Le recyclage du plastique en Côte d’Ivoire prend une tournure industrielle

 Le recyclage du plastique en Côte d’Ivoire prend une  tournure industrielle
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L’Unicef a annoncé cette semaine aller de l’avant, avec son partenaire colombien Conceptos Plasticos, dans son projet de recyclage d’emballages plastiques pour fabriquer des briques pour construire des écoles en Côte d’Ivoire.

Quels liens avec l’agriculture ou l’agro-industrie ? Ils sont innombrables avec des plastiques  qui jonchent les campagnes africaines, réduisant la productivité agricole et grande cause de mortalité du bétail, mais aussi polluant les cours d’eau et océans, provoquant d’importantes destructions de poissons. Les périphéries des grandes villes croulent sous les plastiques alors que l’agriculture et l’élevage péri-urbains se développent.

Une “pierre” à l’édifice

S’agissant du projet, “son potentiel est triple“, explique la directrice exécutive de l’Unicef, Henrietta Fore : “davantage de salles de classe pour les enfants en Côte d’Ivoire, moins de déchets plastiques dans l’environnement et des sources de revenus supplémentaires pour les familles les plus vulnérables.”

De quoi s’agit-il ?  E.n février dernier, l’Unicef a annoncé  construire  neuf nouvelles salles de classe en plastique recyclé venu de Colombie pour 450 élèves du primaire et du préscolaire à Gonzaville, un quartier Abidjan, à Divo (Sud) et Toumodi (Centre). Mardi, une étape supplémentaire est franchie avec l’annonce par l’Unicef et l’entreprise sociale de Colombie Conceptos Plasticos de construire sur place, en Côte d’Ivoire, une usine pour fabriquer ces briques.

La Côte d’Ivoire a besoin de 15 000 salles de classe. Le projet de l’Unicef et de Conceptos Plasticos n’atteindront pas cette dimension mais ils apportent… leur pierre à l’édifice en se fixant pour objectif de construire 500 salles  pour plus de 25 000 enfants ces deux prochaines années. Une façon aussi de rendre le monde rural un peu plus attrayant pour ceux qui auraient des velléités de venir -revenir- à l’agriculture.

280 t de déchets plastiques par jour

La matière première est là : plus de 280 tonnes de déchets plastiques sont produits chaque jour à Abidjan seulement. Seulement 5% environ sont recyclés, le reste se retrouvant surtout dans les sites d’enfouissement des collectivités à faible revenu.

Une fois pleinement opérationnelle, l’usine recyclera 9 600 tonnes de déchets plastiques par an et constituera une source de revenus pour les femmes qui pourront travailler sur un marché de recyclage formalisé. Les briques produites sont 40% moins chères et 20% plus légères que celles en terre et dureront des centaines d’années de plus que les matériaux de construction conventionnels, souligne l’Unicef. Elles sont également imperméables, bien isolées et conçues pour résister aux vents violents.

Parallèlement aux investissements de construction en Côte d’Ivoire, des plans sont également en cours pour étendre ce projet à d’autres pays de la région, et potentiellement au-delà. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale représentent un tiers des enfants en âge d’aller à l’école primaire dans le monde et un cinquième des enfants du premier cycle du secondaire qui ne sont pas scolarisés.

Ce projet s’inscrit dans une tendance mondiale et continentale de bannir l’usage des sacs plastiques. La ministre ivoirienne Anne Désirée Ouloto déclarait le 3 juillet dernier, à l’occasion de la Journée mondiale sans sachats plastiques : “En dépit de l’existence depuis 2013, d’un décret portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques au niveau national, force est de constater que la résistance est très forte, et leur utilisation perdure.”

A ce jour, 34 pays en Afrique bannissent l’usage de sacs en plastique.

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