyos Sincharoenkul. La demande en Chine, qui représente 40% de la consommation mondiale, augmentera de 1,9% par rapport à l’année précédente pour atteindre 5,78 Mt en 2019, a ajouté le président. Quant à la  production thaïlandaise de caoutchouc, elle  devrait augmenter de moins de 0,9% à 4,923 Mt. Le pays compte booster la consommation intérieure de caoutchouc avec l’objectif de la porter à 1 Mt, soit environ 20% de sa production.

La nouvelle politique de la Chine sur les importations de caoutchouc mélangé affectera 50% de ses importations en provenance de Thaïlande et toutes ses importations en provenance du Vietnam, a déclaré mercredi un responsable de l’association nationale du caoutchouc. L’Administration générale des douanes de Chine aurait intensifié les inspections de mélanges de caoutchouc, ou de caoutchouc naturel améliorés par l’ajout de produits chimiques, afin de s’assurer que les importateurs ne qualifiaient pas les envois de mélanges de caoutchouc pour tirer parti d’un taux de droit réduit sur la substance. L’association a suggéré au gouvernement de définir une nouvelle norme technologique pour les importations de caoutchouc mixte afin de faciliter les expéditions, a déclaré Zheng Wenrong, vice-président de l’Association du caoutchouc naturel de Chine.

COTON

Le redressement du marché du coton se confirme. Après avoir gagné 3,6% la semaine dernière les cours ont clôturé jeudi à 69,35 cents le kilo contre 68,39 cents vendredi dernier. Une reprise surtout impulsée par les conditions météorologiques aux Etats-Unis mais les fondamentaux sont toujours plutôt orientés à la baisse avec l’absence d’accord américano-chinois et un dollar fort.

Le  Mali est sur le point d’atteindre  une récolte de coton record de 800 000 tonnes pour 2019/20, en hausse de 22% par rapport à 2018/19, a annoncé lundi le ministère de l’Agriculture en évoquant la hausse des superficies emblavées, de bonnes précipitations attendues et l’augmentation des prix pour stimuler la production.

Au Togo, le prix au producteur pour la campagne 2019/10 a été fixé à FCFA 265 le kilo avec un objectif de production de 150 000 tonnes (voir Au Togo, le prix d’achat de coton graine fixé en hausse à FCFA 265).

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme, après un rally de trois jours  consécutifs, ont clôturé jeudi en baisse à 2 084 ringgits ($497,37) la tonne mais en légère progression par rapport à vendredi dernier (23 013 ringgits). Si le soja a particulièrement soutenu cette semaine le marché de l’huile de palme, on s’achemine vers une nouvelle chute mensuelle de l’huile de palme.

La Malaisie veut  incorporer davantage  l’huile de palme dans le biodiesel utilisé dans le secteur des transports afin de développer sa consommation intérieure. Le ministère du Commerce et de l’industrie a indiqué samedi dernier qu’il collaborait avec le ministère des Industries primaires afin d’inclure une spécification dite “compatible B20 / B30”  d’ici à 2020 pour les véhicules. L’objectif est d’augmenter le minimum d’huile de palme que les producteurs locaux doivent ajouter à leur carburant biodiesel à 20%, soit le double du niveau actuel. En décembre, dans le cadre du mandat sur le biodiesel B10, le gouvernement avait augmenté le contenu de 7% à 10%.

Côté entreprises, Estée Lauder Compagnies s’est associée à BASF, à l’ONG Solidaridad et à la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) dans le cadre d’un projet de trois ans visant à promouvoir la production durable d’huile de palme et de dérivés du palmier dans le district de Way Kanan, à Lampung en Indonésie. L’objectif du projet est d’améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs et leur production durable d’huile de palme et de palmiste, par le biais d’une formation continue et d’un soutien technique pour la mise

Le groupe Bolloré a été assigné lundi devant le Tribunal de Grande instance de Nanterre  par dix ONG (Sherpa, ReAct, Grain, FIAN-Belgium, Pain pour le prochain, Synaparcam, Foder, SNJP, l’amicale des Riverains d’Edéa et le syndicat Satam) pour contraindre le groupe à mettre en œuvre le plan d’action, acté en 2013 afin de remédier à de nombreux problèmes sociaux, environnementaux et fonciers signalé  à  Socoplam au Cameroun.  Le groupe Bolloré détient 38,75% de la holding luxembourgeoise Socfin, qui détient elle-même une participation dans Socapalm.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz n’ont guère changé dans les grands centres asiatiques avec quelques nouveaux accords.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% du Vietnam sont restés inchangés à 350 $ la tonne. Toutefois, les prix devraient probablement baisser au cours des prochaines semaines à mesure que la récolte estivale-automnale s’accélère. La récolte atteindra son maximum  à la mi-juin. Mais, selon les négociants, la qualité du riz issu de la nouvelle récolte devrait être inférieure à celle de la récolte hiver-printemps en raison des conditions météorologiques défavorables et des maladies.

Le gouvernement estime que les exportations de riz du Vietnam  de janvier à mai ont diminué de 5,3% par rapport à l’année précédente.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont aussi stables à $364 -$367 la tonne avec toujours une demande modérée des acheteurs africains.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont pratiquement inchangés à $385-$402 la tonne contre $385-$400  la semaine dernière, du fait de la concurrence féroce d’autres exportateurs.

Le ministère thaïlandais du Commerce estime que les exportations de riz s’élèveraient à 10 millions de tonnes (Mt) cette année, contre 11 Mt en 2018, tandis que l’Association des exportateurs de riz fixait les exportations à 9,5 Mt pour 2019.

Le Bangladesh a levé jeudi l’interdiction des exportations. L’objectif est de vendre 1,5 Mt, selon le ministre de l’Agriculture, Abdur Razzak. La semaine dernière, le Bangladesh a augmenté les droits d’importation sur le  riz de 28% à 55%, suite aux nombreuses protestations des producteurs (voir notre Chronique du 23 mai 2019).

SUCRE

Stimulé par le tendance générale à la hausse sur les marchés agricole cette semaine, le sucre roux a terminé hier soir à New York en légère hausse, à 11,76 cents la livre (lb) contre  11,66 cents  vendredi  dernier, semaine durant laquelle il avait gagné 1%. Quant au sucre blanc, la tonne a clôturé à Londres hier quasiment inchangé, à $ 323,90 contre $ 324,40 vendredi dernier.

Au Brésil, la faiblesse des cours du sucre et la forte demande en éthanol  incitent les raffineurs à consacrer davantage de canne à la production d’éthanol plutôt que de sucre. Caio Carvalho de Canaplan a révisé à la baisse cette semaine ses estimations : seulement 34% à 34,5% de la canne serait allée à la fabrication de sucre au mois d’avril contre une estimation initiale de 38%. De ce fait, il a révisé aussi à la baisse de 2 Mt ses estimations de production de sucre en avril dans la région du Centre-Sud du Brésil, à 26 Mt contre les 28 Mt estimées précédemment. Si ces chiffres sont confirmés, ce serait la plus faible production de sucre dans cette région depuis la campagne 2007/08.

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