Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 24 avril 2024

 Chronique Énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest au 24 avril 2024

@Gert Altmann de Pixabay

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Alors que la moitié des habitants en Afrique est encore dépourvue d’accès à l’électricité, la Banque mondiale avec la BAD ont lancé un partenariat pour connecter 300 millions d’Africains d’ici à 2030. Lors de l’assemblée de l’Inera, l’Accelerated Partnership for Renewables in Africa (APRA) prend forme tandis que Nuclear Energy Agency (NEA) collabore de plus en plus avec les pays africains. Les gouvernements du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire ont approuvé la construction de deux centrales solaires respectivement à Donsin et Sokhoro.

AFRIQUE

Lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fmi à Washington la semaine dernière, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont noué un partenariat pour connecter 300 millions d’Africains à l’électricité en 2030, soit réduire de moitié le nombre de personne sur le continent n’ayant pas l’accès à l’électricité.

Dans ce cadre, la Banque mondiale s’emploiera à raccorder 250 millions de personnes à l’électricité par le biais de systèmes d’énergie renouvelable décentralisés ou de réseaux de distribution et la BAD soutiendra les 50 millions de personnes supplémentaires. Pour connecter 250 millions de personnes, $30 milliards d’investissements publics seront nécessaires, notamment par l’intermédiaire de l’Association internationale de développement (IDA), l’institution en charge des dons et des prêts concessionnels aux pays à faible revenu, qui jouera un rôle essentiel. En outre, les gouvernements devront mettre en place des politiques pour attirer l’investissement privé et réformer les services publics afin qu’ils soient financièrement sains et efficaces grâce à des mécanismes tarifaires protégeant les pauvres.

Toujours selon la Banque mondiale, le raccordement de 250 millions de personnes présenterait des opportunités d’investissement pour le secteur privé dans les énergies renouvelables de $9 milliards.

Lors de la 14ème session de l’Assemblée de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), qui s’est déroulée les 17 et 18 avril à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis, a été discuté de la stratégie à mettre en œuvre pour l’Accelerated Partnership for Renewables in Africa (APRA). Lancé lors de la COP28 l’année dernière, l’APRA, plateforme collaborative unique, s’appuie sur la Déclaration de Nairobi sur le changement climatique annoncée lors du Sommet africain sur le climat, au Kenya, en septembre 2024. La Déclaration fixe un objectif ambitieux visant à augmenter la capacité renouvelable du continent de 56 GW en 2022 à 300 GW d’ici 2030.

Les objectifs de l’APRA sont de mobiliser des financements, d’impliquer le secteur privé et de fournir une assistance technique ciblée et un renforcement des capacités. L’approche innovante de l’APRA est guidée par les plans nationaux élaborés par les pays membres, garantissant ainsi que les initiatives sont adaptées aux besoins et aux circonstances spécifiques. Au cours des discussions modérées, les panélistes ont souligné l’importance d’un soutien contextualisé, réitérant le fait que chaque pays africain est unique dans ses besoins et ses priorités.

NUCLÉAIRE

Lors de la 147ème session du Comité directeur la Nuclear Energy Agency (NEA) la semaine dernière à Paris, le directeur général William D. Magwood a souligné la collaboration croissante de l’AEN avec les pays africains, dont un nombre croissant considèrent l’énergie nucléaire comme un élément important de leur stratégie énergétique. Il a également informé les délégués de la nouvelle initiative « Common Journey », une initiative conjointe avec le Centre de développement de l’OCDE, qui verra l’AEN s’engager avec les pays africains pour faciliter la mise en place de cadres créant des opportunités de développement économique durable grâce à une politique en matière d’énergie nucléaire.

BURKINA FASO

L’Assemblée législative de transition a adopté la semaine dernière, le projet de loi portant autorisation de ratification de la convention de prêt concessionnel entre le Burkina Faso et la Banque Export Import de Chine (China Eximbank) pour la construction d’une centrale solaire de 25 MWc avec 5 MW/20MWh de stockage à Donsin, province de l’Oubritenga, région du Plateau central d’un coût de FCFA 30 milliards. Selon le ministre de l’Energie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba le projet permettra de sécuriser l’aéroport de Donsin en termes d’approvisionnement en énergie et d’augmenter la production nationale de 45 GiWh par an, soit une augmentation de 6% de la production actuelle. Il va aussi permettre de raccorder plus 50 000 nouveaux ménages et former plus de 50 cadres du secteur de l’énergie.

La convention de prêt avait été signée en 2023, selon l’AIB.

CÔTE D’IVOIRE

Le conseil des ministres du 17 avril dernier a adopté le décret portant approbation de la Convention de concession pour la conception, le financement, la construction, la détention en pleine propriété, l’exploitation et le transfert d’une centrale solaire de 52 M (MWc), à Sokhoro, dans la Sous-Préfecture de Ferkessédougou. Cette convention a été signée en janvier 2024 avec la société Ferke Solar SA (Lire notre Chronique du 31 janvier 2024). D’une capacité installée de 52 MWc et avec une production moyenne annuelle de 85,9 GWh, la centrale sera implantée sur un site d’une superficie de 70 hectares à Sokhoro, dans la région du Tchologo. Le coût global du projet est évalué à FCFA 39,5 milliards.

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