Parole d’Expert – Malick Gueye

L’enjeu des premières journées nationales avicoles au Bénin

Malick Gueye est directeur général de MGE Partners et représentant Afrique du Salon international de l’élevage (SPACE)

C’est parti ! A l’instar de l’Interprofession avicole ivoirienne (Ipravi), les professionnels de l’élevage au Bénin viennent à leur tour de lancer leurs premières Journées nationales avicoles (JNAB). Sous le thème “Développement des productions avicoles pour la sécurité alimentaire du Bénin”, elle se sont déroulées du 22 au 24 novembre au Stade Général Mathieu Kerekou de Kouhounou et, juste en face, à l’hôtel Pantagruel.

Nous avons, depuis trois ans, pensé organiser un tel évènement à grande implication, mais nous n’y sommes pas parvenus. Cette année (2018) est la bonne pour lancer ces journées avicoles qui manquent cruellement à la dynamique actuelle de notre secteur d’activité“, a souligné le président de l’interprofession du Bénin, Arona Ottala.

Des journées auxquelles ont participé, notamment, le ministre de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche, Cossi Gaston Dossohoui, et les acteurs professionnels, mais aussi des délégations du Togo et de la Côte d’ivoire à travers leurs interprofessions avicoles, ainsi que le représentant Afrique du Salon international de l’élevage (SPACE, lire nos articles dans l’onglet Elevage) à Rennes, en France, Malick Gueye. Un appel m’a été lancé afin aider à construire un modèle de Space en Afrique.

L’aviculture béninoise est prête

L’objectif de ces premières journées avicoles était de promouvoir le savoir-faire des aviculteurs béninois mais surtout de démontrer à l’Etat que l’aviculture béninoise peut répondre aux besoins en œufs et en viandes des populations.

Rappelons que l’interprofession avicole du Bénin (IAB) a été mise en place le 8 octobre 2011 puis restructurée le 11 avril 2017, dans le but de lui donner une nouvelle orientation. Elle regroupe l’Union nationale des aviculteurs professionnels du Bénin (Unap-Bénin), l’Association des transformateurs et distributeurs des produits avicoles du Bénin (Atradipa-Bénin) et l’Union des fournisseurs d’intrants et de services en avicultures du Bénin (Ufisab).

La production actuelle du Bénin, par an, est de 13 000 tonnes (t) d’œufs et 18 000 t de viande et les producteurs ont pour objectif de doubler la production d’ici 2022. Le challenge sera donc de passer, annuellement, de 15 000 à 30 000 t d’œufs et de 18 000 t à 50 000 t de viande.

La dynamique locale

L’aviculture béninoise a connu un réel progrès ces 10 dernières années comme en atteste l’accroissement de nouvelles fermes modernes, de fabriques d’aliments, de couvoirs et de cabinets vétérinaires.

Une dynamique favorisée par deux éléments. Le premier est la demande accrue de la population mais surtout du Nigeria voisin. Ce marché, plus lucratif que le marché béninois, a amené certains producteurs béninois à moderniser et à mettre en norme leur ferme pour offrir des produits de qualité au marché. Deuxième élément, la formation des acteurs dans les métiers d’élevage pour mieux gérer leurs activités.

Le développement des productions avicoles nationales est une préoccupation de tous les pays africains pour assurer la sécurité alimentaire. D’où la volonté des producteurs béninois d’inverser la tendance pour miser à 100% sur une production locale répondant aux besoins des populations. Pour ce faire, a-t-il été souligné lors des JNAB, il faudra que l’Etat béninois mette en place une politique de fermeture des importations des produits congelés tels que les œufs et la viande pour accompagner par des moyens en formation, en financement et autres, les producteurs.

Des produits locaux de qualité comme ont pu le constater les participants aux Journées à l’occasion de soirées barbecues où les différentes offres en volaille et œufs produits localement étaient, bien évidemment, à l’honneur.