Les OGM toquent à la porte du Nigeria

 Les OGM toquent à la porte du Nigeria
Partager vers

Les OGM vont-ils bientôt envahir les assiettes des Nigerians ? Le Département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA) a publié, le 20 mai, un rapport qui présente l’actualité et l’émergence des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture du Nigeria. Force est de constater que les aliments modifiés se font de plus en plus présents dans les cultures d’essais chez le géant africain.

Pour atteindre la sécurité alimentaire, le Nigeria a créé, en 2001, l’Agence nationale de développement de la biotechnologie (NABDA) pour promouvoir, commercialiser et réglementer les produits de la biotechnologie. En 2015, l’Agence nationale de gestion de la biosécurité (NBMA) est constituée à son tour. Destinée à prévenir des risques biotechnologiques, elle supervise l’utilisation de ces pratiques et réglemente la commercialisation des produits OGM. Par exemple, la loi nigériane sur la biosécurité impose l’étiquetage obligatoire des produits OGM et une modification génétique de l’aliment inférieur à 4 %.  En 2018, le Nigeria approuve officiellement sa première culture de coton modifié génétiquement (Bt) (lire nos informations). Le Nigeria démarre la production commerciale du coton Bollgard II qui sera planté par un groupe pilote de 1 000 agriculteurs à travers un programme du gouvernement lors de la prochaine saison de plantation. En janvier 2019, le pays a commercialisé une variété de niébé modifié génétiquement (lire nos informations).

D’autres cultures tapent à la porte de ce cercle très fermé des OGM au Nigeria. Le maïs résistant à la sécheresse a été pensé en 2016 suite à la demande de Monsanto (actuel Bayer) (lire nos informations) mais les essais n’ont pas encore commencé.

En outre, un permis a été délivré pour un premier essai de soja tolérant aux herbicides encadré par le Service de quarantaine agricole du pays (NAQS). Par ailleurs, le manioc résistant aux virus et amélioré sur le plan nutritionnel (le projet VIRCA Plus) est en cours de réflexion. Le projet vise à produire du manioc résistant à deux maladies : le virus de striure brune du manioc (CBSD) qui détruit les racines comestibles, et la maladie de la mosaïque du manioc (CMD) qui peut retarder ou même tuer les plantes. Ces deux maladies sont propagées par les mouches blanches qui ne peuvent pas être contrôlées par des pesticides. Enfin, les dernières cultures telles que le sorgho bio-fortifié et le riz à l’azote et à l’utilisation efficace de l’eau et tolérante au sel (NEWEST) en sont à différents stades d’essais.

Rappelons que la plus grande économie d’Afrique – au PIB nominal de $ 444 milliards – est un important producteur de pétrole et de gaz qui représentent 80 % des revenus du pays. Dans le même temps, le secteur agricole peine à décoller et ne représente que 20 % du PIB alors qu’il emploie 70 % de la population. Le pays est un importateur net de produits alimentaires et agricoles (environ $ 7 milliards par an). L’USDA relève que le pays manque d’infrastructures, de politique efficace, qu’il subit l’insécurité et le changement climatique, ce qui nuit au décollage de sa production agricole.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *