La consommation de céréales au Nigeria impactée par l’affaiblissement du pouvoir d’achat

 La consommation de céréales au Nigeria impactée par l’affaiblissement du pouvoir d’achat
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La politique de promotion de l’activité agricole au Nigeria ajoutée à la valorisation de la monnaie locale, le naira, ont pour résultat un accroissement de la production agricole nationale. Toutefois, les prix des produits locaux sont, généralement, peu compétitifs par rapport à ceux des céréales importées et souvent en hausse par rapport à leurs moyennes en 2016, souligne le Département américain de l’Agriculture (USDA) dans un rapport publié mercredi.

En effet, parallèlement à sa nouvelle politique de change, le gouvernement a exclu 41 produits de l’accès au marché des devises, dont  des produits agricoles tels que le riz. Et l’affaiblissement du pouvoir d’achat des Nigérians à impacter  la consommation de certaines céréales.

Ce manque de compétitivité est lié aux coûts élevés des intrants et de la mécanisation, aux faibles économies d’échelle ainsi qu’à la faiblesse des infrastructures, entre autres facteurs. En outre, selon l’USDA, le gouvernement n’accorderait que 2% de son budget aux projets agricoles, limitant ainsi leur développement et l’essor des filières. L’USDA note également que la demande des pays voisins pour les céréales nigérianes est forte car pour eux elles sont moins chères. Ainsi, une part importante de la production céréalière nationale part vers ces pays limitrophes.

L’USDA passe en revue trois filières, chiffres à l’appui. S’agissant du blé, la production nationale est stable, à 60 000 tonnes (t) tandis que les importations sont passées de 4,4 millions de tonnes (Mt) en 2015/16 à 4,97 Mt en 2016/17 et sont estimées atteindre 5 Mt en 2017/18 ; la part de marché des Etats-Unis est de 40%. La consommation nationale, de 4 Mt en 2015/16, a atteint 4,6 Mt en 2016/17 et devrait se maintenir à ce niveau en 2017/18. L’USDA souligne que les prix des produits locaux comme le “garri” dérivé du manioc, ou encore le mil et d’autres céréales demeurent plus chers que le blé. Toutefois, celui-ci en provenance des Etats-Unis souffre d’un taux de fret de $ 32 la tonne contre $ 23 pour du blé provenant de la région de la Mer noire, le grand concurrent.

Quant au riz, les superficies consacrées à cette culture ont augmenté de 3% en 2016/17 par rapport à la campagne précédente, à 3,2 millions d’hectares. La production de riz décortiquée est estimée à 3,7 Mt, en hausse de 4%. La consommation nationale est de 5,3 Mt en 2016/17, en baisse de 12% sur un an. Les stocks de début de campagne ont, quant à eux, encore plus chuté, de l’ordre de 70%, à 580 000 t en 2016/17. A noter que la politique de change très stricte appliquée au riz importé a provoqué un doublement du prix au détail, à $ 45 le sac de 50 kg contre $ 24 l’année précédente. Les consommateurs s’en sont donc détournés. Ceci dit, avec l’amélioration de la conjoncture économique, la demande, notamment des populations urbaines qui aiment le riz importé parboiled, devrait grimper à 6,2 Mt.  Les importations en 2016/17 sont estimées à 2,4 Mt, en hausse de 14% sur 2015/16, mais elles baisseraient en 2017/18 à 2,3 Mt.

La production de maïs en 2017/18 se contracterait  à 6,9 Mt contre 7,2 Mt en 2016/17 et 7 Mt en 2015/16. Cette baisse serait à attribuer, selon l’USDA, au manque de politique de soutien du gouvernement nigérian à la filière. En outre, la filière élevage, de volailles comme de bétail, grande consommatrice de maïs, a été impactée par le ralentissement économique. Côté importations, elles passeraient de 300 000 t en 2015/16 à 350 000 t la campagne actuelle et grimperaient à 400 000 t en 2017/18.

La production de sorgho, quant à elle, serait relativement stable entre 2016/17 et 2017/18 à 6,5 Mt contre 6,1 Mt en 2015/16, les importations étant, selon l’USDA, inexistantes.

Début septembre,  le gouvernement annoncé la fin de la récession et certains estiment qua la croissance économique pourrait atteindre 1,8% en 2018.

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