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Déforestation : la situation s’aggrave en 2022 avec plus 10% de la forêt tropicale perdue

 Déforestation : la situation s’aggrave en 2022 avec plus 10% de la forêt tropicale perdue

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En dépit des engagements pris lors de la COP26 à Glasgow, la déforestation se poursuit à un rythme alarmant dans un contexte de changement climatique et de perte de la biodiversité. La perte de la forêt primaire tropicale a atteint 4,1 millions d’hectares en 2022, soit 10% de plus qu’en 2021, selon les données de l’Université du Maryland disponibles sur la plate-forme Global Forest Watch du World Ressources Institute (WRI). Ceci représente l’équivalent de la perte de 11 terrains de football de forêt par minute. Ou encore, cette perte de forêt a produit 2,7 gigatonnes d’émissions de dioxyde de carbone, soit l’équivalent des émissions annuelles de combustibles fossiles de l’Inde !

La perte de forêt primaire s’est accélérée dans les deux pays les plus important en forêt tropicale, le Brésil et la République démocratique du Congo tandis qu’elle a rapidement augmenté dans d’autres pays comme le Ghana et la Bolivie. Toutefois, l’Indonésie et la Malaisie ont réussi à maintenir les taux de perte de forêt primaire à des niveaux record.

L’Amazonie brésilienne connaît le taux le plus élevés de pertes non liées à un incendie depuis 2005 avec un taux de perte de forêt primaire en hausse de 15% sous l’effet l’érosion de la protection de l’environnement par l’administration Bolsonaro.

 

Situation alarmante en RD Congo et au Ghana

Juste après le Brésil, se situe la République démocratique du Congo (RDC), où le taux de perte de forêt primaire demeure à un taux élevé avec une légère croissance depuis 2017 avec un demi-million d’hectares perdu en 2022. Une déforestation causée principalement par l’agriculture à petite échelle et la production de charbon de bois, 81% de la population n’ayant pas accès à l’électricité. Si un accord de $500 millions a été signé lors de la COP26, jugé prometteur par le WRI, il n’a pas encore eu d’impact sur le taux de déforestation. En outre, souligne le WRI, « malgré son engagement à respecter les objectifs de conservation des aires protégées, le gouvernement de la RDC a récemment vendu aux enchères des permis d’exploration pétrolière et gazière dans des forêts vierges et des tourbières riches en carbone et a indiqué qu’il lèverait bientôt son moratoire sur les nouvelles concessions forestières ».

Autre pays en Afrique où la situation est critique, le Ghana où la perte de forêt a atteint un niveau record, le pays ayant connu la plus forte augmentation en pourcentage de la perte de forêt primaire ces dernières années. En 2022, le Ghana a perdu 18 000 hectares en majorité dans les aires protégées. « Une partie de la perte est adjacente aux plantations de cacao et présente un schéma de défrichement à petite échelle probablement associé à la production de cacao. D’autres pertes semblent être liées aux incendies et à l’extraction de l’or » souligne le WRI.

Faible taux de déforestation en Indonésie et en Malaisie

Alors que l’Indonésie et la Malaisie sont très souvent pointées du doigt à travers la production de l’huile de palme, ces deux pays ont pris des mesures pour réduire la déforestation avec succès. En Indonésie, la perte de la forêt primaire reste à des nouveaux historiquement bas avec une réduction continue de la déforestation enclenchée à partir de 2016 grâce aux politiques gouvernementales notamment des efforts plus soutenus de prévention et surveillance des incendies, la fin de l’octroi de nouvelles licences sur la forêt primaire et/ou les tourbières ou l’application de la loi. De même en Malaisie, la perte de forêt primaire est restée faible en 2022 et s’est stabilisée ces dernières années grâce à l’action du gouvernement et des entreprises ? « Les engagements No Deforestation, No Peat and No Exploitation (NDPE) couvrent désormais la majorité du secteur de l’huile de palme et en 2018, la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) a renforcé ses exigences de certification. En outre, le Conseil malaisien de l’huile de palme durable (MSPO) a été créé en 2015 pour certifier l’huile de palme cultivée de manière durable. En 2017, le gouvernement malaisien a mandaté la certification MSPO à partir de 2020. L’action gouvernementale positive s’est poursuivie ces dernières années, avec un plafond de superficie de plantation établi de 2019 à 2023 et de nouvelles lois forestières promulguées en 2022 pour durcir les sanctions en cas d’exploitation forestière illégale » observe le WRI.

A noter que la Côte d’Ivoire fait partie des dix premiers pays ayant réduit la perte de ses forêts primaires se situant à la cinquième position.

 

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