Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 1er juin 2022

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 1er juin 2022
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Une actualité des énergies renouvealbles en Afrique de l’Ouest dominée par les assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD) qui sont toujours sources d’information, rapports et accords. Ceci n’a pas empêché une belle actualité dans les pays pris individuellement, notamment des nominations à des postes clefs et des stratégies d’entreprises qui ne cessent de se développer en accord avec les énergies renouvelables.

AFRIQUE   SAHEL  COTE D’IVOIRE  GHANA  GUINÉE  SÉNÉGAL TOGO

AFRIQUE

Selon le rapport annuel de la Banque africaine de développement (BAD) Perspectives économiques en Afrique 2022 présenté la semaine dernière lors de ses assemblées annuelles qui se sont tenues au Ghana, avec 46 % en 2020, la part des sources d’énergie fossile dans le mix énergétique de l’Afrique est relativement modeste comparée à d’autres régions du monde. Le continent utilise davantage les technologies applicables aux énergies renouvelables (ER), en particulier avec le gaz naturel qui pourrait servir de combustible de transition dans les pays qui y ont accès, leur permettant alors de réduire progressivement la part du charbon dans leur mix énergétique. Toutefois, selon la BAD, “L’évolution vers des sources d’énergie à faible émission de carbone pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) est d’une importance capitale, mais cette évolution doit rester compatible avec la réalisation des aspirations de développement du continent et la réalisation des besoins énergétiques non satisfaits de quelque 600 millions d’Africains.”

L’Afrique a besoin d’investir annuellement entre $ 32 à $ 40 milliards tout au long de sa chaine de valeur énergétique pour atteindre l’objectif de l’électricité pour tous d’ici 2030, est-il précisé. Or, actuellement, il manque $ 17 à $ 25 milliards par an, 33% de ce gap étant le fait des économies les plus importantes du continent à savoir le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud.

Lors de ses assemblées annuelles, la coopération entre la BAD et la Norvège pour que l’Afrique profite de son expertise en matière d’énergies vertes et renouvelables a été mise en exergue. Pour Bjorg Sandkjaer, secrétaire d’État au ministère norvégien des Affaires, “C’est une grande priorité pour nous, de travailler directement avec les pays mais aussi par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement pour encourager la production alimentaire locale, soutenir les petits exploitants agricoles pour qu’ils aient quelque chose à manger, mais aussi à vendre.”

Enfin, notons que l’allemand Daniel Alexander Schroth a été nommé mardi dernier au poste de directeur chargé du Département des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la BAD, avec effet au 16 mai 2022. Il assurait jusque-là l’intérim du directeur du département et était conseiller du vice-président du Groupe de la Banque chargé de l’Électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte.

l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (l’Alliance) a décidé d’allouer $ 50 millions à la Facilité universelle pour l’énergie (UEF), mécanisme dédié au financement de l’accès à l’énergie propre lancé en 2020 par le Sustainable Energy for All (SEforALL). Pour sa part, rappelons que l’Alliance est un partenariat mondial qui vise à mobiliser $ 100 milliards en 10 ans pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables dans les pays en développement, en Afrique, en Amérique latine et en Asie.

L’UEF est déjà active en Afrique subsaharienne, notamment à Madagascar, en Sierra Leone et au Bénin. La première vague de financement de la facilité vise à soutenir l’accès aux énergies renouvelables pour 2,3 millions de personnes d’ici à 2023. Elle misera sur les mini-réseaux solaires dont l’impact est désormais avéré sur l’électrification des zones rurales en Afrique au sud du Sahara. Outre l’Alliance, la Facilité universelle pour l’énergie est soutenue par Power Africa, Good Energies, UK Aid, la fondation Rockefeller, Carbon Trust, l’Association des développeurs de mini-grids en Afrique (Amda) et la fondation Shell.

SAHEL

La Banque africaine de développement (BAD), MASEN et RES4Africa lancent un programme de formation dédié à l’énergie solaire afin de favoriser l’adoption de l’énergie solaire dans cinq pays du Sahel. Le programme, qui sera mené au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger, s’adressera aux professionnels de l’énergie et aux décideurs politiques des pays cibles, et proposera un premier cycle de formation institutionnelle en juin-juillet, suivi d’une formation sur les mini-réseaux en septembre-octobre, selon le communiqué de la BAD.

CÔTE D’IVOIRE

Il n’est sans doute pas anodin pour l’évolution de la politique d’énergies vertes en Côte d’Ivoire que ce soit l’ancien ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly, qui ait pris hier officiellement ses nouvelles fonctions de ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie. En effet, il était absent du pays au moment de sa nomination au nouveau gouvernement car il suivait à Harvard le programme d’« Executive Education ». Au niveau de l’énergie, il a déclaré souhaiter une bonne négociation de la transition énergétique de la Côte d’Ivoire vers des énergies propres et pérennes. L’intérim, du 25 avril au 30 mai 2022, avait été assuré par le ministre Bouaké Fofana.

GHANA

Mercredi à Accra, l’Agence française de développement (AFD) et la Ghana Commercial Bank (GCB) ont signé un accord de $ 13,7 millions et un accord de subvention de plus de € 1 million pour soutenir les entreprises ghanéennes dans le développement de projet d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre du programme Sunref de l’AFD, qui est un label finance verte du groupe de développement qui appuie les acteurs économiques des pays du Sud afin qu’ils saisissent les opportunités liées aux transitions énergétique et environnementale, et encourage les institutions financières locales à financer celles-ci. En l’occurrence GCB.

Mercredi dernier, en marge des assemblées générales de la BAD à Accra s’achevaient, le Ghana a signé des accords avec le Fonds africain de développement et la Suisse pour le projet “Ghana Mini Grid and Solar Photovoltaic Net Metering”. Le projet bénéficiera aux écoles, aux centres de santé et aux communautés à travers le pays. Il s’agit de développer 35 mini-réseaux et jusqu’à 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques à compteur qui seront installés sur le toit des PME et des foyers. A cette occasion, le ministre ghanéen des Finances Ken Ofori-Atta a rappelé que le taux d’accès à l’électricité du Ghana est actuellement de 87,13%. Mais, le dernier kilomètre est souvent le plus cher et le plus difficile, a-t-il noté. Selon l’ambassadeur suisse Paravicini, ce projet devrait apporter une électricité durable et abordable à plus de 6 000 petites et moyennes entreprises et à près de 5 000 ménages, en plus de 1 100 bâtiments publics.

Le coût global du projet est estimé à $ 85,88 millions comprenant la composante mini-réseau ($ 40,29 millions) et une composante de comptage ($ 44,89 millions). Le FAD financer $ 27,39 millions, le Ghana $ 16 millions et la Suisse $ 14 millions, la BAD mobilisant un financement concessionnel de $ 28,49 millions.

GUINÉE

La Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (Fenelec) et l’Association des entrepreneurs d’electricité en Guinée (AEEG) ont signé jeudi dernier, à l’occasion du Forum sur l’efficacité énergétique et le développement durable,  une convention-cadre en vue de professionnaliser et de moderniser le secteur de l’énergie guinéen, rapporte Africaguinee.com.

Selon la Cheffe de cabinet du ministère de l’Energie, de l’hydraulique et des hydrocarbures, Nima Bah,  « des réflexions sont déjà en cours. A savoir, la révision des conventions liant l’Etat aux entrepreneurs, la facilitation des partenariats avec des acteurs étrangers ainsi que la mise en place des mécanismes plus efficients pour rendre cette nouvelle dynamique plus profitable à notre Nation ». Selon le secrétaire général de l’AEEG les préoccupations seront désormais l’électrification rurale de la Guinée.

SÉNÉGAL

Dix Sénégalaises ont achevé la semaine dernière leur formation de six mois pour installer et entretenir des infrastructures d’énergie solaire, fruit d’un partenariat entre DP World Dakar, filiale de DP World, leader des solutions de logistiques intelligentes et l’ONG indienne Barefoot College International (BCI). Surnommées « Solar Mamas », ces dix femmes viennent de villages non électrifiés dans le département de Ranérou, au nord du pays. De retour dans leurs communautés, elles pourront ainsi assurer l’installation et la maintenance des équipements.

TOGO

Kya-Energy Group a été sélectionné comme entreprise innovante dans la catégorie des entreprises œuvrant dans les énergies renouvelables lors de la 17ème édition du Gala des 100 entreprises les plus dynamiques du Togo qui s’est tenue vendredi. L’entreprise met en avant notamment son logiciel novateur de dimensionnement Kya-Energy Group qui permet de faire un compromis entre fiabilité technique et accessibilité économique des systèmes solaires autonomes, selon agridigitale.net. Elle propose aussi des formations de pointe en énergie solaire photovoltaïque.

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